9 mois, c’est long…

… surtout quand on a mal…

Que chaque professionnel de santé qui vous a examinée, a posé un diagnostic, donné un traitement,
que vous suivez religieusement,
qu’une amélioration est constatée qui vous fait croire que enfin, vous n’allez plus avoir mal,
que vous allez pouvoir recourir l’esprit libéré de toute inquiétude…

… que votre moral alors remonte en flèche et que vous commencez à y croire, à faire des projets de course, tout en respectant un protocole de reprise progressif

… qu’au bout de quelque temps les douleurs reviennent, insidieusement…

… et votre moral alors chute un peu plus bas à chaque fois…

… et vous ne comprenez pas POURQUOI !!!

J’ai donc observé quasiment 1 mois de repos total et suivi mes 15 séances de kiné. Selon les kinés, j’étais guérie et il ne fallait pas que je m’inquiète de douleurs résiduelles dans les ischios, elles seraient longues à disparaître, mais il fallait persister et faire travailler le muscle.

Pour motiver laurent3336, je lui ai proposé un défi amical… c’était aussi et surtout pour ME motiver, parce que je voyais bien que les semaines défilaient et que les douleurs ne partaient pas…
… qu’à chaque sortie, je redoutais de plus en plus d’avoir mal et que cette crainte prenait le pas sur tout
… qu’effectivement les douleurs revenaient en force, dès lors que je cherchais à dépasser 8,5 km/h…
… que j’ai commencé à comprendre qu’à nouveau tout objectif pourtant lointain (marathon fin mars et 50 km fin avril) allait à nouveau être abandonné…

Frustration et tristesse continuaient de s’accumuler, alors que je lisais vos sorties et votre plaisir à courir pour certains, vos progressions pour d’autres, vos records pour d’autres encore… Je me suis un peu plus renfermée dans ma coquille et j’ai dû me faire violence pour continuer à vous lire et vous féliciter, encourager, rassurer… mais me sentant de plus en plus seule…

Je suis retournée voir l’ostéopathe : dans une séance éprouvante, il a remis en place beaucoup de choses déplacées (bassin) et dénoué beaucoup de blocages : mollet, fessier. Comment expliquer autant de tensions sur un squelette passé entre les mains de kinés juste quelques semaines avant.

Une course test début février – un semi - a achevé de me démoraliser : prise comme sortie longue, donc toute velléité de vitesse abandonnée depuis fort longtemps et… apparition de douleurs et blocages musculaires à peine à mi-course…

Il y avait le défi avec Laurent, alors parce que nous avions un projet commun de course, j’ai continué à poster mon kilométrage uniquement là, mais avec l’envie de tout arrêter, malgré ma promesse de l’accompagner sur son premier 50 km. Laurent continue d’y croire pour moi…

En repensant aux différents gestes de l’ostéopathe (appuyer sur des points très douloureux localisés dans le mollet et au niveau du bassin), j’ai fait de nombreuses recherches sur internet sur ces points douloureux : d’abord leur existence, les raisons de leur apparition, comment les faire disparaître.

On les nomme des Trigger Points, en français : des points-gâchettes. Ce sont des nœuds dans les muscles, que l’on ressent comme une petite boule sous la peau, plus ou moins profondément, lorsque l’on masse.
Ces nœuds peuvent avoir des origines diverses : accident, stress, mauvaise posture, mouvement répétitif…

Comme par exemple, quand vous avez porté pendant plusieurs mois une semelle qui n’était pas la vôtre et qui a entraîné une mauvaise posture (de compensation)…

Ces nœuds peuvent être extrêmement douloureux à la palpation, mais indolores dans la vie quotidienne.

Par contre, en courant, ils entraînent un raidissement du membre (moi particulièrement le mollet) et peuvent se manifester par des douleurs dans la cuisse (douleur projetée). Et quand le membre se raidit, vous ne pouvez subitement plus courir qu’à 7 km/h et… pas longtemps… imaginez une paire de ciseau rouillé que vous essayeriez d’ouvrir à son amplitude maximum, mais la rouille vous limite dans l’ouverture.

A ce jour, j’ai répertorié 3 points dans le mollet droit – un à l’extérieur, deux à l’intérieur, deux points dans la fesse droite, un point dans la fesse gauche. Ils peuvent se manifester de manière aléatoire. Ils peuvent se résorber en quelques jours ou quelques semaines ou... plus...

Quand ils se manifestent, je dois appuyer dessus avec le pouce et masser pour favoriser leur résorption. La douleur est parfois très vive, limitant le massage à quelques dizaines de secondes maximum.

Et puis étirements, systématiquement : pyramidal, ischios, quadriceps, adducteurs, mollets…

J’essaie de continuer à courir… pas vite : je suis contente quand j’arrive à courir quelques minutes à 9 km /h.
J’essaie parfois un peu de fractionné… parfois la séance passe sans douleur et parfois, le mollet se bloque et même une séance en endurance devient pénible.

Encore 15 jours et on va se décider si oui ou non on court ce 50 km à Belvès fin avril… mais tu sais, Laurent, 40 km à 10 km/h, je ne peux plus les faire…

Par contre, je voudrais juste pouvoir recourir avec plaisir, ça fait tellement longtemps...