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12 heures de Rennes (35) - Edition du 20/04/2013
melanisse

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 meneur

  Posté : 23-04-2013 10:54

1ère course objectif / action de l'année, et non courue comme entraînement même si cela sera un bon test pour le Grand raid du Morbihan :)

Le Marathon 15 jours avant m'avait redonné confiance, couru en allure cool ,je n'avais ressenti aucune fatigue, aucune douleur post course, c'était de bonne augure.
Malgré tout, je gardais en tête la souffrance sur le TVN version 54 kms, et j'avais revu à la baisse mon objectif: je ne visais plus 100 kms sur ce 12h mais 80 kms: assurer les kms mis en vente avant tout.

Plus l'objectif approche et plus le stress et les doutes s'installent: la semaine d'avant et notamment les 3 derniers jours sont consacrés à un séjour avec nos résidents, ce qui veut dire assurer du 24h/ 24, fatigant en somme.
Une chance avec mes 2 collègues ,une coordination excellente se met en place, et nous gérons très bien les nuits afin d'évier une fatigue trop accrue.
Il manquera quelques heures de sommeil mais les dégâts sont limités.
Ce sera plus au niveau moral que cela va se jouer, quelques évènements sont venus tacher ma motivation et il m'est difficile de positiver.
Du coup, un tas de doutes s'installe, et ce départ de nuit me stresse un peu...

Bref, le jour J arrive et il va falloir y aller.
Nous arrivons vers 19h, ce qui nous laisse 3h pour récupérer les dossards, manger , s'imprégner du parcours.
Nous ferons la boucle complète pour constater un départ plat puis une légère descente et enfin un faux plat avant de terminer sur le stade (ce sera peut-être le moment de travailler les 400 mètres ;))

Bizarrement, j'ai du mal à me motiver, je fais trop de comparaisons avec Ploeren : ravitos à l'abri, départ de jour etc etc..(l'après course finira finalement par me convaincre que les conditions de ce 12h y ont été pour quelque chose d'ans la poursuite sans arrêt de la course)

Il va être temps d'y aller.

22h top départ!!!
C'est parti pour 12h de course.
Forcément je pars sur un rythme bien plus lent qu'à mon habitude, de ce côté là je ne ferai aucune erreur.
Le tout étant de ne pas se laisser entraîner dans la descente qui pourrait casser le rythme.
Les ravitos de l'organisation sont organisés ainsi: chaque coureur a un verre d'eau, un verre de coca et un bol à son numéro de dossard, j'aurai un peu de mal à trouver leur ravito solide, pensant qu'il était réservé à ceux du 24h.
Tous les 2 tours je décide de prendre de l'eau et à toutes les heures de course à manger quelque chose.

la première heure de course se finit avec 9,1 kms au compteur et une moyenne de 9,42 km/h, le tout fait un peu plus de 1kms 800 et le système de pointage est vraiment bien fait, à chaque bip en fin de tour, l'écran s'affiche avec notre position et note kilométrage ,motivant pour avancer.
La deuxième heure se fera de la même manière excepté qu'en fin d'heure, mon estomac me fera un sacré coucou, je me réserverai dès lors les wc près du stade isolé et à l'abri pour laisser mon estomac se satisfaire comme bon lui semble :)

Je sais dès à présent que ma gestion du ravito n'a plus d'importance, et me connaissant très bien, je dois manger et boire à l'envie.
l'eau passe très bien et le rythme des 2 tours également; côté alimentation... c'est au petit bonheur la chance :)

La 2ème heure de course affichera 18,3 kms et une moyenne de 9,19 kms/h

C'est à ce moment là qu'avec Jérôme nous décidons de faire la course ensemble, dans 2 mois nous avons le 177 kms du Morbihan, le but étant de la partager ensemble, et si nous n'arrivons pas de suite à être sur la même longueur d'ondes, autant revoir notre projet.

Le rythme nous convient à tous les deux, la différence étant que Jérome boit à chaque tour, du coup je continue et ralentit le rythme pour qu'il me recupère ensuite.
La troisième heure se passe de manière aussi régulière, terminant avec 27,4 kms et une moyenne de 9,19 km/h.
A la fin de la 4ième heure nous décidons de faire une pause café , ce qui nous fait pas de mal, afin de repartir un peu plus réveillés ;)

Les coureurs du 24h partis déjà depuis 16h m'épatent, ils auront eu à affronter la chaleur puis maintenant la nuit et le froid.
De notre côté nous décidons après 4h de course de changer de rythme , cela commence à tirer et je suis déjà bien contente d'avoir pu garder ce rythme, nous décidons maintenant que nous courrons tout le temps excepté lors du faux plat montant, ce qui fera que notre moyenne de course descendra aux environs de 8,7 km/h .
Au bout de 6h de course nous sommes à 51,1 kms lors de notre passage puce . On décide alors de se ravitailler un peu plus en solide : pâtes pour ma part.

Je commence à ressentir les effets de la fatigue mais également chez les autres coureurs, certains ne marchent plus droit, d'autres qui nous avaient expliqué leur manière de gérer "vite au départ, tranquille ensuite puis vite au final", n'arrivent plus à marcher et se sont arrêtés pour une pause à la fraîche.

Vers la 9 ième heure de course, le froid se fait réellement sentir(-2° annoncé), j'opte pour une soupe bien chaude et je change de vêtements, enfin plutôt j'en rajoute une couche :) car l'inconvénient d'avoir ses vêtements à l'air libre, c'est que le froid s'installe deux fois plus vite si on se déshabille.
Mais au final, cet inconvénient deviendra un avantage car ainsi je n'ai pas été une seule fois motivée pour m'arrêter ;p


la fatigue étant bien présente, nous changeons de nouveau notre cadence, courant uniquement dans la descente et sur le stade, marchant le reste du temps à 6,5 km/h: Jérome peut ainsi constater la vitesse à laquelle je traverse les couloirs de mon travail , dans ma tête je fonctionne différemment, j'ai une urgence et forcément l'infirmier se trouve à l'autre bout du batiment, je dois me dépêcher (chacun a sa façon de fonctionner)
Mais bon ,ça ne dure pas bien longtemps et j'opte alors pour la chanson : je me mets à chanter sur l'air de la marche des rois mages (allez savoir pourquoi??? :)) :"je veux 80 kms, j'aurai 80 kms ;je veux 80 kms; j'aurai 80, kms", ça me met en forme, mais ça agace un chouia Jérome :)

Notre cadence est descendue à 7,79 kms/h mais le lever du jour laisse intacte la motivation, cela annonce réchauffement et surtout "fin des gueules soules de sortie de boite" rencontrées autour du parcours.

Je sais que je suis 1ère féminine, mais je ne sais pourquoi je crains que la seconde me rattrape, alors que les 80 kms sont largement dépassés, je veux cette cerise sur le gâteau non prévue, Jérome calcule vite et bien mais malgré qu'il me dise que c'est impossible qu'elle me rattrape, moi je calcul différemment , il y a 8 kms de différence, elle peut facilement me rattraper, d'autant plus que tous les 2 tours j'ai de nouveau réserver les toilettes pour mon transit(à l'avenir je viendrais courir sans estomac ni intestins :).

Mais dans mon calcul, j'ai oublié quelque chose: certes la seconde féminine avance, .... mais nous aussi , nous ne sommes pas statiques ;) mais à ce moment de course ça n'entre pas dans mon esprit.
Et même si le speaker m'annonce à 3/4 d'heure d'arrivée comme la première féminine sans changement possible, je n'y crois pas

Je ne sais comment le corps accepte ces efforts, niveau alimentation en dehors des pâtes et du potage , ce n'est pas très enrichissant: un bout de cake par ci, 2/3 raisins par là...Mais j'avance.

Le corps est douloureux, mes chevilles me donnent l'impression qu'elles vont céder à chaque foulée.
Le genou droit est douloureux et les adducteurs grincent.
Mais bizarrement j'ai l'impression de moins souffrir en courant qu'en marchant, mais pour rester dans la cadence en binôme, je continue sur la lancée.

A chaque tour, nous espérons que l'heure soit très avancée afin de nous rapprocher du final, mais non chaque tour en redemande un, la course dure, les jambes avancent encore



Nous nous étions dit depuis le début que lors du dernier tour ,nous resterions prêt de la ligne d'arrivée pour ne pas avoir à revenir sur nos pas une fois avoir déposer le caillou sur notre dossard, mais l'adrénaline de fin est là, on veut maintenant atteindre les 92 kms, alors on continue, on court dans la descente, on entend le premier coup de pistolet, et jusqu'au second nous marcherons à grande vitesse.
Ca y est c'est fait!!!!

Contente, heureuse, nous finissons ensemble à la 9ième et 10 ème place sur 20 coureurs, dont 2 abandons.

Au total, 92,041 kms et la cerise sur le gâteau 1ère féminine sur 4.

Nous assistons à la remise des prix et je frissonne lorsque le prix d'exception est donné à un coureur aveugle qui a fait les 24h, aidé par ses guides, exceptionnelle cette entraide, je pense à ce coureur qui lui n'a pas les paysages pour se booster, quelle force, quel mental!!!


Bravo aux organisateurs , gérer un 24H demande bien plus d'efforts qu'aux coureurs, voir défiler les heures lentement dans le froid et la nuit, chapeau!!!

Le retour sera un peu difficile ,petites pauses pour dormir,mais je serai surtout une loque humaine la soirée qui suivra:) Une véritable plaise en guise de corps.

A j+2 ,le corps va mieux, des tiraillements bien sur, mais moins que j'en aurai pensé, le Morbihan commence à se présenter dans mon esprit :)



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