Lorsque Nafelola lance l’idée du triathlon des Settons, c’est juste comme ça, comme les 120 courses dont on parle régulièrement et dont certaines font l’objet d’un top-là. Cette fois, Ginette décline, un BBQ prévu de longue date parait-il, Macadonf est en vacances sur la côte ouest puis de toute façon elles en ont déjà fait un triathlon, elle, même qu’elles sont allées sur le podium… devait pas y avoir foule cette fois là…

Je nage régulièrement, je vélote de temps en temps (deux ou trois fois par an), je cours presque toutes les semaines donc en théorie ça devrait le faire. Mais l’attrait du Morvan tient surtout à la légendaire popotte du Youki, et à l’idée de découvrir leur antre au fond des bois.  Je relance Naf en pensant bien que deux semaines après son marathon du mont blanc il abandonnera l’idée, mais non, il est coriace le bougre, et quand il m’apprend qu’il a RDV chez le doc pour faire son certif spécial triathlon, je ne vois plus comment laisser tomber l’affaire… j’ai juste le temps de faire 2 sorties vélo pour aller à l’aquagym, et de caser quelques sorties de trottinage.

Le week end commence bien, puisqu’on arrive pile poil pour l’apéro, suivi du légendaire confit de canard accompagné de ses patates à la graisse d’oie. (Fortement recommandé par miss Ginette qui espère bien nous voir couler après ça!!!) Le réglage des vélos en fin d’après midi fait rire jaune le Youki qui préférerait qu’on s’occupe du BBQ… Chaque chose en son temps, surtout qu’ il faut bien reprendre l’apéro pour profiter de notre première soirée morvandaise (ou marvanaise ou morvandiausaise… peu importe, on y boit bien).

Lever 7h, heure idéale pour inciter le Youki à croquer le premier mollet qui passe… 8h départ pour les Settons, 8h30 arrivée aux Settons.
 Il y a des camionnettes devant nous avec plein de vélo, le genre qu’on voit à la télé au tour de France. C’est quoi ces roues bizarres? Cela roule un vélo comme ça? Tient, j’ai comme un nœud dans le ventre.

On se rend à l’accueil chercher nos dossards, enfin l’enveloppe contenant dossard/puce/bonnet/étiquette à vélo, pffff… c’est compliqué le triathlon. On repart marqué sur le mollet et le bras. Euh… comme le bétail en fait…

Ensuite on observe, car là on est dans le flou absolu. L’étiquette du vélo, ça se met où? Ensuite les choses s’accélèrent. L’eau est annoncée à 23,8°, donc on n’est pas obligé de mettre la combi (ouf, un soucis de moins).  La plupart des autres concurents, même sur le découverte, ont des trifonctions, alors je fabrique la mienne en gardant mon corsaire de càp sur mon maillot de bain (et un truc de moins à enfiler!).  Mon voisin de droite, tout jeunot mais déjà pro, nous conseille gentimennt, alors je fais tout comme lui, disposition de la serviette, du casque, des lunettes et des runnings. Il va même jusqu’à nous conseiller de mettre du talc dans nos chaussures pour les enfiler plus rapidement et nous en prêter.

Nos photographes/supporter nous ont rejoint, leur sourire ironique et désespéré est éloquent (je sens que tu vas le payer un moment ce dimanche matin Naf, le Youki a les yeux qui brillent!). Leur consternation augmentera encore plus après les directives de l’arbitre de course, ça rigole pas les triathlètes, on se croirait presque sur le tour de France!). Nous de notre côté on se fait de plus en plus petits dans nos maillots de bain, cachés derrière nos lunettes de natation.

On se regroupe derrière la ligne, juste après s’être trempé pour tester la température de l’eau (On va pas se fatiguer en s’échauffant, il ne manquerait plus que ça!). Il n’y a personne devant nous jusqu’à ce que le départ soit donné, et là, ils se mettent tous à courir pour plonger dans l’eau. Bon, j’essaie de suivre le mouvement.

La bouée n’est pas très éloignée et en s’étant placé sur le côté gauche, on évite toute la meute. Je commence à nager, mais trop vite, je suis vite essoufflée.En plus je ne vois rien, l’eau est trouble et mes lunettes sont pleines de buée. Je m’aperçoit que je double quelques concurrents sans trop savoir pourquoi ils étaient devant moi et pourquoi ils vont moins vite. Je pose mon crawl pour m’essouffler un peu moins et essayer d’avoir des mouvements plus efficaces mais ce n’est pas facile quand on ne voir rien. Passage de la bouée, quelques mouvements de brasses pour virer puis le retour est assez rapide. Je ne sais pas si les bras et jambes que je frôle appartiennent à des nageurs que je double ou qui me doublent.

Sortie de l’eau… Zut j’ai plus de souffle… J’enfile le Tee-shirt, zut le dossard tournicote, j’enfile les chaussures, très bonne idée ce talc, le casque, je n’oublie pas de fermer la jugulaire (j’ai bien écouté  Mr l’arbitre?), encouragement à Naf qui vient d’arriver (ouf  il ne s’est pas noyé), puis j’attrape mon joli VTC gris, et c’est parti pour 8km.

Wahou, les jambes tournent toutes seules, je fais comme Katia m’a dit je mouline  pour ne pas trop forcer sur les cuissots. Mais c’est PLAT, il y a bien une petite montée par ci ou par là, mais ça roule! Et en plus j’avance! Le compteur du vélo indique 30km/h, wahou, je vais me convertir au vélo si ça continue. Je double quelques minimes, me fait doubler également par un autre minime, voit la tête de course passer en trombe bien avant que je ne fasse demi-tour.  Il fait chaud, et ce pas facile de boire à la bouteille en  plastique que j’ai emmenée, ben oui,  il fallait dévisser le bouchon …

Fin du parcours vélo, je m’arrête juste avant d’écraser les pieds de l’arbitre (mouarf mouarf), je fais attention à ne pas retirer la jugulaire trop tôt, je pose le casque prend la casquette, part, fait demi-tour pour récupérer la bouteille d’eau, et je commence à courir. Plus envie. Mais alors plus envie de courir du tout. Le vélo s’était rigolo, mais là… Il fait chaud, j’aime pô courir quand il fait chaud. En plus j’ai le palpitant qui bat beaucoup trop vite pour un début de course. Quand faut y aller, faut y aller, alors je cours quand même. Enfin je trottine. Je ne vais naturellement pas vite mais là, j’ai une allure d’escargot fatigué, et pourtant on est dans le bois.

J’attends que Naf me double. Plusieurs coureurs me dépassent, toujours pas de Naf. J’aperçois un jeune qui marche, il relance juste avant que je le rejoigne. Une petite montée avant de rejoindre la route, je demande aux signaleurs à combien on est, ils me répondent qu’il ne savant pas combien de coureurs sont passés… euh… je m’en fiche de ma place, je veux savoir quand ces fichus 2,5km se terminent!!! Enfin, Naf me rejoint, puis me dépasse à une vitesse sidérale! Je vois le jeune devant qui est toujours à la peine, il marche, je le rejoins et l’incite à rester avec moi, je lui interdis de me laisser devant, il tient le coup puis retrouve de l’énergie quand il reconnait le virage avant l’arrivée, il file devant.  C’est bizarre comme la foulée devient plus facile à ce moment là, j’arrive presque à avoir une foulée correcte. J’ai l’impression que je vais m’écrouler à l’arrivée tellement j’ai chaud. A mon arrivée, le speeker m’annonce à la fin du top ten féminin. Wahou! Pas mal finalement même s’il est vrai qu’on n’était pas trop nombreux. Je passe la ligne, et je m’arrête, fraiche comme tout. Ben zut alors. Je ne suis pas malade? Je n’ai pas tout donné?  Eh non, comme quoi on ne se change pas!

Il faut retenir Naf qui ne désire rien d’autre que de rentrer rapidement, mais vu le nombre de féminine devant moi et vu que la plupart ont l’âge d’être mes filles, on attend le podium. On fait bien parce que je suis 2ème V1 et la grosse surprise c’est que Naf est lui, 2ème V3 (mouarf V3… il nous faudra un moment pour comprendre que les catégories ne sont pas les mêmes).

Et comme prévu, on est rentré pile à l’heure pour l’apéro, le troisième, le tri des Settons quoi!

Message édité par : madie / 24-07-2013 22:49