Index du Forum » » CR de courses natures et trails

Auteur

32 km Les Gendarmes et les voleurs de temps - Edition du 31/05/2009 (version Valessa)
Valessa

Warning: Missing argument 4 for member_qualif(), called in /home/users4/s/solisa/www/prntopic.php on line 146 and defined in /home/users4/s/solisa/www/functions.php on line 390
2161     
 gniaqueur

  Posté : 02-06-2009 15:00

Tout commence il y a 2 mois et demi. Je décide sur un coup de tête de nous inscrire Samuel et moi au trail des Gendarmes et Voleurs de temps. Je connaissais cette route par réputation. Je la savais belle, ce fut le cas, je la savais chaleureuse et ce fut le cas mais j’ignorais qu’elle serait si difficile…
Malheureusement, je ne suis pas partie avec toutes mes armes et avec toute l’énergie que j’ai habituellement quand je cours. Mais j’en connaissais approximativement la cause puisque l’on m’a découvert il y a une quinzaine de jours un staphylocoque contracté suite à une piqûre d’insecte. Je traînais donc une fatigue chronique depuis quelques semaines avec un traitement antibiotique qui m‘épuisait. J’ai tenu bon sur Villennes mais ce fut plus délicat sur les 32 Kms du trail. Je ne me savais pas en grande forme, mais j’ai voulu absolument le faire.
Bref, tout ceci vous permettra de mieux comprendre les difficultés rencontrées sur le parcours.

Nous partons donc vendredi soir pour Ambazac avec Enzo. Nous prenons nos quartiers dans un gîte loué pour l’occasion. Mes beaux-parents nous rejoignent le lendemain et s’occuperont ainsi d’Enzo le temps de la course. Jusqu’au samedi matin tout va bien mais Enzo lui n’est pas très bien. Il a de la fièvre, vomit… Au final, il ne fera qu’une poussée dentaire mais toute la journée, il a pleuré, pas dormi. Bref, nous étions tous exténués, ce qui ne nous a pas mis en condition pour le lendemain.

Dimanche matin, Enzo va mieux. Ouf! Sauf qu’à notre arrivée à Ambazac, soit 1h 30 avant le départ, Enzo se met à hurler de douleurs se frotte les yeux! Je finis dans la tente de la protection civile, à 1/2h du départ, avec mon petit loup sur moi pleurant… Le stress monte ,l’angoisse aussi. Au final un simple rinçage des yeux le soulagera. Il avait de la crème solaire dans les yeux, ce qui l’avait irrité.
Moi je file sur le départ avec Samuel, encore inquiète. Je suis encore un peu stressée. Je ne rentre pas dans la course. Je n’ai pas bu, et j’ai déjà un coup de chaud…


Avant le départ



12h: le départ est donné. On se serre fort avec Samuel et l’on se promet de ne pas se quitter. L’ambiance est incroyable. Les applaudissement fusent, les encouragements sont déjà très présents. Nous avons des frissons au passage du public. J’ai rarement vécu un départ de course aussi prenant.
Les 5 premiers Kms sont assez roulants, une belle montée nous attendra tout de même et nous la franchirons en marchant. Les premiers sont déjà loin. Quant à nous, nous subissons les embouteillages car les passages sont souvent étroits, ce qui nous oblige à marcher puis courir, puis marcher. Bref, nous n’avons aucun rythme de course.
Mes premiers points de côté apparaissent. Je ne me sens pas en forme. Je sais d’hors et déjà que je vais souffrir sur ce parcours.


Jusqu’au 10 ème Kms je ne me sens pas bien, j’ai ces points de côté en permanence. Mais ce qui me dérange le plus, c’est un point qui se serre côté cœur dans ma poitrine. Pour moi, ce n’est pas cardiaque mais dans mes côtes, donc je continue. Samuel quant à lui, est dans une très bonne forme, son genou ne le fait plus souffrir et il n’a de cesse de m’encourager de me soutenir…
Les côtes vont se succéder et pour la plupart je marche. Je suis déçue de réagir comme cela face à la difficulté mais je ne peux pas faire autrement. Tous ces points m’emprisonnent, je ne respire qu’à moitié de ma capacité … Mais je continue… je m’accroche. Presque tous les coureurs marchent dans ces montées parfois étroites, si étroites que de toute manière il est souvent très difficile de doubler en courant.

Passé ce 10 ème km, je me sens un peu mieux. Je mange, je bois, je bois beaucoup même car dès le départ j’ai des envies de boire en permanence. Mais je me freine car à chaque gorgée et chaque fois que je mange, les points s’accentuent.

Gros moment de doute autour des 20kms, à plusieurs reprises j’ai songé à l’abandon. Mais la présence de Samuel et son éternel soutien me font renoncer à ce choix. Pour autant je me sens mal, je sens que je puise dans tout ce que j’ai.
Beaucoup de coureurs souffrent aussi, certains abandonnent, se blessent et une d'entre nous fera un malaise...Bref, tout ceci m'inquiète...

Puis au 22kms, le moral revient. Il ne me reste qu’une dizaine de kms. Je me dis que c’est faisable mais les côtes s’enchaînent à nouveau dont certaines très difficiles. Au 28 ème, je me mets à marcher même sur le plat. Samuel me propose de finir en marchant mais cette éventualité me tue, je me dis que j’ai fais tellement d’effort pour ne pas finir la course ainsi. Alors je me remets à courir avec les forces qu’il me reste. Je pense à mon fils qui m’attend, à ma maman qui me regarde certainement quelque part là haut et à vous…

La fin est proche, les dernières marches mythiques de cette course aussi… Je n’en peux plus, Samuel me tire, et je suis supportée par tout le public qui jalonne ces marches. Il me disent « allez Valessa » car chaque dossard portait notre prénom. Et là, je me sens pousser des ailes, même si les nerfs craquent et que mes larmes commencent à couler.

Nous croisons le père de Samuel qui finit avec nous les 500 mètres restants. Ils vont me faire courir à une allure folle! J’ai cru voler même!!! Là encore le public est toujours aussi présents, encourageant. Un grand merci…

Ça y’est nous franchissons enfin la ligne, après 4h01 et 59sec... (dommage pour l'objectif) et là je m’écroule dans les bras de Samuel. Je pleure, et surtout je l’embrasse et le remercie. Sans lui, j’aurais très probablement abandonné. Il m’a porté jusqu’au bout et pour ça je ne le remercierais jamais assez.
Alors comme je sais que tu vas venir lire mon Cr je voulais juste te dire un grand merci mon amour…. Merci d’avoir été là pour moi. Ton réconfort et ton soutien m’ont été très précieux. Je me suis battue grâce à toi, je suis allée au bout de moi-même et de mes limites avec toi….
Merci….

Et merci à vous tous, pour tous les encouragements que j’ai reçus avant mon départ. J’ai beaucoup pensé à vos conseils le long du parcours et ça aussi, ça m’a aidé. J’ai pensé aux moments difficiles que vous avez connu lors de vos différentes courses et j’ai aussi tenu bon grâce à vos expériences partagées.

Pour conclure, je dirai que cette course reste un moment magique pour moi et ce malgré les pépins que j’ai rencontrés. Elle est superbe, et je ne peux que vous inciter à la faire au moins une fois. Les monts d’Ambazac sont de vraies petites pierres précieuses que j’ai eu plaisir à traverser;les paysages sont magnifiques.

Je serai de nouveau sur le départ l’année prochaine, plus motivée que jamais mais aussi et avant tout avec l’homme que j’aime. Et juste ça, c’est du bonheur!!!!






Message édité par : Valessa / 02-06-2009 15:06



Message édité par : soleia / 03-06-2009 21:27




Cet article provient de passioncourseapied.fr

http://www.passioncourseapied.fr/viewtopic.php?topic=7430&forum=91