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23,7 km Course du viaduc de Millau (12) - Edition du 13/05/2012 (version soleia)
soleia

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 Ă©claireur

  Posté : 21-05-2012 17:58

Cette course était l’occasion d’un rassemblement PCaP prévu depuis plusieurs mois…

Mais à la veille de partir, Petitrenardbleu est victime d’une lombalgie et riri17 me confirme avec regret qu’elle reste encore au repos suite à son tendon douloureux. La rencontre se fera donc, mais avec un peu de tristesse…

Je prends donc la route ce samedi matin 12 mai toute seule, direction en priorité l’hôtel à Meyrueis, situé à une 50aine de km de Millau.

N’ayant aucun sens de l’orientation, je m’en remets à Mme Tom-Tom qui décide donc, passé Nîmes, de me faire visiter toutes les routes départementales de la région Manifestement, il est temps que je fasse une mise à jour des cartes car j’aurais pu passer par des routes un peu plus… larges ! mais pas de regret, les routes départementales ont leur charme et leur tranquillité et puis, habituée aux routes de Corse, je n’ai pas été dépaysée

Vers 14 h, premiers échanges de sms avec laurent3336 qui est au retrait des dossards, moi c’est juste le moment où j’arrive à l’hôtel. Un peu vieillot mais géré de manière impeccable… je dépose mes affaires dans la chambre, non sans avoir fait un tour aux toilettes et là, ébahie, je lis ceci affiché près du miroir :



Ça promet pour ce soir !!!

Autre bonne nouvelle : SFR ne passe pas…

Je ne m’attarde pas, direction Millau pour retrouver laurent3336, hubert75003 ne devrait pas tarder, nous nous sommes ratés à l’hôtel à un quart d’heure près.

Quasiment une heure après (vivent les petites départementales ) je parviens à me garer non loin du parc de la victoire, lieu du retrait des dossards. C’est aussi là que se fera l’arrivée. La rue où je suis garée est en pente et débouche quasiment sur l’arrivée, ça me semble tout bon pour finir la course sur une accélération

Je retrouve Laurent, retire mon dossard ("allo, Petitrenardbleu, euh… tu veux bien me rappeler mon numéro de dossard ?" c’est vrai que c’était plus simple de demander à l’entrée, on aurait retrouvé mon numéro par rapport à mon nom hein… mais pourquoi faire simple quand… ).

En attendant Hubert qui ne saurait tarder, on s’installe à l’ombre et on discute (première bière pour laurent… tu l’avais oubliée, hein, celle-ci ).

Hubert finit par nous rejoindre et nous quittons le parc de la victoire pour nous installer dans un bar… ta 2e bière, Laurent

Nous raccompagnons ensuite Laurent à son véhicule, il doit partir rejoindre son groupe. Avec Hubert, nous avons décidé de manger à Millau, tous les bars-restaurants affichant résolument le même menu de pasta-party à quelques variantes près. Nous avons du temps à tuer, on visite un peu la ville, repérage de l’avenue du départ, quelques photos, quelques magasins de souvenirs (pas grand-chose…). Je déplace mon véhicule dans un parking tranquille à l’entrée de la ville : nous avons décidé que ma voiture resterait là jusqu’au lendemain ; pour simplifier les aller-retour Millau-Meyrueis-Millau, nous prendrons la voiture d’Hubert qui se garera au même parking le lendemain matin avant la course.

Nouvel appel sur mon portable, cette fois c’est neptune qui m’informe de son arrivée au lieu de retrait des dossards. Demi-tour et nous remontons le rejoindre : c’est bon, là je commence à bien me repérer dans les rues de Millau (en même temps, c’est pas très très grand hein…).

Finalement, il est l’heure d’aller manger, nous avons choisi une brasserie située sur une place avec une fontaine, notre lieu de rendez-vous du lendemain matin.
Au menu, donc, pâtes sauf pour neptune, attiré par la viande. Au dessert, les gars ont décidé de se lâcher :





Moi, à côté, je fais vraiment petite joueuse



Nous laissons ensuite neptune rejoindre sa voiture où il va passer la nuit (…) et nous rentrons à notre hôtel.
Heureusement, l’eau ne mettra finalement que 3’ pour chauffer mais j’ai cru comprendre qu’Hubert a du l’attendre un peu plus longtemps que moi (sans avoir droit au panonceau, lui ).

Nuit sans histoire (je suis de celles qui posent la tête sur l’oreiller et s’endorment instantanément), réveil à 5 h 30, petit-déjeuner copieux : la patronne nous a apporté une crêpe tiède, un peu épaisse, garnie d’un sorte de crème plus pale qu’une crème pâtissière et nappée de miel liquide ou sirop d’érable ? Si quelqu’un connaît je suis très intéressée par la recette. Plus un croissant, plus du pain beurré, nous voici bien lestés !

6 h 30 nous prenons la route et 7 h 20, nous garons la voiture d’Hubert non loin de la mienne. J’ai pris ma ceinture Salomon avec 2 bidons d’eau (qui s’avèreront superflus finalement) avec quelques pâtes de fruit, un paquet de mouchoirs, mon portable, un peu d’argent pour la bière à l’arrivée, les clés de la voiture. Et la veste PCaP que Hubert prendra dans le sac qu’il va laisser à la consigne.

Quelques minutes après nous retrouvons neptune. Et Thierry , dont j’avais fait la connaissance lors du 100 km de Baho, nous rejoint également.

Le soleil chauffe déjà et il règne une belle effervescence dans l’aire de départ. Nous espérons que Laurent pourra nous rejoindre mais il est contraint de rester avec son groupe, dans leur vague.

En attendant, on s’amuse à observer les allées-venues des coureurs, dont certains sont déguisés ou pas… mais l’un d’entre eux va nous intriguer longuement… épaules larges, tatouages, regard méfiant, guettant probablement quelqu’un… lui j’aurais eu peur de le croiser dans une rue le soir !!!

On finit par rejoindre notre sas, l’heure du départ de la première vague approche. La pression commence à monter tout doucement. Evidemment, c’est aussi le moment où je me rends compte qu’un passage aux toilettes serait le bienvenu, j’escalade la barrière et reviens de suite, découragée par la file des coureurs qui fait déjà la queue. Bon, ben, un arrêt dans la nature s’imposera assez vite… (hein, Marc, tu connais bien ça, toi !).

Au son d’Era, en effet, les vagues partent avec 7’ environ de décalage. C’est bientôt à nous, nous sommes au tout début de la vague et nous retrouvons donc quasiment sur la ligne de départ (ce qui, personnellement, m’arrive très rarement !).

Et c’est parti dans la bonne humeur, l’avenue est en léger faux-plat descendant propice à s’envoler. Ce qu’a d’ailleurs fait neptune que nous ne voyons déjà plus. Les garçons m’ont annoncé qu’ils resteraient avec moi… j’ai un peu des scrupules car je sais que je vais les ralentir mais ils me répondront plusieurs fois : on a démarré ensemble, on finira ensemble ! Merci Hubert, merci Thierry

Nous sortons de la ville et empruntons une route secondaire, traversons un petit hameau et peu après le 3e km, j’avise quelques taillis et informe mes camarades que je fais une pause technique. Ils décident de m’attendre. Lorsque je resaute par-dessus le muret, j’ai la mauvaise idée de passer juste dans le champ d’un coureur photographe, zut la photo est ratée, petite plaisanterie du groupe concerné, qui, me voyant rejoindre Thierry, lance quelque chose comme "faut toujours qu’elle se trouve là où il faut pas, votre femme". Thierry, sans se démonter, lui répond : "ah, eh bien, je vous informe que vous venez de nous marier !" Gros rire dans le peloton. Et Thierry de surenchérir : "vous allez devoir courir avec nous, car on aura besoin de vous pour divorcer à l’arrivée". Nouvel éclat de rire ! Quant à moi, j’informe Thierry de sa première désillusion de couple "je ne vais pas pouvoir courir plus vite" ! Y’a pas à dire, on a mis de l’ambiance autour de nous !



Il fallait bien ça, car vers le 5e kilomètre, on arrive au pied de la difficulté de la course : il va falloir grimper et le peloton devient plus silencieux et concentré sur son effort. La pente serait gérable, à petites foulées tranquilles (pour ma part), s’il n’y avait pas eu tout ce monde devant, qui décide de monter en marchant. Du coup, on piétine, on retrottine, on remarche, je me sens tout à coup pousser des aîles… Ah non, c’est juste Thierry qui me pousse galamment dans le dos, en parfait époux !!!!! et c’est vrai que c’est beaucoup plus facile comme ça.

On finit par arriver sur du plat, ce sont les tables du ravitaillement bien achalandées : je profite de l’occasion pour goûter un gel que je ne connais pas mais par prudence je ne finirai pas la dosette… La récompense de nos efforts est très vite devant nous : on y est, on court sur le viaduc !!! c’est fou !!! c’est haut, c’est grandiose, c’est majestueux, on a une chance incroyable d’être là ! Autour de nous les coureurs multiplient les séances photos (nous aussi !) et puis de l’autre côté du viaduc, il y a déjà ceux qui reviennent… ça grimpe un peu, il y a du vent, je cours en tenant ma casquette, l’allure n’est pas rapide mais après tout, il faut savourer ces foulées qui ne se reproduiront pas de sitôt. De l’autre côté, on aperçoit Laurent qui nous crie quelque chose, il a l’air d’être bien ! Le retour est encore plus venté, c’est un peu en descente de ce côté, il y a un groupe de coureurs qui boivent du champagne pour un anniversaire, la classe !!! On aperçoit ensuite neptune, il n’est pas loin derrière nous. Puis il y a les photographes installés juste avant la fin du viaduc, j’espère qu’ils ont réussi à nous photographier tous les 3 ensemble !

Voilà, on l’a fait, on a couru 5 km sur le viaduc ! maintenant ça va redescendre globalement. On repasse d’abord au ravitaillement, puis il y a une dernière montée – c’est là où on va rencontrer Nadia de FB.

Après, on court entourés de champs, sur des chemins, c’est le passage un peu "course nature", certains se sentent pousser des ailes, c’est vrai que là j’ai envie de me lâcher un peu, ayant la chance de ne pas souffrir ni des genoux ni de crampes dans les descentes, alors… je lâche tout !

On double, on double, on double encore. Mon ischio droit qui est un peu sensible depuis quelque temps (je l’ai senti dans les montées) est totalement silencieux dans la descente, alors je fonce ! Il ne reste que 3 km… en 15’ ça pourrait être jouable de rejoindre l’arrivée pour atteindre notre objectif. Hubert a refusé de partir pour essayer d’aller chercher le chrono, alors j’essaie d’appuyer le plus possible.

Pfff… pas drôle le dernier kilomètre redevient plat, avec un beau faux-plat montant qui me semble maintenant interminable. Bon désolée Hubert, les 2 h 40 sont dépassées mais dans ma tête je me dis que tu as largement gagné 10 points de solidarité pour m’avoir tenu compagnie jusqu’au bout

Finalement, on en vient à bout de ce dernier kilomètre, je reconnais l’endroit où j’avais garé ma voiture la veille, à nouveau je peux un peu accélérer et on franchit tous les 3 ensemble la ligne d’arrivée en 2 h 44 et quelques secondes

On nous remet un petit sac en nylon contenant un ravitaillement salé, sucré, liquide et surtout, la médaille !!! trop belle dans son écrin !!!

On retrouve assez facilement Laurent puis neptune nous rejoint, on est tous contents et il se fait soif ! c’est installés dans l’herbe que nous trinquons, entre autres à mon divorce d’avec Thierry

Mais chacun a de la route à faire alors nous nous séparons à regret. Hubert et moi rejoignons tranquillement le parking et je cherche mes clés.

Je cherche mes clés ?

Aie… après déballage sur le sol du contenu de ma ceinture, à l’évidence, ma clé n’y est pas. Aie aie aie…

Pas beaucoup de solutions. L’assistance de l’assurance. Laquelle jointe m’envoie un dépanneur. A l’arrivée de celui-ci – quelques looooongues minutes après, l’assurance me propose deux solutions. Rentrer en train ou en voiture de location (et revenir le lendemain avec le double des clés, rechercher ma voiture). Le dépanneur me propose de me déposer à la gare, même si Hubert était prêt à le faire. Hubert s’en va, je le sens un peu préoccupé mais je promets de lui donner des nouvelles dès que possible.

Bon, me voici à la gare, on récapitule : j’ai de quoi boire, de quoi manger, 40 euros sur moi, un téléphone dont la batterie ne tardera pas à devenir rouge… tout le reste est dans ma voiture, laquelle est maintenant chez le dépanneur. J’ai appelé chez moi et me suis fait passer un savon par mon mari ( ). Petitrenardbleu, quant à elle, m’a suggéré de retourner chercher mes clés là où je me suis arrêtée faire pipi mais ça me paraît fort peu probable.

A part cela, un problème se pose, la seule agence de location de véhicules censée ouverte en ce dimanche ne répond pas. Gloups, je sens que ça va être retour en train. Mais après avoir pris l’autobus qui me descendra à Montpellier où je prendrai un train jusqu’à Marseille, puis un autre… Retour prévu à Draguignan à 22 h passées. Regloups. Après maintes tentatives vaines pour joindre l’agence de location, je suis forcée d’accepter un retour en train.

Mais voilà… la guichetière, passablement revêche, non, franchement revêche et désagréable, refuse de me remettre les billets réservés par l’assurance en l’absence de pièce d’identité ! "Mais euh, mes papiers sont dans ma voiture, j’ai rien sur moi". "Veux rien savoir, j’ai des ordres, y’a eu trop d’abus". Même ma correspondante, demeurée au téléphone pendant la discussion au guichet n’y pourra rien.

On laisse tomber la solution du train. Il reste quoi ? Mon mari m’annonce donc qu’il prend la route et va faire les 400 km pour m’apporter le double Il est 15 h, j’ai du temps à tuer devant moi avant qu’il n’arrive, vers 19 h. Je retourne à tout hasard au parc de la victoire, quelqu’un a peut-être trouvé mon trousseau ? on fouille dans un carton d’objets : des cartes d’identité en pagaille, un téléphone portable. Mais pas mes clés. Je jette même un coup d’œil aux toilettes où je suis allée à l’arrivée. En vain.

Je décide alors de redescendre au départ de la course et de retourner là où j’avais fait une pause technique. Je sais au moins que c’était avant le kilomètre 5, je le situe vers 3 ou 4. Il fait bien chaud au soleil maintenant à 16 h, je marche et marche encore, pas de problème, le début de la course je le connais bien maintenant. Un peu plus de 3 km et l’endroit m’est familier. Ce serait bien si ?

Ah génial, mes clés sont là !!!!

Je saute sur mon téléphone, prévenir mon mari de ne pas continuer sa route. Il a eu le temps de faire 130 km, il est content pour moi et soulagé de ne pas devoir rouler 800 km et seulement 260… moi j’ai le cœur bien plus léger. Je marche d’un pas plus vif pour revenir dans le centre-ville de Millau puis j’avise qu’il faut que je trouve l’adresse du dépanneur, il m’a laissé sa carte, alors avant de lui téléphoner, une passante m’oriente un peu. "Oui, vous redescendez, vous avez fait la course ce matin alors vous êtes forcément passée devant lui !!!!" Grrr.. en marchant je suis donc forcément passée devant lui il y a quelques minutes, mais je ne l’ai pas vu. Là, la perspective de remarcher encore plus d’un kilomètre me décourage un peu. "Vous êtes à la fontaine ? Ne bougez pas, je viens vous chercher !" Je crois que j'aurais sauté au cou du dépanneur, de gratitude !

Pas fâchée de retrouver ma voiture, sagement garée à l’ombre, de retirer mes lentilles qui commençaient à me gêner. Retour tranquille, le cœur léger, voie rapide pour rejoindre Montpellier, je sais enfin à quoi ressemble le plateau du Larzac dont j’ai tant entendu parler, puis autoroute jusqu’à la maison.

Le bon côté : je n’ai pas eu de courbatures, ayant éliminé tout l’acide lactique avec 7 bons kilomètres marchés.

MĂ©morable ? ah oui !!!!!!!!!

Mais la faute à qui tout ça, hein ? ben oui quoi, Petitrenardbleu, si tu étais venue comme prévu, c’est toi qui aurais gardé mes clés, pfffff (je te taquine, hein !)

RV en 2014… et comme Petitrenardbleu sera sur le parcours, il va falloir trouver une solution pour mes clés…



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Un héros, c'est celui qui fait ce qu'il peut. Les autres ne le font pas.
(Romain Rolland)


Message édité par : soleia / 21-05-2012 18:39




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