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100 km de Belvès - Edition du 25/04/2015
marathonman52

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 gniaqueur

  Posté : 29-04-2015 12:13

Ca y est, kiki et moi avons renouvelé l'exploit en ce Samedi 25/04/2015 ! Et que de souvenirs fantastiques !

Voilà le déroulé de notre journée.

Arrivés la veille en Corrèze après un voyage épuisant de 10h (entrecoupé de pauses plus ou moins longues pour dégourdir les gambettes de notre marmaille !), je suis allé voir mon kiki en fin de soirée pour peaufiner les derniers détails de notre équipée du lendemain. On décide de partir vers 5h45, car il nous a fallu une bonne heure l'année dernière pour rejoindre BELVES. Il me montre la sacoche qu'il a montée à l'avant de son vélo. Petite contenance mais suffisant pour y mettre un peu de nourriture récoltée aux ravitos. Je lui donne deux gobelets McDo avec leur support en carton et leur couvercle, à mettre dans sa sacoche, qui nous sera bien utile demain.

Le lendemain, après m'être levé à 4h30, m'être préparé après un bon petit déjeuner énergétique, et avoir rempli mon camel de 3 litres de boisson maison préparée la veille, je rejoins mon kiki et à 5h50, nous voilà partis !
7h00, on arrive à BELVES. Tout juste le temps pour moi d'aller récupérer nos dossards (51) ainsi que l'enveloppe présentant l'épreuve et le T shirt souvenir, que c'est le départ des accompagnateurs (7h30).



Les organisateurs rappellent que l'accompagnant n'a pas le droit de franchir la ligne d'arrivée, c'est interdit par le règlement FFA. Ils interdisent aussi tout ravitaillement en dehors des stands, et qu'il y aura des commissaires sur toute la course pour disqualifier les contrevenants. Non mais à quoi ça rime ça ? Pourquoi est-ce interdit ? Pensent-ils vraiment que ça sera respecté ? Sinon à quoi sert l'accompagnant ? On décide avec kiki de le faire quand même, discrètement bien sûr !

Pendant la demi heure suivante, avant mon départ, le stress pré-course me remplit les veines de façon vertigineuse. Je repense à la journée du 26/04/14, aux conseils de mon coach pour bien gérer ma course, et je publie un message sur facebook depuis longtemps préparé :
"Aujourd'hui, je cours pour eux : Frédéric Boisseau, Philippe Braham, Franck Brinsolaro, Cabu, Elsa Cayat, Charb, Yohan Cohen, Yoav Hattab, Honoré, Clarissa Jean Philippe, Ahmed Merabet, Oncle Bernard, Mustapha Ourrad, Michel Renaud, François Michel Saada, Tignous, Wolinsky, Mathieu Bigand, Gildas Tison, Marjorie Kocher, Arnaud Poignant, Thierry Galoux, François Combrieu, Gilles Meyer, Régis Lefeuvre, Nicolas Dhez.
Aujourd'hui, je cours contre le terrorisme, aujourd'hui, je cours pour mes frères. Pour eux, je vais finir ce 100 bornes, et c'est à eux que je penserai à chaque kilomètre"
Parce qu'aujourd'hui je suis Charlie, je suis Albacete, et je me dois de donner le meilleur de moi mĂŞme, et au delĂ .

8h00, le coup de feu est tiré. Tout de suite je lance ma montre afin de me caler sur ma vitesse de course (10 km/h). Je sais bien que son autonomie sera insuffisante pour aller au bout, mais elle m'aidera bien pour ne pas trop m'emballer.
Après un petit tour dans BELVES, on attaque la fameuse descente que l'on prendra dans l'autre sens le soir. En passant le panneau BELVES barré, je lance un "A ce soir BELVES !" en espérant bien être de retour ! Parce que sur ce genre d'épreuve, on est jamais sûr d'arriver.

Au km10, à 9h01, je rejoins mon kiki qui en avait profité pour se sustanter de deux bonnes chocolatines ! Et c'est là que notre course commence. Je lui demande depuis combien de temps sont passés les premiers. Il me répond que ça fait déjà un bon quart d'heure. Waow ... Déjà un quart d'heure dans la vue en seulement 10km...

Les objectifs : finir en premier lieu, et passer la barre des 13h (2014 : 13h43'10").
La stratégie de course que je dois adopter est la suivante : pas d'arrêt stand sur les 50 premiers kilos, où très rapides. Ensuite gérer sur la seconde partie.
La météo prévue ne présageait rien de bon, on s'attend à avoir le genre de temps que l'on a eu l'année dernière. Qu'importe, si on est là, c'est pour aller au bout quelles que soient les intempéries.
Km12 il commence Ă  pleuvoir, et nous aurons une succession d'averses plus ou moins fortes, jusqu'Ă  11h, oĂą le soleil ne nous quittera plus jusqu'au soir.

Nous passons au km20 Ă  10h01
km25 Ă  10h30
km30 Ă  11h04
km35 Ă  11h33
km40 Ă  12h10
point marathon Ă  12h27'43"



photo prise dans le faux plat montant, dans la forĂŞt avant Sarlat.
et nous arrivons Ă  SARLAT (km50) Ă  13h20
J'ai tout de même effectué de rapides arrêts sur ces 50 premiers kilos pour boire un peu d'eau et glucose histoire de changer de ma boisson maison. J'en ai aussi profité pour manger un peu, mais les pauses n'ont pas excédé la minute.
A la plaine des jeux, nous retrouvons nos femmes respectives qui scandent "cinquaaaaante et un je t'aimeuuuuuuu" ou encore "vas y nono, vas y nono, vas yyyyyyyyy !!!!!", avec de la famille et amis. Nos femmes nous avaient dit qu'elles voulaient nous suivre sur toute la seconde moitié de la course (par étapes bien sûr) jusqu'à l'arrivée. Pris dans le jeu, le reste de la troupe les a aussi suivies. C'est tout un convoi qui était là, rien que pour nous, et qui nous a été d'un soutien mental juste énorme ! Chaque fois qu'ils nous voyaient, de loin on entendait déjà chanter, que dis-je chanter, crier pour nous !
quand ils nous doublaient en voiture, même chose ! Ils ont été énorme ! Et mon dieu que ça fait du bien au mental quand le physique commence à montrer des signes de fatigue ! Sur une telle épreuve, aussi difficile physiquement, y rien de meilleur et je les en remercie encore !

A Sarlat donc, j'en profite pour faire un arrêt un peu plus long pour manger un petit sandwich et me faire soigner au stand podo car je sentais que ça commençait à chauffer dans les chaussures. Et j'ai bien fait car j'en avait un peu partout. Et même si les soins furent douloureux, quel soulagement pour la suite !

Après avoir rechargé les batteries, c'est regonflés à bloc que kiki et moi repartons.
Je décide de m'arrêter à chaque ravito sans abuser du temps de pause, et gérer les côtes en marchant en fonction de leur difficulté.
Km55 Ă  14h23



km60 Ă  15h01
à partir du 60ème, les cuisses ont commencé à se raidir. A chaque arrêt, repartir devient de plus en plus difficile. je m'asseois un peu à chaque fois, je bois beaucoup car le température monte jusqu'à 27 au soleil en cette après midi, et je mange ce que mon kiki récupère dans ses gobelets en courant.
km65 Ă  15h40
km70 à 16h22. C'est la que notre fan club nous rejoint pour la seconde fois après avoir mangé (et oui ils n'avaient pas eu le temps avant Sarlat, j'ai été trop rapide !) On recharge les batteries mentales, et c'est reparti. Je sais je me répète, mais c'est à partir de ce moment où le mental à pris le relais et m'a permis de continuer jusqu'à la fin. Car le physique, lui, fatiguait sérieusement. Qu'est ce qu'ils nous ont fait du bien à être là !
km75 Ă  17h08
km80 Ă  17h48



km85 Ă  18h37
km90 Ă  19h23
En arrivant à ce stand, je me rappelle l'état où j'étais l'année dernière : frigorifié, liquéfié, à cause du traumatisme que j'imposait à mon organisme. Aujourd'hui, tout est différent. Physiquement et mentalement je suis bien mieux, c'est indéniable ! Tout ça grâce à mon kiki qui me soigne, grâce à notre fan club, et grâce à une supère préparation en amont.



km95 Ă  20h12
Bientôt on entend le speaker, au rond point juste avant la fameuse montée, et j'ai en ligne de mire un coureur que kiki et moi appelons "Blanchette" et un autre un peu plus loin, "Michel", qui nous a suivis sur tout le parcours ou presque. Et kiki qui me dit "allez raccroche nono !". J'ai fait mieux que les raccrocher, jes les ai doublés dans la montée finale !
Cette montée,où le mental m'a donné des ailes, ou des jambes devrais-je dire, et m'a permis de courir ces 1.8km assez raides.

Belvès, sur sa bute, n'attend que nous ! J'encourage kiki, qui a mal aux bras, aux jambes, au coccyx, aux cervicales, mais qui est toujours là, avec moi ! Et lui me pousse encore et encore !
On passe le panneau 99. Et bientôt on entend le speaker sur la ligne d'arrivée !
Panneau BELVES ! Il ne nous reste que quelques centaines de mètres et c'est fini !
300 m
"Pu*** on l'a fait kiki ! On y est !", dis-je
Et la foule est lĂ  Ă  nous applaudir, Ă  nous encourager, Ă  chaque virage !
200 m
100 m
"Allez Nono, vas y, tu y es !", nous crient notre fan club !
Ces phrases résonnent encore dans ma tête, alors que l'on aperçoit l'arche d'arrivée !
On avait convenu que kiki passerait son vélo à une personne de la famille, venus pour nous, pour qu'il puisse venir avec moi passer la ligne. Ca m'a tellement frustré l'année dernière, et il le mérite tellement.
On voit le pierrot qui nous attend. Kiki lui donne son vélo et oon se prend la main pour les derniers mètres de cette ENORME journée !
"Pour Charlie, Pour Albacete !", criai-je au moment ultime !
Et quelle délivrance, quel bonheur sans limite, lorsque nous avons franchi la ligne ! J'ai tenu parole, j'ai donné tout ce que je pouvais, pour Charlie, pour mes frères ! Quel fierté d'avoir honoré leur mémoire !
Quel bonheur d'avoir accompli ça avec kiki, avec nos familles ! Sans eux, je n'en serais pas là, c'est sûr et certain !
On se fait un peu engu***ler par l'orga du fait d'avoir franchi la ligne à deux mais qu'importe, à ce moment là on s'en contre fout ! On est dans une euphorie démesurée car nos deux objectifs sont atteints !

km 100 en 12h53'40"

Quelle journée ! Quelle magnifique journée ! Malgré la pluie un peu présente le matin, malgré les douleurs, j'en garde un souvenir bien meilleur que 2014. Peut être parce que j'ai moins souffert, peut être parce que la météo a été plus clémente, peut être et sûrement grâce à notre fan club qui nous a poussés et tenus jusqu'au bout...

4 jours après, les courbatures ont presque disparu, mais le contre coup moral a pris le dessus, ce qu'on appelle "blues du marathonien". Y repenser me fait un bien fou, et j'ai déjà hâte d'être au 16/04/2016 pour renouveler l'aventure ! J'y serai, ça ne fait pas l'ombre d'un doute !
Vous m'excuserez, je n'ai pas encore toutes les photos, mais je garnirai ce compte rendu dès que j'en ai plus.


21: 1h46'22-16/10/16 (Bourges)
42: 3h55'59"-15/06/14 (der)
6h: 52,245 km (Nevers 2/9/18)
100k Belvès:12h19'41" 16/04/16
24h:66,166 km 07/10/17
« La chute n’est pas un échec. L’échec c’est de rester où on est tombé»

Message édité par : pgaz / 29-04-2015 20:42




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