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12 heures de Bâle - Edition du 08/05/2011 (version axioum et dentelle)
Axioum

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 gniaqueur

  Posté : 11-05-2011 13:29

Bon, c’est parti !

Début de l’épopée samedi soir après s’être débarrassé des petits, nous prenons la route pour Bâle. Après 2h00 de route nous nous arrêtons à l’entrée de la ville pour avaler une assiette de pâtes
Nous arrivons au départ vers 21h30, largement en avance pour le départ à minuit. Nous nous installons, regardons passer les coureurs du 24h00 qui sont partis à midi. Il fait 16°, les conditions météo seront excellentes.
Vers 23h00, nous allons nous changer, les choses sérieuses vont bientôt commencer.
De 12h00 Bâle

De 12h00 Bâle

Minuit moins dix, séance photo et consignes de l’organisation, prise de contact avec le compteur qui nous est assigné.
De 12h00 Bâle


Version axioum

Dimanche 8 mai 00h00, c’est parti pour une drôle d’aventure…
Je pars tranquille, ~8,5km la première heure, j’alterne course et marche dès le début. Je perds ensuite le compte, mais ce n’est pas le plus important. A la fin de la de la 3e heure les jambes deviennent un peu dures, je me dis que la nuit va être longue…

Vers 4h30 j’ai mal aux jambes, je ne cours presque plus. Le manque de sommeil vient s’ajouter au reste, je ne sais pas trop comment gérer cela. Je m’arrête 5-10’, cela fait du bien de s’assoir mais le redémarrage est difficile. A 5h30 j’ai le moral à zéro, même marcher devient terrible, des douleurs aux cuisses, sous les pieds… je me demande ce que je fais là !, plus jamais, jamais…. Je me dis que je vais aller me coucher et dormir jusqu’à midi !!!

Je fais encore quelques tours et à 6h45 je me décide à dormir un peu, dentelle en profite pour prendre 1 photo :
De 12h00 Bâle

J’ai dormis 10’, je me lève, remet mes chaussures et je vois dentelle qui arrive, nous repartons ensemble pour 1 boucle en marchant. Le moral va un peu mieux, je suis moins fatigué, courage, plus que 5h00

Comme je ne me vois pas finir en marchant tout le temps, je me décide à essayer de courir même si les douleurs n’annonce rien de bon. C’est alors la résurrection !! Après quelques foulées, je peux à nouveau courir, miracle… Je souris, je cours, je passe 1h00 extraordinaire à retrouver du plaisir. Si j’avais su j’aurais fais un somme plus tôt. Le temps passe, je marche à nouveau beaucoup et décide de refaire une micro-sieste vers 09h15. A mon réveil je retrouve dentelle qui me dit qu’elle veut absolument faire encore 8km, nous allons rester ensemble, en marchant, jusqu’à 11h00. Chaque pas était douloureux, mais tant qu’on avance les kilomètres s’accumulent…

Pour la dernière heure je me dis qu’un essai de course s’imposait ! Un nouveau miracle, alors que j’arrivais tout juste à marcher quelques minutes avant, je peux courir !!!!! Mieux, je peux même accélérer !!! Je crois rêver, les tours défilent, la douleur diminue, je plane littéralement. Il est donc possible de courir après 11h00 d’effort ! Je rejoins dentelle vers 11h45 afin de faire un dernier tour ensemble, le sourire jusqu’aux oreilles malgré les douleurs à nouveau présentes.

12h00, fin de la course, ouf, ça y est, mon 1er 12h00 est terminé. J’ai parcouru 78.134km .
Ce fut un sacrée expérience, j’ai appris beaucoup à nouveau. La gestion d’un 12h00 ne correspond à aucune autre course que j’ai fais jusqu’à présent. J’avais sous-estimé le manque de sommeil… J’ai également pu vérifier qu’au bout de quelques heures les douleurs n’augmentent plus, il faut « juste » gérer ces douleurs pendant le reste de la course. J’ai également pus me rendre compte que même en étant au plus bas il vaut la peine de persévérer, on peut remonter la pente, même en quelques minutes, c’était vraiment incroyable.

Beaucoup d’émotions pour cette expérience humaine passionnante. Avec un tout petit peu de recul je pense que ma préparation était bonne, (je récupère vite et bien) et qu’avec une meilleure gestion des temps de repos je pourrais atteindre un kilométrage plus conséquent.
Je m’arrête là car dentelle va encore poster son cr

Merci à vous tous pour vos encouragements, je me réjouis de retrouver le trail dans les mois qui viennent


Version dentelle

La semaine avant le 12h, nous avions décidé de nous coucher de bonne heure, mais râpé : on a eu soit l‘un, soit l’autre tous les soirs une séance …. Samedi, la journée fut très longue, malgré une petite sieste… je voulais être à Bâle : « dis, c’est quand qu’on part »… j’étais pire que les gamins, je tournais comme une hélice, j’avais en envie de bouger… je voulais aller faire le jardin…
Axioum a tout dit sur le début…. Je pars comme prévu, j’ai mon garmin pour éviter d’aller trop vite. Le parcours est sympa, les compteurs, puis le ravitaillement : une véritable cuisine sous tente, plein de boissons : iso, coca, café, bouillon, jus de pomme, chi… des fruits, gâteaux, chips, biscuits, et même des trucs bizarre dans des verres, omelettes aux légumes, blé( ?), ensuite c’est l’espace des tentes, avec les proches et les coachs qui soutiennent leur coureur, un petit tournant, une mini monté, qui après 10h ressemblera à une montagne…, il y a des arbres en fleurs, et leur odeur est sucrée et douce, on arrive vers les tentes médicales, une longue ligne droite et au bout la tente des chanteuses, on entendra leur chant presque toute la nuit, étonnamment j’aimais bien ces chants sri chinmoy , on tourne, puis une grande partie sombre ou à toute la nuit on entendra les basses de la big méga fête techno qui a lieu tout près, on tourne, et c’est le retour vers les compteurs. Ces derniers une énergie folle, ils ne rateront aucun des passages, il y en a toujours un qui disent notre prénoms « allez… », applaudissent, ou font des signes d’encouragement… ils ont été super !

Un tour je cours, un tour je marche et me ravitaille  Je suis comme une horloge, en 3h je fais 24km parfait. Je vois Axioum de tems en temps, il a une pêche d’enfer ! Mais nous sommes sur le bitume, et cela commence à faire mal. Une douleur en haut de la hanche droite apparait, les chevilles aussi sont douloureuses… Et je commence à fatiguer, je crois bien avoir négligé le fait que j’allais faire une nuit blanche… Je fais une première pause. Je repars, la douleur à la hanche a disparu, mais les jambes sont dures ; pourtant j’avance.

La fatigue est là, je marche, et je dors en marchant, c'est l'entrée dans la haie qui réveille … J’ai de la peine à courir… je veux dormir… j’ai froid malgré les 12°, j’ai ma veste Craft, par-dessus la PCP, j’en ai marre, cela ne finira donc jamais… je suis au plus bas… Axioum arrive vers moi : « tu as vu ta tête, tu devrais aller dormir »… Je vais me coucher, le soleil me chauffe le dos : le bonheur, je m’endors…

Axioum devra un peu me secouer après 20mn. Il faut repartir, Axioum m’encourage, je ne suis pas motivée. Je me change et je repars. Cela fait très mal, les jambes sont dures. J’ai mal à la cheville droite, et surtout derrière le genou gauche, une douleur jusque là inconnue… Mais bon, il faut avancer. J’essaye de courir mais cela fait très mal. Autre problème, mon soutien gorge me brule la peau, je ne peux plus balancer les bras… Je prends la décision de finir en marchant et « d’enlever le haut » ). Je vais dans la tente médicale réservée aux femmes, et j’essaie d’expliquer mon problème, mais mon allemand est limité. La dame comprend enfin, ses « houllàlà » en disent long sur l’état de ma peau, elle me désinfecte, me crème et je repars… libérée ! Encore quelques heures à tenir.

Je repars, je marche clopin-clopant, la douleur est bien là, mais j’ai le moral, je veux atteindre les 60km, aller on avance, on avance… Axioum est resté par moment avec moi, puis il repart… et il court, je ne sais pas ce qu’il a, mais il court, et il sourit…

Selon mon garmin, l’objectif est atteint, je m’assoie et attends Axioum pour le dernier tour. Axioum arrive avec le drapeau, le drapeau libérateur de la fin… je vais récupérer le mien, et on repart. Etonnamment on fait un tour entier, on passe devant les compteurs, ils sont tous debout et applaudissent, l’émotion est à son comble, et les larmes arrivent… On continue, jusqu’au coup de corne… c’est fini, enfin !

Vers 14h, nous somnolons avant de reprendre la route, la remise des prix commence, je ne comprends rien… Axioum dit « tiens ils en sont à ta catégorie »… Tout d’un coup j’entends "...sechs: ………. « Dentelle »……. from Frankreich" je plane total, un peu perdue.... j'y vais, médaille et coupe pour ma 6ième place (sur 9) avec 62.138km.....le tout remis par une championne de marathon.... Axioum, trouve l'énergie pour bondir sur l'appareil photo!

De 12h00 Bâle


C’est ma première médaille et ma première coupe de ma vie, en plus le jour de la fête des mères.... Trop de bonheur.
J’ai appris beaucoup de chose en ce 8 mai : que le bitume fait mal; que la nuit blanche est longue (surtout en courant); que on peut faire des pauses "dodo"; que on peut faire des micros sommeils en avançant ; que quand la douleur atteint son sommet, elle n'augmente plus; que sur une course horaire, qu'importe la vitesse, c'est la durée qui fait mal ; que le moral peut tomber très mal, et remonter très vite..... et que, quand on a la tête dure, malgré tout cela on avance, on avance toujours....
J’ai récupéré, et vite, et je peux enfin aller m’occuper de mon jardin





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