pierjehan
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72 trotteur
| Posté : 29-11-2010 17:00
Marathon de La Rochelle 2010
Parler du marathon sans parler de sa genèse et de sa préparation c’est comme commencer un bon repas par le dessert. Alors ….
Apéro.
L’année 2010 fut marqué par des couses importantes (Eco trail de Paris et Raid du Golfe du Morbihan notamment) mais qui m’ont laissé un goût d’amertume. Si j’ai fini ces courses je considère que je ne l’ai pas réussie. Souvent abordée par une préparation bricolée, une gestion de course moyenne je voulais réussir un beau rendez-vous. Je souhaitais faire également mon 1er 100 km mais sans mes 2 amis (LN la tortue et Daniel, ce dernier ayant vécu un raid 56 dans de très mauvaise condition décidait de jeter l’éponge)pas possible. Sans le trio réuni cette course ne représentait plus rien et naturellement je remettais à plus tard ce beau challenge. Il restait donc La Rochelle pour remettre les compteurs à 0 et finir l’année en beauté.
Hors d’œuvre.
Ma préparation devait donc être un modèle du genre. J’optai pour plan établi par Bernard Faure, consultant bien connu. Ce plan répond au grand classique mais chose rare, il fait une grande place au temps de récupération pendant les entrainements. Si bien que ce plan se passa dans les meilleures conditions. Pourtant le test préalable pour juger du niveau mini requis fut un cruel échec.IL faillait tenir minimum 8 mn à allure marathon, au bout de 3 j’explosais en vol. Le chemin qui mènera au 28 novembre s’annonçait long. Mais en 10 semaines et avec une véritable envie de réussir le deal était jouable. C’est souvent en solitaire que je faisais mes gammes, je restais le plus possible au contact de l’association où nous étions 12 à partir pour La Rochelle. Au gré des entrainements nous arrivions à nous retrouver pour des entrainements spécifiques et ainsi nous pouvions jauger nos états d’avancement. Début octobre 1er test au semi de Rennes, à la fois sortie longue et travail spécifique : 1h52 et de très bonnes sensations. Ensuite 2 trails de 25 km, toujours ce bon état de forme, une sensation de facilité et de puissance retrouvées. Les 4 dernières semaines se passèrent dans sans problème et sans blessure. La Rochelle sera quoique qu’il arrive un bon cru. Je n’ai pas parlé du chrono espéré 3h45. C’est 12 mn de mieux que ma meilleure perf. J’ai mis le curseur un peu haut mais si je suis à 3h50 à la sortie se sera une belle réussite. Autour de moi on doute, on ne dit rien mais …
Plat de résistance.
La météo n’annonçait rien de bien réjouissant pour le marathon : entre températures sibériennes, pluies et neige le cocktail s’annonce glacé. Mais les préparatifs vont bon train : cure de malto, repas raisonnable, beaujolais avec modération (il faut bien survivre) le doute a oublié le rendez-vous tant mieux !
Nous quittons Rennes couvert de neige, et arrivons à La Rochelle en fin d’après midi. Je retrouve LN la tortue et un groupe de coureur parti un peu plus tôt en camping car. Le rendez-vous fixé avec les PCAP ne se fera pas. Dans la zone de retrait des dossards c’est la foule des grands jours et sans visage connu ni signe de reconnaissance c’est mission impossible. Dommage, il faudra une prochaine fois mieux nous organiser. Nous passerons ensuite une agréable soirée dans une chambre d’hôte à ¾ h de la Rochelle. Francine nous enverra un SMS d’encouragement sur le portable d’LN (grand merci Francine pour ce message qui nous fera très plaisir )
Jour J.
Dans les sas de départ (comme V2 j’ai la chance d’être entouré par une agréable et très nombreuse compagnie féminine ) la mode est au bonnet, buff, gants. Pour ma part je suis multi couche que j’enlèverai au fil des km. Ayant pris le temps de bien m’échauffer, il doit faire 2°, je me retrouve assez loin de la ligne de départ mais pas d’angoisse j’ai 3.6 km pour refaire ma place avant que les 2 pelotons se rejoignent. Je dois faire la course avec Gérard notre président de l’asso qui est dans l’autre peloton. Nous avions décidé de faire le 1er semi à 11,8km/h afin d’avoir une réserve pour absorber les aléas de la course. Cette rencontre ne se fera pas, nous terminerons à 30 secondes d’écart !
9h00, départ. Cohue, 3mn pour franchir la ligne de départ, le gymcana commence, il faut se faire une place dans ce peloton, le 1er km se fera en 5’40, inespéré vue la densité du peloton. Les km s’enfilent comme des perles, je grappille les secondes et les 10km sont « exécutés » en moins de 50’. Tout va pour le mieux. Je rattrape le meneur d’allure de 3h45 vers le 15ème km. Il a 1mn d’avance sur le temps officiel et me dit conserver cette allure jusqu’au 39ème km et laisser les coureurs finir la course à leur libre choix. Comme j’ai près de 3 mn de retard sur le temps officiel je me situe donc à 4 mn d’avance sur mon objectif. J'ai la tête en forme de calculatrice, je recale mes temps sur mon tableau de marche et sagement je me poste 100 m devant le ballon des 3h45 pendant de nombreux km. Le semi est passé en 1h50 et les mollets en profitent pour se rappeler qu’ils sont là et que la course est peut-être trop rapide pour eux. Je suis sujet aux crampes et cette douleur subite au 2 mollets côté tendons d’Achille me met le doute. Je reste attentif à l'évolution de la douleur mais pas de changement. La tête va bien et elle me propose un diaporama des belles images qui vont de distraire pendant de nombreux km. Les stats de mon Garmin confirment la régularité de mon allure, je reste sur l’allure haute que je m’étais fixé 5’05-5’15 au km. Les montées se font en laissant le train se faire sans forcer et je profite des descentes pour combler l’écart. Le trentième km arrive dans peu de temps et je sais que c’est là que commence véritablement le marathon. Derrière le ballon a baissé l’allure, je doute pendant 1 km de l’attitude à adopter, je suis bien donc je persiste dans mon scénario. L’avantage sur un circuit en boucle, lorsque tout va bien, c’est que l’on peut positivement avaler les raidillons, bien prévoir ses allures aux endroits plus difficiles. Km 36 la dernière petite bosse est passée et après un passage dans la ZI du port le dernier virage sur la gauche sera le début d’une longue chevauchée vers l’arrivée. Le mur tant redouté n’arrivera pas. Km 38, le virage attendu est là , je modère l’allure car je veux me faire plaisir jusqu’au bout. A ce moment j’ai une pensée à LN la tortue qui aime ces finish en beauté. Km 39, c’est le moment, je sais que mon objectif est atteint mais je veux gouter à la cerise, les mollets ne m’ont toujours pas lâché de puis le semi mais c’est la tête qui à envie de leur faire un pied de nez et de prendre sa revanche sur les nombreuses courses où les jambes m’ont souvent gâche ces fins à « donf ».
La traversée du port c’est du bonheur, la foule est là pour vous porter jusqu’au bout, les pavés sont glissants peu importe, je dois prendre 100 places de mieux sur ces 2 derniers kilos. L’arche est là , c’est gagné : 3h40 :37
J’ai réussi ma course : j’ai suivis un entrainement sans « bricolage », suivis à la lettre tout comme ma course et tout cela ne serait possible sans Martine, ma femme et mes 2 filles, Laura et Maylis qui laissent leur papa vivre sa passion. Quelques jours plus tôt elles m’auront donné « mon ticket de sortie » pour la Trans’Aq 2011, je suis comblé.
Les amis sportifs jouent rôle important dans ces moments là . L’assocation de St Jacques Footing où je cours m’apporte beaucoup de joie et de soutient. Merci à tous ces amis, et particulièrement à Gérard avec qui je devais courir. Il finira en 3h41 :06 à environ 100 m derrière moi !!
Ces remerciements seraient incomplets si je n’avais quelques mots pour remercier une tortue que vous connaissez tous. LN m’a accompagné de nombreuses fois durant cette préparation et aura au cours de ces 10 semaines toujours eu les bons mots pour m’encourager dans cette quête de la performance.
Il y a ce que l'on veut
Il y a ce que l'on peut
Et il y a ce que l'on fait...
Faisons nous plaisir
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