Aeolis m’avait demandé de l’accompagner sur la fin du marathon...
Ce matin, je me réveille très tôt, presque aussi stressée que si j’allais le courir réellement ce marathon

Bon, j’ai le temps de prendre mon petit déjeuner habituel et je pars tranquillement vers 8 h 30. Les marathoniens, eux, en sont déjà à 30 mn de course.

J’avais promis d’attendre aeolis aux environs du 30e kilomètre, vers Golfe Juan, vers 11 h. Mais aeolis m’ayant annoncé hier soir son allure de course prévue, j’en déduis qu’il y sera plutôt vers 11 h 30-45.

De mon côté, j’arrive tranquillement à Cannes et me gare non loin de l’arrivée de la course. Le temps de prendre un petit café et il est presque 10 h… Deux options s’offraient à moi : prendre le TER jusqu’à Golfe Juan ou… y aller en courant. Et devinez ce que j’ai fait ?

Donc il est 10 h, j’enclenche mon chrono et je prends le trajet du marathon à l’envers : du 42e, je vais remonter jusqu’au point de RV annoncé.

Cette position privilégiée va me permettre de voir passer la tête de course et de remonter le flot de coureurs à contre-courant…

Imperturbable, je remonte les kilomètres, j’ai le temps d’applaudir et encourager les coureurs, je vois passer tous les ballons d’allures… De temps en temps, un bénévole m’apostrophe : « mais c’est dans l’autre sens la course !!! » Et je réponds en riant que je vais revenir !!!

Me voici au 31e kilomètre. L’endroit me plaît bien, suffisamment dégagé, en haut d’un petit faux-plat. Là, je ne devrais pas rater aeolis. Je l’ai eu 2 ou 3 fois au téléphone, je sais qu’il n’est pas très loin. J’ai le temps de réinitialiser mon chrono (10,33 km pour 1 h 08’34" = 9 km/h). Tout va bien, j’ai encore le temps d’encourager les coureurs qui ont désormais les traits assez creusés, beaucoup marchent d’ailleurs… Mais dans quel état aeolis va-t-il être

Tiens justement, le voilà, le temps de faire deux photos, il a l’air frais :

et je redémarre mon chrono : plus qu’à refaire les 11 km en sens inverse. Il est dans les temps prévus : il est 11 h 34.

Cette fois, je suis dans le marathon et je vois et entends ce que les coureurs que j’ai croisés à l’aller ont vu et entendu ! et notamment, la foule qui encourage individuellement chaque coureur, car le prénom figure sur le dossard. Eh non, madame qui veut m’encourager : moi je n’ai pas de dossard !!!

Aeolis m’avertit bientôt qu’il ne peut plus me répondre, ça ne va pas m’empêcher de parler, quoi qu’à la réflexion, je crois que mon débit de paroles le saoule un peu alors je finis par me taire.

Un peu avant le ravitaillement du 35e, voilà qu’il marche… je ne dis rien mais j’espère qu’il va pouvoir repartir, ce serait dommage.

Au ravitaillement, la fanfare est assurée par un groupe de santons provençaux très sympathiques :

On passe le ravitaillement, ça grimpe, on marche (là je me souviens que j’avais marché moi aussi l’année dernière) et puis enfin sur le plat aeolis repart. Ouf !!!

Et voilà-t-y pas qu’il se met à franchement accélérer !!! Je tente de le mettre en garde, une telle accélération à 6 km de l’arrivée, c’est trop risqué !!! On est entre 12 et 13 km/h (pointe à 12,9 km/h)… euh... j’avertis aolis que je ne vais pas pouvoir l’accompagner à ce rythme jusqu’à l’arrivée ! Il stabilise finalement son allure sur un rythme plus convenable, il faut dire que maintenant nous longeons la mer, désormais ce sera tout plat !

Maintenant, aeolis ne prononce plus un mot et même mes encouragements semblent le gêner, je me positionne donc légèrement devant, tournant la tête régulièrement pour vérifier qu’il suit mais bientôt mon « manège » semble également l’indisposer. Il me dira plus tard qu’il a toujours eu l’habitude de courir seul…

On finit en silence, enfin, moi, à défaut d’encourager mon frère, j’en profite pour encourager les coureurs qui sont autour de nous !!!

Voilà enfin l’arrivée, je m’écarte au dernier moment et arrête mon chrono : 11,37 en 1 h 17’26’’ (8,8 km/h).

Plus qu’à me frayer un passage dans la foule et rentrer dans l’aire d’arrivée, j’aperçois quelques têtes connues : une V2 de Draguignan (- de 3 h 30) et… la tortue (d’un forum voisin) avec… newbie…

Direction le ravitaillement où j’hérite, comme tous les coureurs, d’une assiette de pâtes à la sauce tomate. Bah euh… bien méritées je crois bien : 21,7 km (+ quelques centaines de mètres non chronométrées) en 2 h 26…

Ravie de cette matinée et d’avoir été là pour le premier marathon de aeolis