marie58
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 gniaqueur
|  Posté : 01-10-2013 19:31
Après neuf semaines de préparation qui se sont très bien déroulées... (maintenant vous savez tous que j'aime réellement préparer un marathon  ),samedi matin, voilà venu le moment de partir pour Laval. Après 5 heures de train, j'arrive à Laval où je trouve très vite mon hôtel (partenaire de l'évènement et donc affichant des tarifs préférentiels et surtout un personnel adorable et très disponible : petit déjeuner le dimanche servi à 6h au lieu de 7h30 + qq chambres laissées libres jusqu'à plus de 14h30 le dimanche a-m pour les marathoniens puissent se doucher...!!!! par cette petite parenthèse je souhaitais leur rendre hommage - merci à eux).
Vers 15h, je me rends sur le site de retrait des dossards, c'est en plein air, il y a très peu de stands mais par contre beaucoup de pluie.... retrait donc très rapide du dossard. Première surprise, on me remet juste le dossard... cela m'étonne un peu, habituellement c'est à ce moment là que l'on reçoit qq petits cadeaux. Bon, cela n'est vraiment pas grave.... Je précise que ce marathon a lieu lors de la journée mondiale de lutte contre la mucoviscidose et qu'une partie de la somme demandée pour le dossard est reversée à cette cause, c'est d'ailleurs une des raisons qui m'a attirée sur ce marathon.
Un peu de repos, puis il est l'heure de me rendre à la pasta party qui a lieu dans un restaurant un peu excentré, à environ 2 km du centre-ville. Arrivée sur place, je m'installe à côté d'un couple et d'un coureur seul et bien sûr nous sympathisons et parlons cap toute la soirée... Par le plus grand des hasards, le coureur seul, Alain, se trouve être dans le même hôtel et très gentiment il se propose de me ramener.... j'accepte volontiers, car la nuit est tombée et le retour seule à pied me faisait un peu peur.
La nuit fut un peu agitée à cause de ce rhume qui a eu la mauvaise idée de s'incruster dans mon organisme depuis le vendredi matin.... Après un bon petit déjeuner, départ pour aller prendre la navette, à deux pas de l'hôtel, qui va mener les 712 coureurs prenant le départ jusqu'à Mayenne, ville où a lieu le départ. Alain, que je retrouve et qui avait pour objectif de finir son 61ème marathon sans objectif chrono, me dit qu'il va me suivre une heure ou deux et verra après. je pars m'échauffer un petit peu, j'ai la surprise de voir le speaker venir à ma rencontre et me poser qq questions auxquelles je réponds bien volontiers et avec un immense sourire. Il faut dire que je suis tellement contente d'être là que j'ai la banane....
Bon, les choses sérieuses arrivent et le départ est donné.... Les 6 premiers km se font en ville et consistent en deux boucles identiques comprenant deux belles côtes (donc quatre en tout...!!!! et moi j'aime pas les côtes....!!!!), je suis partie trop vite, bien sûr , toujours et encore (je sais Pgaz....!!!! c'est nul mais encore une fois cela a été plus fort que moi... comme si les autres me happaient sans que je ne puisse lutter....!!!!), mais je me dis que je vais reprendre mon rythme une fois arrivée sur le chemin de halage quand le peloton va s'étirer un peu.... 7ème km, j'arrive sur les bords de la Mayenne et là c'est une vraie surprise (qui s'avèrera pas si bonne que cela....) car c'est un vrai chemin (chez moi le chemin de halage est une vélo route et donc est bitumé...!!!!). Donc, cela ressemble plus à une course nature car sur ce chemin sableux la foulée n'est pas celle à quoi je m'attendais.... Les ravitaillements sont au nombre de 11, en fait un à chaque écluse...., mais comme je souffre d'une soif intense continuellement, même sans courir, j'ai pris mon camel-bag, pou me rassurer.... Le parcours est magnifique, il y a des villas superbes sur les bords de rive face à nous.... je me sens bien et je passe le 10ème km en 54' (soit 2' d'avance sur l'objectif de 4h), Alain est là , on court bien, on parle un tout petit peu... je prends mon premier gel au 10ème km, je bois et je continue mon bonhomme de chemin pour passer le semi en 1h58' (soit plus d'1 minute d'avance sur l'objectif). Il ne pleut pas, le ciel est juste couvert, le public n'est pas spécialement nombreux mais bien réparti et surtout super gentil et encourageant. Je prends un 2ème gel et là , un peu comme à Cheverny, je sens que je n'aurais pas du.... je crois que ces gels, en plus de me donner soif, me font l'effet inverse de celui attendu... je décide donc de ne plus en prendre et de me contenter de boire un verre d'isostar et un verre d'eau à chaque ravitaillement. Je passe le 30ème km en 2h51 (soit 1mn de retard sur l'objectif) et mon allure baisse irrémédiablement... je dois à partir de ce moment là commencer à faire quelques portions marchées... et cela jusqu'à l'arrivée.... je dois me résoudre à voir l'objectif s'envoler petit à petit ... mais je m'accroche quand même, je discute avec Alain qui suis mon rythme, nous échangeons quelques mots avec les coureurs qui nous doublent ou que nous doublons... et ainsi, en courant et en marchant, je vois en ligne de mire le grand viaduc qui annonce que l'arrivée en ville n'est plus très loin.... le public se fait plus nombreux... il me faut à ce moment là , longer un quai et plus loin traverser un pont pour se rendre sur le quai d'en face... donc Alain, un peu derrière moi me pousse à y aller en me disant que l'arrivée n'est pas loin, je vois le pont, j'accélère... mais en fait je me rends compte que ce n'est pas ce pont qu'il faut traverser mais celui d'un peu plus loin, et là je stoppe net, je n'en peux plus, je croyais vraiment que c''était ce pont et j'en prend un coup au moral, Alain me double, m'encourage à relancer, je n'en peux plus mais il ne veut pas me lâcher alors je relance, je traverse ce pont, je redouble Alain, il me dit d'y aller, que l'arrivée est 500 m plus loin, il me crie d'y aller, je lui dis de me suivre, de ne pas me lâcher, il fait l'effort de revenir sur moi, je sens que l'accélération le fait peiner mais je lui dis qu'on a fait la course ensemble donc qu'on va passer la ligne ensemble, le contraire ne serait pas logique... il s'accroche, je lui demande si ça va, il me dit que oui, il arrive à a hauteur, on se prend la main et on passe la ligne ensemble en 4h22'... Bien loin de mon objectif... mais avec le sourire... je n'ai pas battu mon record mais je me suis fais un ami coureur de plus....!!!! On nous remet une très belle médaille... Un petit ravitaillement et je quitte le site car il me faut bientôt reprendre mon train... Pour sortir du site, il faut passer une petite cabane en bois et là , immense surprise, des bénévoles nous remettent le tee-shirt de finisher.... j'étais super heureuse, et j'ai remercié mille fois la bénévole... si je n'avais pas été pleine de sueur je crois que je l'aurais embrassée... C'est une bonne idée de garder le secret du tee-shirt et de ne pas le donner avant la course....
Voilà , une aventure de plus qui se termine... et le bilan est que je n'ai pas battu mon record, je n'ai pas franchi la barre des 4h après laquelle je cours depuis 3 ans, mais depuis ma grosse déception sur Cheverny, j'ai juré de ne plus être aussi déçue que je l'avais été et je tiens parole... La course à pied, c'est du plaisir, cela ne doit pas nous rendre triste uniquement à cause d'un chrono... Alors, oui je veux passer cette barre, oui je vais tout faire pour y arriver un jour, oui je veux connaitre ce plaisir de passer un marathon en dessous des 4 heures.... mais je veux surtout me faire plaisir, rencontrer des gens, me faire de beaux souvenirs, et ne jamais oublier la chance que j'ai de courir, de vivre cette passion, d'avoir un mari qui m'encourage et que la vie me préserve.... Et puis peut-être que jamais je ne battrais mon record et peut-être que ma petite histoire de coureuse veut que ce record reste à Berlin puisque courir Berlin était mon rêve de coureuse....
 
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