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Marathon de Marseille - Edition du 18/04/2010 (version soleia)
soleia

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 Ă©claireur

  Posté : 19-04-2010 15:05

Je voulais casser cette spirale négative depuis 2008…
Négative côté chronos et aussi côté kilos : + 6/8 kg à porter, ça n’aide pas et ça ne pouvait que renforcer mes difficultés en course.
Depuis 2 ans, ma confiance en moi dégringolait régulièrement…


Je m’inscris au marathon de Marseille le 18 septembre, jour d’ouverture des inscriptions… 7 mois avant la course... et puis je n’y pense plus trop…



Jusqu’au 1er février, date de début de mon plan…
Il sera sur 10 semaines. J’ai programmé un semi le 14 mars (j’ai même du rajouter une 11e semaine à mon plan pour que la course colle à la progression) mais à ma grande déception, le semi est avancé de plusieurs semaines… Je ne vais donc faire aucune course en préparation pendant ce plan.

Je vais toutefois accompagner Petitrenardbleu sur 2 courses de 5 km environ et participer à l’ekiden de Toulon, sans viser de chrono exceptionnel.

Mais surtout, quasiment en même temps je me mets au régime. 10 semaines de régime où j’ai réduit tous les sucres rapides quasiment à zéro, surveillant la quantité de sucres lents.

Quand je suis motivée, je ne lâche rien et ne m’autorise aucun écart. Résultat : 4,5 kg perdus.

Je suis aussi scrupuleusement mon plan, respectant mes allures, les durées prévues et, à de rares séances près (notamment le fractionné sur 800 m…) tout se passe très bien. Je ne suis pas fatiguée ou à peine, j’apprends à mon organisme à utiliser ses réserves en lipide en priorité et ça marche. J’ai augmenté aussi le volume kilométrique (avec prudence pour ne pas me blesser) et plusieurs de mes semaines dépassent les 50 km, ce qui ne m’était jamais arrivé avec toutes mes préparations marathon antérieures…

Pour ne me mettre aucune pression, je me prépare en silence sur le forum, de rares membres me suivent discrètement (mon plan est mis à jour depuis plusieurs semaines dans mon journal, sous mon profil).

Mon « semi » de préparation se fera toute seule, en entraînement, dans le respect des allures prévues.

Je délaisse Petitrenardbleu dans ses plans, pardon…

Mais plus les semaines passent et plus je reprends confiance en moi (et au passage, je me réconcilie avec mon image). En dehors de quelques doutes passagers, je suis plutôt forte dans ma tête. Je dors bien et mes analyses sont bonnes (thyroïde surtout… arf… sauf la ferritine qui m’abonne donc au tardyferon ou assimilé…).

Ce samedi soir, après avoir récupéré mon dossard et retrouvé pour l'occasion Molihua et tayral (voir photos dans le CR ou dans l'album Picassa de molihua), nuit chez ma sœur à 1 h de route (au lieu de 2 h de Draguignan). Réveil à 5 h 20 tout de même… Le gatosport en deux prises passe moyennement. Je n’insiste pas… un peu de stress normal, mine de rien : je n’ai pas couru de compétition à mon allure depuis janvier…









Mais le marathon, malgré tout, reste une course exigeante et au résultat très aléatoire.

1re partie : je vis ma course !

Top départ à 8 h : nouveau parcours, paraît-il plus roulant et plus touristique… ça démarre en haut de la Canebière en faux-plat descendant qui nous amène sur le port et… , ça commence, après 2,5 km la première côte.

Mais je suis bien, un poil plus lente que mon allure prévue (5’40 au km) et heureuse d’être là ! On fait une boucle, on repasse pas loin du départ (flûte, je n’ai pas vu Petitrenardbleu qui m’a prise en photo), passage au 5e km en 29’26 (1 minute de retard mais je ne m’inquiète pas).

Vers le 7e kilomètre, voici Colomba qui me photographie cette fois, je lui dis que je me sens bien et c’est vrai.





Hélas, la suite du parcours change… on passe devant le stade Vélodrome (départ du Marseille-Cassis) et là, longue ligne droite en faux-plat puis montée, longue montée jusqu’au 10e km, pfffff… 2 mn 30 de retard.

Mine de rien, la chaleur arrive. Ah on voulait du on l’a !

Les kilomètres suivants sont plutôt en descente, ça permet de récupérer un peu, on part direction le 8e arrondissement, un passage peu agréable…
Aux ravitos, nombreux, ainsi que points d’eau et épongeages, je prends du sucre et de l’eau (je ne digère rien d’autre).

Km 12,5 – 15 ça grime encore et là on doit aller faire un aller-retour qui permet de voir ceux qui sont déjà devant, ça casse drôlement le moral. Mais tiens, je viens de voir tayral qui est dans la redescente Passage au 15e en 1 h 29’27… un peu plus de 4 mn de retard, mais je me sens toujours bien. Enfin, pas trop mal…

Direction le Parc Borély, c’est plat mais je commence à voir qu’une légère accélération s’annonce difficile… Alors je maintiens l’allure… On rentre dans le parc Borély (non sans être passés par un léger faux-plat montant, encore !) et voilà que quelqu’un me dépasse qui me félicite pour passioncourseapied.fr et qui suit nos « aventures » depuis plusieurs mois… elle est épatée par les résultats de francinedefi et se demande si celle-ci marche à l’hélium !!! sonia/lili devrait se connecter bientôt, j’espère avoir son récit de son marathon.

Car elle a l’air en forme et me dépasse… on arrive au 20e km, il faut faire un grand tour dans le parc Borély (comme l’an dernier) et là… brutalement, c’est la panne sèche. D’un coup. Le mur dans toute sa hauteur Je n’avance plus. Passage au 20e en 2 h pile (déjà 7 mn de retard).

Et lĂ , la course change du tout au tout !



2e partie : je subis, irrémédiablement

A partir de là, ma moyenne tombe à 9,1 km/h jusqu’au 25e puis 8,8 km/h jusqu’au 30e, nous remontons le long de la plage du Prado, eh oui, la côte n’en finit pas… Colomba est postée par là et m’encourage






mais c’est dur et je le lui dis ! Je continue de m’arrêter à tous les ravito, j’use et j’abuse de l’eau, des éponges, je dois avoir la tension pas très haute car à chaque arrêt, je sens que tout n’est pas net…

Dur de sourire là… on redescend sur le vieux port (même passage que l’an dernier), on en fait le tour (je précise que la circulation est maintenue sur une partie du port, mais sans danger pour les coureurs… mais bon, les gaz d’échappement sont là aussi, eux…).

Au 31e, nous voici devant l’Hôtel de ville, passage devant le « ferry-boate » cher à César et sur notre gauche, tout là-haut, la Bonne Mère veille…





Là, la foule est nombreuse, encourageante, mais gros coup au moral car il reste encore 11 km à courir et… en face il y a ceux qui rentrent et en terminent en 3 h 20- 3 h 30…

Petitrenardbleu m’encourage et me prend en photo. A côté d’elle, molihua... qui en a fini avec son relais 10 km. A ma grande surprise (et soulagement), molihua me propose de m’accompagner un peu.





3e partie : un mental rudement éprouvé mais je n’ai jamais abandonné sur une course !

Que dire ? nous repassons par la bosse du départ, celle située au 2,5 km… dans le sens inverse, les visages de ceux qui en terminent en disent long sur leur souffrance et certains ont vraiment une allure très lente (même s’ils finiront en 3 h 30-40).

Nous passons la gare maritime et les ferries qui embarquent pour la Corse (aaaah…) et direction le moins beau passage du parcours : le bassin d’Arenc.

EntrepĂ´ts et usines.

Sur l’autre voie, les coureurs qui rentrent nous croisent. Ca grimpe, ça redescend, ça grime encore. J’en ai marre et p….. « quand est-ce qu’on va faire demi-tour » ?

Je propose gentiment à molihua (mes rares mots prononcés car je n’ai plus la force de discuter même brièvement avec elle) de s’arrêter et m’attendre et me reprendre au passage. Inflexible, molihua continue, me proposant casquette, bouteille. Je la remercie avec des gestes.

Enfin, le retour s’amorce. Il faut tout refaire dans l’autre sens (les côtes et les descentes s’inversent aussi). Pour la première fois, je marche quelques mètres dans une côte (en dehors de quelques pas faits à chaque ravito). Beaucoup de coureurs marchent, beaucoup souffrent…

Il ne reste que 2 km. Je commence à accélérer un peu (encore une côte, grrrrrrrr) puis le dernier kilomètre est annoncé. La délivrance est proche.

Nous revoici sur le vieux port, le couloir d’arrivée que molihua ne prend pas, je puise dans mes dernières réserves pour finir les derniers 500 m à l’allure marathon travaillée tant de semaines.





4 h 41’06 …

Je tombe sans forces dans les bras de Petitrenardbleu. Je ne distingue plus ce qui est sur la table : abricots, quartiers d’oranges… je vois des tâches jaunes, trop brillantes. Petitrenardbleu m’oblige à aller sous la tente des secouristes. Ouf, malaise sans gravité : la glycémie est bonne et la tension à 10 (11 habituellement).

On se retrouve avec molihua, Colomba, rime, tayral pour les traditionnelles photos (voir CR et album Picassa de molihua) et puis le temps pour moi, surtout (et tayral aussi) de récupérer avant de prendre la route…

Trop de monde au massage, c’est Petitrenardbleu qui, comme aux 6 heures du Pradet, va accomplir quelques gestes récupérateurs.

4 h 41… ce ne sont pas les 4 heures que j’ai préparés, avec tant de sacrifices.
Mais je me sens mieux dans ma silhouette et dans ma tĂŞte.

Et c’est toujours 30 minutes de gagnées sur les 5 h 11 réalisés sur mon dernier marathon (Lubéron octobre 2009) (certes vallonné lui aussi et avec une préparation assez courte).

2011 : pas de marathon de Marseille, non, non… Je vais réfléchir à son remplaçant…

Mais d’ici là, il y aura eu les 6 heures du Pradet en juin, la montée des 27 km du col de la Bonette en juillet, le marathon du Médoc en septembre (pour le fun).

Les choses sérieuses recommenceront en novembre, avec le marathon Nice-Cannes… ma 2e participation mais… sur un nouveau parcours… paraît-il plus roulant… mais je me méfie de cette « estampille » désormais !!!

Merci molihua pour avoir rajouté 11 km à ton effort du jour !!! ton aide était parfaite, efficace et rassurante !

Merci aux photographes et particulièrement à Petitrenardbleu qui a suivi/supporté ( ?) patiemment mes 11 semaines de préparation.



PS : pas de supers chronos sur ce marathon… certes les meilleures pointures n’ont peut-être pas pu participer en raison du blocage des aéroports… le premier homme termine en 2 h 35 et la première femme en 3 h 15… on est loin des chronos de Paris…





Message édité par : soleia / 19-04-2010 15:39




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