Index du Forum » » CR de courses sur route

Auteur

Marathon de New York - Edition du 01/11/2009 (version isabelle)
Barbara75

Warning: Missing argument 4 for member_qualif(), called in /home/users4/s/solisa/www/prntopic.php on line 146 and defined in /home/users4/s/solisa/www/functions.php on line 390
6125     
 gniaqueur

  Posté : 11-11-2009 23:12

Tout commence par un appel de mon ami de Planet Tours, pour m’annoncer la bonne nouvelle : « Tu pars à New York ... ».
Le rêve devient réalité. Y a plus qu’à s’entraîner ….

J’ai de grandes ambitions !
Je me lance un défi et m’inscrit donc pour un chrono de 3h45. Soyons fous !

Jusqu’à présent, je n’ai que 2 marathons à mon compteur : un en 3h58 (2008) et l’autre en 4h02 (2007) …
Mon programme d’entraînement est sur 8 semaines mais sera perturbé les 2 dernières semaines à cause de problèmes de santé qui vont ressurgir ,une petite intervention chirurgicale et du coup, une grande fatigue qui s’installe …

Mais bon, les galères, je les connais depuis août 2007, et si je touche le fonds de temps à temps comme chacun, j’ai toujours cette énergie pour me relever.

Et puis, j’ai cette rage depuis quelques temps quand je pense à ma meilleure amie Nadia, qui depuis un accident de scooter le 2 juin dernier, est clouée dans une chaise roulante, dans un centre de rééducation … tétraplégique … No comment.

C’est aussi pour elle que je vais courir ce marathon et le terminer. Je me le suis jurée.

Dimanche 1er novembre matin : Jour J. Aïe, aïe …
Debout : 5h30.
Je suis étonnée de mon calme mais au fond de moi-même j’angoisse quand même …

Sophie et moi prenons un petit déjeuner dans la chambre avant d’aller retrouver le groupe dans le hall de l’hôtel à 6h40.
Puis c’est le transfert en bus à Staten Island (la bonne ambiance règne, normal, il faut détendre un peu les esprits !!) où le départ du Marathon sera donné.

Mais la cohue s’installe vite car c’est sans compter sur les fameux embouteillages de New York et le jour d’un marathon, je ne vous raconte même pas …
Résultat : l’heure tourne et nous sommes obligés de quitter le bus et finir à pieds les 2 derniers kilomètres …

Déjà 08h40 et là, panique pour moi : mon départ est prévu dans la vague 1, à 9h40, et je suis complètement paumée, je me retrouve parmi ce rassemblement de 43000 participants et j’avoue que j’ai du mal à m’y retrouver …

Après avoir demandé mon chemin au moins 3 fois (on dirait qu’ils ont bien du mal à comprendre mon anglais ces américains), j’arrive enfin dans le sas de départ. Ouf ! Il est quand même 9h20.

Alors là, un grand moment de solitude m’envahit :
je me retrouve avec les chronos de 3h30/3h45 où les "women" se font rares mais par contre les coureurs taillés comme Mehdi Baala, c’est pas çà qui manque …
Tout ce "petit" monde est bien concentré ; peu de coureurs discutent ; j’ai l’impression d’être la seule française dans le coin …

Malgré le stress qui commence à monter, j’essaie de rester concentrer malgré tout. Après tout, je participe à ce marathon avant tout pour le plaisir et même si cela fait une petite quinzaine que je n’ai pas couru, je m’en fous un peu … L’essentiel est là : LE MORAL.

Et c’est parti : le moment attendu est enfin arrivé et le départ est donné avec la fameuse traversée du pont Verrazano …
Du jamais vu. Une marée de coureurs empreinte ce pont et c’est gigantesque.

Le seul hic ! Il fait froid et le vent se fait bien ressentir lors de la traversée qui fait presque 2 miles.
J’ai décidé de ne pas quitter pour l’instant mon vieux pull et je me suis donnée une ligne de conduite : ne pas me laisser entrainer, ne suivre personne, m’hydrater régulièrement et vivre ma course toute seule, accompagnée de mon Ipod.

Dès le début, je sens que je suis en jambes. Tant mieux.
Petite parenthèse (ou plutôt grande parenthèse), les américains sont descendus en nombre dans les rues pour supporter les marathoniens … Incroyable !
Ce sera d’ailleurs une marée humaine tout au long de ces 26 miles : des orchestres, des danses, des gens qui vous tapent dans la main tout le long du parcours, distribuant oranges, bananes, bonbons, des gâteaux, sopalin ( !) … Une vraie harmonie entre les coureurs et les supporters se fait sentir !

Poussée par toute cette magie, je franchis les 5 premiers kilos en 27 :48 tout en traversant Brooklyn.
Je décide de me séparer de mon vieux pull ()! car je commence à être enfin réchauffée !

On m’a prévenu que ce marathon n’était pas facile. Il y a pas mal de faux plats mais pour le moment tout va bien. 53:39 sera mon temps aux 10kms.
J’ai l’impression d’aller un peu trop vite mais je suis bien. J’espère simplement ne pas le payer plus tard.

Le Queens pointe son nez et la foule au bord de la route est toujours aussi dense, et toujours aussi encourageante. C’est chouette.
15kms : 1h19, et la traversée du « Queensboro Bridge » pour nous ramener vers Manhattan où le semi pointe enfin son nez et pour moi, ce sera 1h51.

Je réalise que j’ai trouvé ma vitesse de croisière et tout va pour le mieux.
Je franchis les fameux 30kms en 2h39 après une ligne droite interminable de 4 miles, pourtant parcourus sur une des plus belles avenues de New York : le 5ème.

Une petite traversée du Bronx et me voilà, aux 35kms en 3h07.

Les jambes commencent Ă  peser des tonnes
et à chaque ravitaillement, je m’arrête quelques secondes pour boire. Je sais que je perds du temps lors de ces derniers ravitaillements.
De plus, j’ai mal aux jambes, surtout à cette satanée jambe droite qui a décidé de rester derrière, mais pas question de faire comme d’habitude et de marcher, je me relance, me remotive même si mon allure est moins rapide.

Bientôt la délivrance : les 40kms sont annoncés : 3h36.

Je vois au loin Central Park pointer son nez. Les encouragements de la foule de plus en plus importante me donnent à nouveau des ailes et c’est bientôt la fin de cette superbe aventure : 800 mètres, 400, 200, 100 et enfin la ligne d’arrivée que je franchis en 3h47 et 37 secondes.

Je suis heureuse et je craque complètement.

Je pleure, je pleure. Les secours viennent vers moi pour me demander si tout est OK ?
Hé oui, tout est OK. Simplement, je pense à Nadia, et puis à bien d’autres choses …

Je suis contente : je suis allée chercher dans le fin fonds de mes tripes cette rage qui m’a permis de vivre cette course pleinement et d’améliorer mon chrono de 11 minutes.
Je repars vers l’hôtel, toute fière, médaille autour du cou, félicitée de « Good Job » et « Congratulations » par les passants …
Ces américains sont tout simplement étonnants !!

Ce marathon restera gravée à jamais dans ma mémoire. Quelle beauté humaine … Et puis, un grand merci à tous ces nombreux bénévoles.

En attendant, je me suis fixée un objectif : refaire le marathon de Madrid au mois d’avril prochain …
Une petite revanche à prendre sûrement !

Lien de quelques photos :

http://picasaweb.google.com/c.isabelle4/MarathonDeNewYork#

Point MBO : 2+2+42+5+2 = 53











Message édité par : soleia / 14-11-2009 13:53




Cet article provient de passioncourseapied.fr

http://www.passioncourseapied.fr/viewtopic.php?topic=8605&forum=90