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Marathon de Parakou (BĂ©nin) - Edition du 11/02/2012
marino

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 gniaqueur

  Posté : 19-02-2012 12:31

Tout a commencé par un article sur le marathon de Parakou sur la revue VO2, c’était début juin 2011. J’ai été impressionnée par Guillaume, prêtre marathonien qui se démène depuis 4 ans pour faire connaître son pays par la cap. Ma curiosité est piquée et je lui envoie un email pour avoir des renseignements sur l’organisation du marathon, sur le climat (j’aime pas trop la chaleur quand je cours). Echanges de plusieurs emails, puis échanges avec l’organisateur du marathon d’Annecy qui aide également pour le marathon de Parakou et qui sera présent sur la 5ème édition de ce marathon, le 11 février 2012. En août, les billets d’avion sont achetés et nous nous retrouvons à 23 à participer à cette 5ème édition : 20 annéciens, 2 rennais et 1 québecois.

Jusqu’au dernier jour, nous ne saurons pas si nous pourrons partir, à cause de la grève d’Air France . Ouf, nous apprenons le matin même du départ qu’un pilote réserviste pourra assurer le vol Paris-Cotonou. Nous arrivons le 8 février, vers 20h30 à Cotonou, avec une température de 29° (je m’en fiche, j’avais prévu les tongs pour l’arrivée hé hé ). Une nuit à Cotonou et le lendemain, nous partons en mini-car à Parakou. Quelques heures plus tard, nous arrivons à Parakou où nous sommes accueillis par les oblats de St François de Sales, organisateurs du marathon. La bière est la bienvenue, car on se déshydrate vite avec cette chaleur.

Le lendemain, reconnaissance du parcours, ça rigole plus. Nous serons 4 à courir , tandis que d’autres s’aligneront sur le 10km ou le semi-marathon.

Samedi 11 février : le car nous prend à l’hôtel à 4h30 pour nous amener au départ à 21km de Parakou. Comme souvent en Afrique, le car est en retard et n’est arrivé qu’à 4h50 (pas d’affolement, ça le fera). Il est convenu d’aller chercher le champion du Bénin, Patrice Lompo ; ne nous voyant pas venir, il s’est débrouillé pour rejoindre la ligne de départ. Nous arrivons à 5h45 environ et sommes les bons derniers. Guillaume, marathonien et ultra marathonien fait un petit discours, nous sommes 53 personnes au départ, dont 7 femmes. L’hymne béninois est chanté et un français enchaîne avec une marseillaise, chantée pratiquement par lui seul et vite terminé (un moment de solitude, le pauvre ).

Arrive 6h et c’est le départ. Il fait nuit, pas trop chaud. D’après le parcours vu de jour, ce sont de grandes lignes droites, avec des petites côtes. Nous courons sur la route, mais ici, la circulation n’est pas coupée. Il est donc préférable d’être à gauche. Je suis contente, les poids lourds me font de l’air ; les voitures et les motos roulent essentiellement à l’essence non raffinée du Nigéria, ça décrasse bien la gorge. La 1ère heure passe tranquille, je suis dans en fin de course, parfois seule, parfois avec 2 autres personnes. 2ème heure, le jour se lève, il fait toujours bon. Nous passons devant les habitations. Vu le climat du Bénin, la vie est dehors et c’est super de voir les gens vaquer à leurs occupations, sans oublier de nous encourager. Côté ravitaillements, ils sont nombreux, tout est super bien prévu : eau minérale, jus de bissap (quel délice ), quelquefois bananes.

J’arrive au 1er semi en 2h20 environ et je commence déjà à avoir mal aux cuisses (normal, je n’ai même pas un mois et demi d’entraînement). Le public est nombreux, car nous sommes au départ des autres courses. Le 2ème semi sera dans les rues de Parakou, une visite touristique en quelque sorte. J’ai mal aux cuisses et je décide de marcher à chaque côte. Je marche donc souvent, car cette 2ème partie de parcours me semble plus difficile que le 1er semi. J’ai un grand coup de mou psychologique du 21ème au 26ème km, car je suis toute seule et pourtant, j’ai des encouragements tout le temps : « courage », « courage maman » (hé oui !). J’ai l’impression de me traîner. La population est partout, nous passons dans les rues commerçantes, c’est magique. A partir du 26ème km, les coureurs du semi-marathon commencent à me rejoindre et à me dépasser ; ça me rebooste un peu, mais mes cuisses me font de plus en plus mal et la chaleur commence à arriver. Nous passons sur de la piste, des pavés, parcours varié à souhait. Dès qu’une femme me voit courir, elle m’encourage davantage qu’un homme et je comprends à ce moment l’insistance de Guillaume pour ma présence à ce marathon (bon, ok, il n’a pas eu besoin d’insister beaucoup ) : prouver que, comme la femme européenne, la femme africaine peut également pratiquer la cap, pour le bien-être, la santé, le plaisir, pour repousser ses limites…

Vers 10h, soit 4h après le départ, j’ai l’impression de faire davantage une randonnée plutôt qu’une course ; la chaleur s’accentue et en 2 jours de présence au Bénin, je me suis aperçue qu’à 11h, la chaleur est terrible. Du coup, je préfère courir doucement pour arriver avant 11h. A environ 1 km de l'arrivée, j'aperçois mon conjoint, en compagnie de Patrice Lompo, heureux vainqueur de l'épreuve en 2h24mn52s qui est venu encourager tous les participants . Je termine ce marathon en 4h50, heureuse avec ma médaille. Lors de la remise des prix, je suis appelée sur le podium, au titre de 1ère femme vétéran . J’ai droit à une petite statuette en bois et 40 000 francs CFA (j’ai redonné cette somme un peu plus tard à Guillaume, pour l’édition 2013).

Après le marathon, nous avons visité Parakou et ses environs en moto-taxi (zem en béninois), puis sommes allés au parc de Pendajri au nord du pays, avant de redescendre sur Cotonou, de visiter Ganvié et la route des pêcheurs.

Aujourd’hui, si on me demande si je retourne pour l’édition 2013, je dis oui tout de suite. Je compte réaliser un petit montage avec les photos et faire de la publicité de ce marathon dans les clubs de cap de Rennes et des environs. Venez courir au Bénin, venez nombreux, les béninois sont super accueillants et nous encouragent tout le long du parcours. Ce marathon mérite vraiment le détour .

https://picasaweb.google.com/osiris850/MarathonParakou?authkey=Gv1sRgCPu65tvQ7Nvt-gE
quelques photos avant le marathon, la pasta-party dans une église (pas banal), les courses, la remise des prix et des photos d'une partie du parcours du 2ème semi.



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