Cadarsac, ses eaux, sa bosse.

Date : Mardi 22 juillet 2014 @ 12:16:16 :: Sujet : Tribune des Membres PCAP... Racontez... Publiez vos articles...

En octobre dernier, je finissais ma première saison par un triathlon Olympique. Cela me semblait inaccessible, c'était devenu une réalité. Cette année, c'est la 2e saison et j'appréhende de moins en moins cette distance au point qu'elle me semble être devenue ma distance étalon. Bien sûr je ne suis pas brillant (en queue de classement) mais j'ai beaucoup appris et surtout : j'y prends beaucoup de plaisir.


 



Dimanche matin, 6 heures. Ce qu'il y a de différent avec la course à pied en Triathlon, c'est que cela commence rarement à l'aube (distance Iron Man excepté). Il est possible de se lever tranquillement, de déjeuner, de checker son matériel (Combi+lunette, ok ; Shoes de vélo avec sockets + Casque + lunettes + euh : Vélo oui !: ok ; Casquette + chaussures : ok); Oh bon sang la pompe ! Voilà donc, de checker sans aucun stress ce dont on aura besoin (Ah oui ! le porte dossard trois points de fixation bien sûr) et sans aucune appréhension (mes gels : zut ! Est-ce que j'en aurai assez) de passer une longue matinée pépère (Euh, il loge le vélo là dans ma petite voiture ? j'avais jamais essayé, c'est balot) à se dire qu'on est le plus heureux du monde (Bon, une demi-heure dit le GPS, alors comptons une heure). Bon sang ! La boisson : vite mes bidons pour le vélo.


La matinée est belle et calme, 20° C, un peu nuageuse, sans plus. La météo annonce de la pluie pour cette après-midi à partir de 14 h 00, jusque vers 18 h 00. La course commence à… 14 h 30 et devrait se terminer pour 17 h 30 max. Hum, bon, on fera avec. Avantage attendu : peut-être que la combi sera autorisée si le lac a vu sa température baisser ces derniers jours.


Arrivé sur place pour 13 h 00, je croise plein de gens : David, Sébastien, Christian, Pierre, puis je retrouve la coach du club, puis c'est le tour des héros de l'année (nos IronMan de Nice du club : deux !) : Loïc fait arbitre, Sylvie prends des photos. Nous discutons tranquillement tous ensemble après avoir pris nos dossards, nous nous mettons en tenues et allons porter nos vélos au parc à vélo.


"Poches plastiques interdites dans le parc" mais euh, s'il pleut? "Interdit !". Bon. J'installe mon vélo, ma veste de course rose fuschia et bleu roi, couleurs (discrètes) du club. Tout est posé dans les règles de l'art : le vélo suspendu par sa selle sur la tige, le casque à l'envers sur le prolongateur, les lunettes dedans avec les chaussettes. Les pro fixent leur chaussures à l'avance sur les pédales, pas moi. A côté c'est casquette et running.


Retour avec la combinaison sur l'épaule et les lunettes de natation à la main. La combinaison est autorisée et pour moi ça me met du baume au coeur : ça aide bien la combinaison quand on est un mauvais nageur : ça vous soulève le derrière et vous rend glissant comme un poisson.


Mise en place pour le départ, la pluie commence à tomber.


Les filles à gauche, les garçons à droite. Je me cale le long de la ligne des filles : elles sont une vingtaine, nous sommes deux cents. Départ!


La cohue habituelle du banc de poisson, un coup par ici, un coup par là. Crawler trois coups, lever la tête, crawler trois coups, lever la tête, repartir à droite, crawler trois coups, lever la tête, repartir à gauche, crawler trois coups, lever la tête : euh, je vais tout droit parce que j'ai rien vu…


C'est une sortie à l'Australienne après 750 m de nage, je ressors, m'extirpe de la boue et m'y replonge 50 mètres plus loin. Cool pour ce 2e tour il y a moins de monde : ils sont tous loin devant !


La 2e boucle se fait facilement en fait, je m'y sens bien, trop : je pars trop à gauche sur la première bouée, trop confiant que j'étais.


Petite accélération sur la fin, nous sortons trois à la suite, il n'y a plus que les très lents derrière nous.


Hop, direction le parc à vélo sous les encouragements des spectateurs plus mouillés que moi.


Arrivé au parc j'entends les encouragements d'un coureur "Allez Philippe !" Sympa : un gars que je cotoie au travail (que j'avais battu de 5' sur un autre M il y a trois semaines) qui m'encourage en se préparant. Super gentil ça. Je me mets en tenue vélo : dossard dans le dos, les chaussettes euh, non : trempées les chaussettes, je ne peux pas les mettre :- bon, les chaussures de vélo aussi c'est la misère là. Trempé mais jusqu'à la corde.


Je pars. La buée se forme instantanément sur mes lunettes, je ne vois pas à dix mètres. Super. Je nettoye avec mon doigt et accélère : la ventilation devrait supprimer cete gêne vite fait. Je me lance et… la bosse, flûte : 3 km de montée. Ah c'est vache ça, sans élan, cette fichue bosse, qu'elle est longue… je sens le cardio qui monte un peu, je m'essoufle, petit braquet, danseuse, boisson. Me voilà en haut et je relance. J'espérais doubler plein de cyclistes, c'est devenu un domaine où je me débrouille bien mais je constate que j'avais du perdre beaucoup de temps à la natation car je ne double au final qu'une dizaine de personnes sur les deux boucles. J'encourage ceux qui galèrent en passant, je compatis avec ceux dont le vélo est couché sous le côté. La pluie, c'est des chutes, la pluie c'est le froid, le vent, le mauvais moral. La 2e boucle est finalement facile, la bosse se monte très facilement : comment ai-je pu m'essoufler tout à l'heure ? Aucune idée, là c'est facile. 38,7 km au lieu de 40, j'ai eu une réduction !


Arrivée au parc, je descend et je mets casquette (je n'aime pas la pluie dans les yeux) et chaussures, trempées.


C'est parti sur un rythme tranquille, je me sens bien mais je sais que là ce sera 12 km et non pas les 10 officiels, alors je modère mon envie d'aller plus vite. Je maintiens mon allure de confort (11,5 km/h, pas la gloire) et me dis que je vais relancer tous les km. Sauf qu'en fait il y a bien un panneau 1 km mais après c'est balisé tous les 3, alors j'ai relancé tous les 3 km. C'est moins efficace… Au 6e km je sens que mes chaussures neuves de frimeur (On running), sans chaussettes et trempées, me cisaillent la peau sous les malléoles. Je pense à autre chose. Je ne m'arrêtte pas aux ravitaillements : j'ai assez d'eau par imbibation. 12e km, je vois l'arrivée. Un gars en bleu est devant moi, il va moins vite. Si j'accélère, et ce sera pas difficile, je peux le doubler avant la ligne. Et là en fait, je me dis que vraiment ce ne serait pas cool, il a fait une belle course, il arrive avant moi, laissons le finir devant.


C'est l'arrivée, ouf ! La coach, Nadia et Sylvie sont là pour m'accueillir. Je suis réorienté vers le ravito : banane, abricot, eau, coca… puis massage par de magnifiques jeunes filles et debriefing : "Quel temps pourri, pas terrible hein". Eh bien en fait, si, j'ai beaucoup aimé cette course, je me suis fait plaisir.


Un an après, je me sens bien sur cette distance et je crois que je vais peut-être enfin essayer d'accélérer un peu après la natation.


Cool.








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