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6 h de Villennes en relais - Edition du 23/05/2009 (version Gezen de l'équipe 3)
Gezen

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 gniaqueur

  Posté : 29-05-2009 18:41

Il est difficile de faire le récit d’un week-end où et quantitativement et qualitativement on s’est bourré de moments magiques. Le mieux est que j’en parle peut-être en résumé en transmettant rapidement l’aspect subjectif de mon expérience d’autant plus qu’il y a tellement de compte rendus sur ces deux jours que le lecteur peut risquer d’avoir l’impression de vivre des redéjà vu. En plus l’écrivain est un peu paresseux (ce qui est normal, parce qu’il est en train de récupérer de sa course justement-bon prétexte !), donc pour ne pas tarder encore plus, il abordera ces deux jours mémorables en sprint.

C’est une deuxième fois grâce à l’intérêt et à la gentillesse de Minipouce qui conduit prudemment sa voiture que j’arrive à un point de rendez-vous à l’extérieur de Paris. On retrouve les camarades que je connais déjà, et je fais la connaissance de Marc78. Je salue également un jeune homme qui me fait savoir qu’il est Fox92. Je conteste, parce que le jeune homme n’est pas si jeune quand même. En effet moi j’avais rêvé Fox92 comme s’il avait 17 ans et ce pourquoi j’avais failli cuisiner un gâteau sans cognac et pour Enzo et pour lui (voir le Code des Débits de Boissons). Il me fait vite savoir que « 92 » symbolise son département. Bon, la course s’approche et je n’ai pas de temps pour continuer à le contester et je l’admets tel qu’il est.

On effectue une petite réunion avec mes coéquipiers que sont Isabelle et Dide. Nous décidons que chacun fasse quatre tours à sa chaque sortie sur notre circuit de 1.44 km. Dide taquine un petit peu Isabelle tandis que je pense à mon problème respiratoire que j’ai depuis quelques temps. Je n’ai aucune idée de l’allure que peux maintenir et surtout je ne sais pas du tout si l’augmentation éventuelle de ma vitesse me causerait des problèmes respiratoires. Le petit bonhomme, notre mascotte si mignon qui s’appelle Enzo arrive avec sa maman Valessa et me fait oublier la tension d’avant course. On fait la connaissance de Valessa qui nous rejoint pour la première fois tout comme Fox92 le vieillot du département 92. On fait quelques photos et le temps de départ s’approche. L’organisateur Jean-Luc prolonge son discours jusqu’à 11h20 au lieu de faire débuter la course à 11h, mais les coureurs de 24 heures apprennent tristement qu’on ne comptera pas ces 20 minutes pour leur durée totale course : Eh oui, le monde n’a toujours pas commencé à son tour autour du soleil pour ces gens courageux.

Nous décidons pour notre PCAP IDF 3 qu’Isabelle débute en premier. Ensuite nous effectuons un tirage au sort bien stressant avec Didier où tout le monde dit à l’autre « ça m’est égal de commencer en deuxième ou troisième », et finalement le hasard me place comme le dernier.

La course commence. Nous sommes sept équipes sur le relais de six heures. Le premier relayeur de l’équipe Renault F1 part assez vite et on comprend rapidement qu’il y aura du boulot sérieux pendant nos six heures. Cette équipe a décidé que ses coureurs ne fassent que deux tours à chaque sortie. Je sais que qu’il est risqué de faire peu de tours puisque le danger de se griller devient dès lors plus grand. Je suis content qu’on fasse quatre tours de notre part. Isabelle finit ses tours avec des efforts honorables même si notre adversaire est déjà bien devant nous. Ensuite Dide part et il court très bien. J’ai dans la tête sa dernière aventure de marathon et j’observe qu’il est beaucoup plus fort que je le croyais être. Et finalement c’est mon tour de départ. Je prends le relais du Dide qui arrive à bout de souffle et je pars pour faire la connaissance avec le circuit. Bon, ce n’est pas aussi plat qu’on le croyait mais je le trouve quand même agréable. Surtout il y a beaucoup de coureurs et de marcheurs suivant des objectifs complètement différents et on se sent toute de suite très à l’aise au cœur de ce merveilleux monde des sportifs amateurs.

Après autant de phrases, je constate que je n’ai même pas fini mon premier tour dans mon compte rendu, donc je décide d’accélérer.

Les tours se suivent les uns les autres. Comme toutes les compétitions sont réalisées sur le même circuit, j’ai souvent besoin d’être prudent pour doubler les autres coureurs. C’est surtout nécessaire avant le point d’arrivée où le terrain est plat et où j’ai tendance à accélérer dans des petits chemins. Bon, je vous rassure que j’ai terminé ces six heures sans aucun accident (enfin … je me suis trompé une fois d’itinéraire vers la fin, mais j’ai eu heureusement droit à un choral formé par des coureurs de 6 heures et de 24 heures derrière moi qui m’ont indiqué sympathiquement et avec des sons originaux qu’il fallait pas aller par-là. Le fait que cette fameuse odeur de barbecue tant appréciée entre les coureurs s’intensifiait dans cette direction n’était que du pur hasard bien-entendu).

En mon absence mes coéquipiers décident qu’on ne fasse que trois tours prochainement. Je n’en suis pas content sachant qu’il faudra aller encore plus vite et je pense qu’il sera mieux pour notre équipe de jouer sur l’endurance que la vitesse. Mais l’inconvénient est qu’on n’a jamais la possibilité de discuter à trois ! Bon, puisque les deux autres ont envie de changer de programme, il vaut mieux garder mon énergie plutôt pour la course.

Ensuite on a effectué chacun cinq fois 3 tours. Alors finalement j’ai réalisé six sorties et 19 tours pour 27.36 km (comme mes coéquipiers). J’ai parcouru ma distance dans à peu près 1h48m50s. Mon dernier tour n’a pas été compté pour notre équipe parce que je suis arrivé 2 minutes et quelques plus tard au point d'arrivée par rapport à la durée de la course qui était six heures. Certes cette situation qu’on connaissait bien avant de mon départ ne m’a pas empêché de courir correctement mes derniers mètres.

On a fini deuxième derrière Renault F1. Ils ont réussi autant de tours que nous tout en finissant leur parcours 4 minutes et quelques avant que nous. Cela dit on n’a pas pleurniché pour notre rang sachant c’était une grande première pour nous d’être deuxième. Par ailleurs comme aucun des trois n'avait une expérience pour se placer sur un podium, on s’est permis de se mettre impulsivement entre les premiers et les troisièmes.

Les arrêts étaient assez intéressants à vivre parce que c’est la première fois que je devais gérer des fractionnées rapides avec des pauses longues. A chaque arrêt j’avais nettement besoin de prendre des aliments solides et j’ai mangé et sucré et salé. J’ai bu énormément d'eau tout au long de ces six heures, je crois en avoir consommé 3-4 litres.

Il y a tellement de choses qui se sont passées durant ces deux jours que, le mieux est de ne plus y penser jusqu’à ce que je publie mon compte rendu pour ne pas tarder encore plus.

En résumé, j'ai pu observer dans ce week-end que la course à pied qui est l'un des sports le plus solidaire a une énorme force pour rapprocher les gens. Je pense que, en tant que tout le monde souffre silencieusement et humblement dans son monde de coureur amateur à lui loin du haut niveau et de la reconnaissance générale, notre compensation est assurée par cet entraide, par cet immense respect mutuel que je n'ai pas vu dans une autre discipline sportive quelconque. Quel que soit notre niveau, la course à pied est la branche où on a vraiment la possibilité de croiser fréquemment des vrais sportifs. Pour moi ce week-end a été une grande expérience humaine partagé avec des gens sympathiques, cordiales, combattants, solidaires et humbles. Vive la course à pied!


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Message édité par : Gezen / 30-05-2009 00:10




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