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Renaud : L'amour est une valeur subversive dans ce monde de commerce.
Outlawrunner 7793 gniaqueur Coureur Posté : 20-12-2007 17:12
Nous savons tous que le cancer est lié à l’alimentation. Selon Jane Feinmann, une nouvelle théorie vient dénoncer les produits laitiers comme un déclencheur possible.
Article publié dans le journal The Independent le 12 avril 2004
Traduction par Carine Dos Santos
Lorsqu’on a diagnostiqué un cancer du sein à Amanda Myer à l’âge de 43 ans, la dernière chose à laquelle elle pensait était l’alimentation. "J’avais déjà une alimentation que je considérais saine et équilibrée et je ne voyais rien à y changer. J’avais lu quelque part que le kiwi contient beaucoup d’antioxydants, j’en mangeais donc un par jour et j’ai commencé à acheter du lait biologique sans aller plus loin."
Un an plus tard, après avoir soigné son cancer et connu une récidive de celui-ci, c’était une autre paire de manches. "Le problème était de savoir comment j’allais m’en sortir" se souvient-elle. "J’avais la chance de bénéficier d’un excellent traitement médical, mais j’avais l’impression de vouloir un plus : cette fois, il fallait vraiment que je trouve une façon de m’aider."
Avant même d’avoir à subir un autre traitement à l’hôpital, elle a suivi le conseil de sa sœur et s’est rendue à un séminaire au Centre d’Aide contre le Cancer à Bristol, organisation caritative pionnière en matière de soutien émotionnel, spirituel et physique aux cancéreux. À présent guérie, son médecin consultant lui a confié le mois dernier qu’elle était "sa patiente la plus en forme." Elle met son état de santé sur le compte du soutien du Centre, qui lui a enseigné la relaxation et les techniques de visualisation et surtout qui lui a appris quoi manger et quoi ne pas manger pour contrer la récidive de son cancer.
Depuis ses débuts, le Centre d’Aide contre le Cancer à Bristol fournit des conseils nutritionnels (au cours des premières années, il faisait la promotion du très à la mode "Bristol Diet", privilégiant les diètes au jus et les lavements avec le café). Cependant, il a plus récemment rassemblé la masse grandissante de preuves montrant par exemple, le lien entre alimentation, obésité et cancer. On se dirige à présent vers une nouvelle controverse au sujet de l’un des plus importants litiges concernant la nutrition.
Le mois dernier, le centre a invité un éminent scientifique, le professeur Jane Plant (MBE : Member of the British Empire), auteur de "Votre vie entre vos mains, Comprendre, Prévenir et Surmonter le cancer du sein" (éditions Virgin Books), à s’adresser à un public composé de scientifiques, médecins et responsables politiques dans le cadre d’une conférence sur l’alimentation et le cancer. Le but précis de l’événement était de susciter un débat visant à décider si les produits laitiers doivent ou non porter un avertissement sanitaire en rapport avec certains cancers.
La guerre du professeur Plant contre les produits laitiers et la nourriture industrielle a commencé il y a dix ans, après 4 récidives de son cancer du sein en l’espace de quelques années. La présence d’une énorme tumeur sur un côté de son cou et un pronostic de moins de trois mois, ont inévitablement mobilisé tout son esprit. Elle a passé une soirée à se remuer les méninges avec son mari, également scientifique, récemment de retour d’une mission en Chine, afin de savoir pourquoi une femme sur 10 était atteinte d’un cancer du sein au Royaume-Uni en comparaison avec les 1 sur 10 000 en Chine.
“Quelque chose d’assez particulier s’est produit”, dit-elle. "Peter et moi avons travaillé ensemble si étroitement au cours des années que je ne sais plus lequel a dit en premier : "Les Chinois ne consomment pas de produits laitiers." En se souvenant du nom familier du cancer du sein en Chine ("La maladie des femmes riches") car "elles mangent de la glace ou du fromage comme à Hong Kong", ils en ont eu la confirmation, tout comme au cours d’une incursion approfondie en épidémiologie.
Elle a découvert que les hormones et les médicaments contenus dans le lait de vache, destinés à accélérer la croissance des veaux, comportaient le facteur de croissance insulinomimétique de type 1 (IGF-1), qui entraîne la division et la multiplication des cellules (mécanisme identique à celui qui permet le développement des tumeurs.) Bien que significatives, il n’y a eu que peu d’études prouvant le rôle du facteur de croissance insulinomimétique de type 1 dans le développement du cancer (montrant par exemple que les femmes en période de pré-ménopause ayant un taux important de IGF-1 encourraient un risque supérieur à la moyenne de cancer du sein, tout comme les ovo-lacto-végétariens).
À partir de ce moment-là , Plant était déjà convaincue. Après avoir jeté tous les produits laitiers à la poubelle ce soir-là , elle a constaté que la bosse avait commencé à diminuer en quelques jours et avait totalement disparu en quelques semaines. Son expérience dans le conseil personnel d’une vingtaine d’autres femmes et de milliers d’autres ayant lu son livre et l’ayant "remerciée pour avoir sauvé leurs vies" par email l’ont convaincu du " lien clairement existant entre le cancer du sein et les produits laitiers."
Son nouveau livre, “Comprendre, prévenir et surmonter le cancer de la prostate” publié le mois prochain chez Virgin Books recommande le même régime alimentaire excluant les produits laitiers, conseillant une nourriture exclusivement biologique (pour éviter les pesticides toxiques et les substances polluantes) pour les personnes souffrant de cette tumeur de plus en plus courante, qui, comme le cancer du sein, est liée aux hormones et qui, est étrangement quasi-inexistante en Chine rurale.
Le problème est que le danger des produits laitiers est vu comme extrémiste et non fondé par la plupart des spécialistes en oncologie. Le manque d’essais cliniques de qualité pour argumenter ce qui selon eux ne reste qu’une théorie signifie que les médecins soulèvent rarement le problème de la nutrition avec les patients atteints du cancer et contournent les questions quand on les pose.
Pour le Docteur Clare Shaw, diététicienne au Royal Marsden Hospital (situé à Londres, N.d.T.), la priorité des patients atteints de cancer et subissant un traitement est la nécessité de maintenir un apport nutritionnel adéquat pendant la radiothérapie et la chimiothérapie qui sont très épuisantes. "Une fois le traitement terminé, les gens ont réellement une possibilité de penser à des changements de style de vie qui pourraient empêcher une récidive du cancer. Mais le problème des cliniciens réside dans le manque de preuves certifiant que l’éviction des produits laitiers est bénéfique. Les études qui peuvent généralement être appliquées sont difficiles à mener (parce qu’un régime alimentaire sans produits laitiers et des légumes biologiques est plus susceptible d’attirer un groupe auto-sélectionné de classe moyenne et d’âge moyen.)"
C’est peut-être vrai, mais il faut trouver un moyen d’avancer selon le Centre d’Aide contre le Cancer. Sur les 11 000 personnes, qui contactent sa ligne d’aide chaque année, plus de la moitié demande des renseignements sur la nutrition. "Bien souvent après le diagnostic d’un cancer, les gens cherchent un moyen accessible de s’aider immédiatement" déclare le directeur de la thérapie, Helen Cooke. "Nous savons que 40% des cancers sont provoqués par une mauvaise alimentation et il semble très fortement probable que les récidives de cancers existants sont également influencées par le régime alimentaire. Les gens en ont assez qu’on leur dise de manger des Mars et de plus de glace pour maintenir leur poids. Ils veulent trouver quelque chose de réellement nutritif."
Le Centre d’Aide contre le Cancer exige que le Gouvernement soutienne la recherche indépendante permettant d’identifier le rôle de la nutrition dans la récidive du cancer. Il demande également qu’une information de qualité soit mise à disposition de toute personne diagnostiquée. Ce mouvement est soutenu par une spécialiste en oncologie célèbre, le professeur Karol Sikora, conseillère de l’Organisation Mondiale de la Santé en matière de cancer. "Les malades du cancer veulent de plus en plus savoir ce qu’ils peuvent faire pour eux-mêmes et ils devraient avoir accès à l’information dont ils ont besoin ainsi qu’au soutien qui leur est dû. Les bienfaits psychologiques sont prouvés et je ne doute pas un instant que les personnes qui ont l’impression de se maîtriser ont de meilleures chances de survie."
Les nutritionnistes de Bristol recommandent l’arrêt des produits laitiers et leur remplacement par du soja, la diminution de la consommation de viande ainsi que plus de graines, fruits et légumes. Mais ils ne suivent pas tous les conseils diététiques "légèrement extrêmes" de Jane Plant. "Nous considérons que les gens devraient essayer d’ajouter des aliments nutritifs à ce qu’ils mangent déjà plutôt que de se concentrer sur l’abandon d’aliments. C’est en ajoutant des fruits et des légumes que l’on mange normalement plutôt qu’en se sentant coupable d’apprécier le café et les croissants." selon Cooke.
Cette approche a fonctionné pour Amanda Myer qui évite les produits laitiers à présent mais pas de façon fanatique. "Si je mange dehors et qu’il y a du fromage dans un plat, je le mangerais quand même" nous confie-t-elle. "Je ne pense pas que de petites quantités aient un mauvais effet, et de toute façon je veux éviter tout ce qui me rendra la vie plus difficile. J’achète même de la nourriture non biologique si je n’ai pas le choix. Mais je frissonne en pensant à la quantité de pesticides que je dois avoir consommée avec tout le vin non biologique que je buvais auparavant. J’aime toujours le vin, mais à présent il est toujours biologique."
L’original de l’article "Evidence that reveals the dangers lurking in a pinta " fut publié dans le journal Daily Mail, le 27 mai 2000 - Il fait suite à l’article : "Guérir le cancer du sein en éliminant les produits laitiers"
Traduction par Claude Simon
Le professeur Jane Plant est convaincue que les produits laitiers peuvent provoquer des cancers à cause de la composition chimique complexe du lait. Tous les laits, humains ou d’autres mammifères, transportent des centaines de composants chimiques.
Le lait est une solution biochimique puissante spécifiquement conçue pour convenir aux besoins des jeunes de la même espèce. Pr. Plant : " Il ne faut pas croire que le lait de vache n’est pas bon. C’est un aliment merveilleux - pour les bébés vaches. Il est très différent du lait humain d’un point de vue nutritionnel. Il contient trois fois plus de protéines et beaucoup plus de calcium.
Le lait du sein, comme le lait de vache, contient des éléments chimiques conçus pour jouer un rôle important dans le développement des petits. C’est le cas du facteur de croissance insuline, ou IGF-1, qui provoque la division et la reproduction des cellules. IGF-1 est biologiquement actif chez les humains, surtout pendant la puberté en période de croissance rapide. Il stimule la croissance des seins chez les jeunes filles. Pendant la grossesse, il est à nouveau à un haut niveau, accompagné par l’action des hormones prolactine et œstrogène, favorisant l’élasticité des tissus des seins et stimulant la production de cellules lactifères pour préparer l’allaitement.
Bien que la concentration et les sécrétions de ces hormones dans le sang soient faibles, elles exercent une influence très puissante sur le corps. Toutes ces hormones sont présentes dans le lait de vache. IGF-1 est identique dans le lait humain et dans le lait de vache, mais à des concentrations beaucoup plus importantes dans le lait de vache. On le trouve aussi dans la viande de vaches laitières (d’où provient la majeure partie du " bœuf " vendu aux consommateurs - n.d.t.).
On pense maintenant que cette forte concentration de IGF-1 chez les humains constitue un facteur de risque de cancer du sein et de la prostate. En 1998 une étude chez des femmes en pré-ménopause a révélé que celles qui avaient un haut niveau de IGF-1 dans le sang couraient trois fois plus de risque de contracter un cancer du sein que celles qui avaient un niveau bas. Chez les femmes de moins de 50 ans, le risque était multiplié par sept !
D’autres études ont montré que de hauts niveaux de IGF-1 dans le sang chez un homme est un indicateur fiable d’un cancer de la prostate. Il est intéressant de remarquer que les récents efforts pour augmenter la production de lait, augmente en même temps le niveau de IGF-1 chez la vache. Est-ce que l’IGF-1 du lait et de la viande de vache peut s’accumuler chez les humains pendant des années et provoquer la division aberrante des cellules ? Bien que nous produisions notre propre IGF-1, les surplus que nous ingérons avec les produits laitiers pourraient-ils provoquer des cancers ?
Jane Plant savait déjà que le médicament Tamoxifen, utilisé dans le traitement des cancers du sein doit son efficacité au fait qu’il abaisse le niveau d’IGF-1 dans le sang.
IGF-1 n’est pas détruit par la pasteurisation, mais les critiques prétendent qu’il est détruit par la digestion et désactivé. Jane croit que la protéine principale du lait, la caséine, empêche cette désactivation, et que l’homogénéisation, qui empêche le lait de se séparer de la crème, pourrait accroître le risque de niveaux élevé dans le sang d’hormones et autres éléments chimiques qui favorisent le développement de cancers. Elle pense aussi qu’il existe d’autres éléments dans le lait de vache responsables d’envoyer des messages confus aux cellules humaines adultes. La prolactine, qui stimule la production de lait chez la vache, pourrait avoir un effet similaire sur les cellules du sein, et déclencherait le même type de mécanisme chez la femme : les cellules seraient alors embrouillées et stressées, et feraient des erreurs en dupliquant leur propre ADN. De fait, plusieurs études ont confirmé que la prolactine favorise la croissance in vitro de cellules prostatiques cancéreuses.
Une autre hormone, l’œstrogène, considérée comme un des principaux facteurs de risque du cancer du sein, est présent dans le lait en petites quantités. Mais même de très petites quantités d’hormones sont capables de provoquer de sévères dégâts biologiques. Des quantités microscopiques d’œstrogène dans nos rivières sont suffisamment puissantes pour que les poissons mâles changent de sexe. Même si l’œstrogène dans le lait ne constituait pas une menace directe aux cellules, il peut tout à fait stimuler l’expression de l’IGF-1 qui, à la longue, provoquera l’apparition d’une tumeur.
Jane Plant a rencontré de plus en plus de soutien pour ses théories parmi les cancérologues. Elle souligne qu’elle ne s’attaque pas aux approches plus traditionnelles. Elle souhaite que son programme diététique complémente, et non remplace, les meilleures thérapeutiques de la médecine conventionnelle.
Professeur Jane Plant, PhD,CBE : "Guérir le cancer du sein en éliminant les produits laitiers" - L’original de l’article "Cure breast cancer by avoiding all milk products" fut publié dans le journal Daily Mail, le 27 mai 2000
Traduction par Claude Simon
Pourquoi je crois que la clé de la victoire contre le cancer du sein se trouve dans l’abandon des produits laitiers.
Le Professeur Jane Plant est une épouse, une mère, et un savant partout respecté, qui a été décorée de la médaille de Commandeur de l’Empire Britannique (CBE) pour ses travaux dans le domaine de la géochimie. Lorsqu’elle fut atteinte d’un cancer du sein en 1987 à l’âge de 42 ans, sa vie heureuse et productive semblait vouée à la désintégration. Mais en dépit de quatre rechutes, Jane refusa toujours d’abandonner. Comme elle le décrit dans un nouveau livre plein d’espoir, Votre Vie entre vos Mains, publié dans le Daily Mail cette semaine, elle a conçu un régime et un style de vie révolutionnaires qui d’après elle lui ont sauvé la vie, et peuvent éviter à d’autres femmes de tomber dans les affres de la maladie.
Sa théorie reste controversée, mais toutes les femmes devraient lire son livre et se faire sa propre opinion. Aujourd’hui elle nous explique son exploit personnel...
" Je n’avais pas le choix : soit je mourais, soit j’essayais de trouver un moyen de guérir. Je suis une scientifique : il devait sûrement y avoir une explication rationnelle à cette maladie cruelle qui frappe une femme sur 12 au Royaume-Uni.
J’avais déjà perdu un sein et subi un traitement de rayons. J’étais alors traitée par chimiothérapie, très douloureuse, et j’avais consulté les plus éminents spécialistes du pays. Mais au fond de moi-même je savais que j’étais en train de mourir.
J’avais un mari qui m’aimait, une belle maison et deux jeunes enfants à m’occuper. J’avais désespérément envie de vivre. Heureusement ce désir me donna la force d’aller découvrir des faits qui, pour certains, n’étaient connus à l’époque que d’une poignée d’experts.
Tous ceux qui ont été en contact avec la maladie savent que certains facteurs de risque sont incontrôlables, comme l’âge, une puberté précoce, une ménopause tardive, et des antécédents dans la famille. Mais beaucoup d’autres facteurs de risque peuvent être facilement contrôlés. Le contrôle de ces facteurs de risque peut se traduire concrètement en changeant de simples habitudes quotidiennes pour nous aider à éviter, ou guérir, le cancer du sein. Ce que je veux dire c’est que même un cancer du sein très avancé peut être vaincu parce que je l’ai fait. La première clé pour comprendre ce qui favorisait mon cancer est venue au retour de mon mari Peter, qui était également un scientifique, d’un voyage d’études en Chine, alors que j’entamais une chimiothérapie.
Il m’avait rapporté des cartes et des lettres, et aussi d’étonnants suppositoires à base de plantes, envoyés par mes amis et confrères de Chine.
Les suppositoires étaient un remède contre le cancer du sein. Malgré l’horreur de la situation, nous avons bien ri lorsque j’ai dit que si c’était le remède pour le cancer du sein en Chine, pas étonnant si les chinoises évitent de l’attraper ! Et ces mots ont résonné dans ma tête. Pourquoi est-ce que les chinoises ne souffrent pas du cancer du sein ? J’avais un temps travaillé avec des collègues chinois à une étude des relations entre la maladie et la chimie du sol, et je me souvenais de quelques chiffres.
La maladie est pratiquement inexistante dans toute la Chine. En Chine seulement une femme sur 10 000 meurt d’un cancer du sein, comparé à une sur 12 en Grande-Bretagne et une sur 10 en moyenne dans les pays occidentaux. Ce n’est pas seulement une question de ruralité, avec moins de pollution. Dans la grande ville de Hong-Kong, le taux monte à 34 pour 10 000 mais reste loin du triste record de l’occident.
Les villes japonaises de Hiroshima et Nagasaki montrent des taux similaires, malgré les attaques subies par armes nucléaires. On aurait pu s’attendre à trouver des conséquences de cette pollution radioactive en plus des cancers liés à la pollution urbaine. La conclusion de ces statistiques nous a frappé brutalement. Si une femme occidentale allait vivre dans la ville industrielle et irradiée d’Hiroshima, elle diviserait par deux son risque de contracter un cancer du sein.
C’est évidemment absurde. Il me sembla évident qu’un facteur de style de vie, sans lien avec la pollution, l’urbanisation ou l’environnement, augmente beaucoup le risque pour les femmes d’occident de contracter un cancer du sein.
J’ai ensuite découvert que la raison des énormes différences du taux de cancer du sein entre les femmes d’extrême orient et celles de l’occident n’est pas d’origine génétique. Plusieurs études scientifiques ont montré que lorsque les chinois ou les japonais viennent vivre en occident, au bout d’une ou deux générations la fréquence des cancers du sein se rapproche de celle de leur communauté d’adoption.
Même chose lorsque les orientaux adoptent un style de vie occidental à Hong-Kong. De fait le mot d’argot qui désigne le cancer du sein veut dire "la maladie des femmes riches". Car en Chine, seuls les gens les plus aisés peuvent se payer ce qu’on appelle là -bas "la nourriture Hong-Kong".
Les chinois appellent toute la nourriture occidentale, depuis les crèmes glacées et les barres de chocolat jusqu’aux spaghettis et au feta, "nourriture Hong-Kong", à cause de son abondance dans l’ancienne colonie britannique et sa rareté en Chine continentale.
Donc c’était tout à fait plausible que la cause de mon cancer du sein, et sa fréquence effrayante dans notre pays en général, avait sans aucun doute un lien avec notre style de vie aisé en occident.
C’est un point important pour les hommes également. J’ai observé dans mes travaux que les données sur le cancer de la prostate mènent aux mêmes conclusions. D’après les chiffres de l’OMS, le nombre d’hommes atteints d’un cancer de la prostate dans les campagnes chinoises est négligeable (seulement 0,5 pour 100.000 ), alors qu’en Grande Bretagne le chiffre est 70 fois plus élevé. Comme le cancer du sein, c’est une maladie des classes moyennes qui affecte principalement les groupes les plus aisés, ceux qui ont les moyens de manger des nourritures riches.
Je me souviens avoir dit à mon mari : "Allons, Peter, tu reviens de Chine, alors qu’est-ce qui est si différent dans le mode de vie des chinois. Pourquoi n’ont-ils pas de cancer du sein ?"
Nous avons décidé de mettre en commun nos expériences scientifiques pour approcher le problème de façon logique. Nous avons regardé les données qui concernaient les graisses dans l’alimentation.
Les chercheurs ont trouvé dans les années 80 que les chinois en moyenne tirent seulement 14% de leurs calories des graisses, comparé à 36% en occident. Mais mon alimentation depuis des années, bien avant que je ne tombe malade, était pauvre en graisses et riche en fibres. En outre, je savais, en tant que scientifique, que la quantité de graisses ingérée par les adultes n’augmentait pas le risque de cancer du sein dans la plupart des études qui avaient suivi de nombreuses femmes pendant une douzaine d’années.
Puis un jour, il se produisit quelque chose de spécial. Peter et moi avions travaillé ensemble depuis tant d’années que je ne sais pas qui a dit le premier : " Les chinois ne mangent pas de produits laitiers ! "
Il est difficile d’expliquer aux non-scientifiques l’excitation soudaine à la fois intellectuelle et émotionnelle qu’on ressent lorsqu’on fait une découverte importante. C’est comme si vous aviez un tas de pièces d’un jeu de patience dans votre tête, et que soudain elles s’arrangent en quelques secondes en une image claire.
Alors je me suis souvenue qu’un grand nombre de chinois ne tolèrent pas le lait, que beaucoup de chinois que j’avais rencontrés m’avaient toujours dit que seuls les bébés devraient boire du lait, et qu’une de mes amies, d’origine chinoise, avait toujours refusé poliment les plats de fromage aux repas. Je ne connaissais aucun chinois vivant un style de vie traditionnel qui utilisait des produits laitiers (de vache ou autre) pour nourrir leurs bébés. La tradition était d’utiliser une nourrice pour allaiter, mais jamais de produits laitiers. Les chinois trouvent notre attraction vers le lait et les produits laitiers très étrange.
Je me souviens d’une réception organisée pour une délégation de savants chinois peu après la fin de la Révolution Culturelle dans les années 80. Sur les conseils du Ministère des Affaires Etrangères, nous avions demandé au traiteur de servir un gâteau contenant beaucoup de crème glacée. Après s’être renseigné sur les ingrédients, tous les chinois présents, interprète compris, refusèrent poliment mais clairement de manger ce dessert, et rien ne put les faire changer d’avis. À l’époque, nous étions ravis de nous servir une deuxième portion !
J’ai découvert ensuite que le lait est l’une des causes principales des allergies alimentaires. Plus de 70% de la population mondiale est incapable de digérer le sucre du lait, le lactose, ce qui conduit les nutritionnistes à croire que c’est en fait un état normal pour les adultes, et non une sorte d’insuffisance. La nature essaie peut-être de nous dire que cette nourriture n’est pas faite pour nous.
Avant mon premier cancer du sein, je mangeais beaucoup de produits laitiers : du lait écrémé, du fromage allégé et des yaourts. C’était ma principale source de protéines. Je mangeais aussi de la viande hachée, maigre et pas chère, qui venait certainement de viande de vaches laitières. Pour faire face à la chimiothérapie du traitement de mon cinquième cancer, je mangeais des yaourts bios pour aider mon appareil digestif à guérir et reconstituer une faune de " bonnes " bactéries.
Récemment, j’ai découvert que les yaourts étaient déjà soupçonnés de causer le cancer des ovaires en 1989. Le Dr Daniel Cramer, de l’Université de Harvard, a analysé les cas de centaines de femmes atteintes de cancer des ovaires, et leur avait demandé d’écrire en détail tout ce qu’elles mangeaient. J’aurais bien aimé être au courant de ces travaux à l’époque.
Après la découverte que Peter et moi avions faite sur le régime des chinois, je décidais d’abandonner immédiatement pas seulement les yaourts mais tous les produits laitiers. Les fromages, le beurre, le lait, les yaourts et tout ce qui contenait des produits laitiers : je m’en suis débarrassée dans l’évier ou dans la poubelle. C’est vraiment étonnant de voir combien de produits - soupes, biscuits, gâteaux, etc., contiennent des produits laitiers. Même de nombreuses marques de margarine, présentées comme " de soja, de tournesol ou d’olive " peuvent contenir des produits laitiers. Je me suis mise à lire attentivement les moindres informations sur les emballages alimentaires.
Jusqu’alors, j’avais régulièrement mesuré et enregistré l’évolution de ma cinquième tumeur avec un compas à calibrer. Malgré les encouragements et soutiens positifs des docteurs et infirmières, mes observations me révélaient la vérité brutale. Les premières séances de chimiothérapie n’avaient eu aucun effet : la tumeur ne diminuait pas.
Puis j’ai éliminé les produits laitiers. En quelques jours, la tumeur a commencé à rétrécir. Une semaine plus tard, la boule dans mon cou se mit à me démanger, puis elle devint plus molle et plus petite. Le graphe de mes enregistrements qui était resté stable, commençait nettement à descendre : la tumeur rétrécissait régulièrement.
Et, très nettement, le graphe ne suivait pas une courbe asymptotique, comme elle est censée faire pour le cancer, mais une ligne bien droite qui se dirigeait vers le zéro du graphe, indiquant une guérison, et non une disparition (ou rémission) de la tumeur.
Un samedi après-midi, environ six semaines après le début de mon régime sans produits laitiers, je fis une heure de méditation. À la fin, je palpai l’endroit où se trouvait la tumeur : je ne la sentais plus.
Pourtant j’avais l’habitude de détecter les tumeurs, et j’avais moi-même découvert mes cinq cancers. J’ai alors demandé à mon mari de palper mon cou. Il n’a pas trouvé de trace de grosseur non plus.
Le jeudi suivant je devais voir mon cancérologue à l’Hôpital Charing Cross à Londres. Il m’examina entièrement, surtout le cou, à l’endroit de la tumeur. Il fut d’abord étonné, puis ravi en m’annonçant "Je ne la trouve pas". Aucun de mes docteurs, apparemment, ne s’attendait à ce que quelqu’un avec mon type de cancer très avancé, étendu au système lymphatique, puisse survivre, et encore moins être en si bonne forme. Mon spécialiste était aussi content que moi. Lorsque j’ai commencé à lui parler de mes idées, il était sceptique naturellement. Mais je sais que maintenant il utilise dans ses cours des cartes montrant la mortalité des cancers en Chine, et recommande un régime sans produits laitiers à ses patient .
Je suis maintenant convaincue que le lien entre les produits laitiers et le cancer du sein est de même nature que le lien entre le tabac et le cancer du poumon. Je suis convaincue que la découverte du lien entre cancer du sein et produits laitiers, et l’adoption du régime spécifique pour conserver la santé de mes seins et de mon système hormonal, m’ont guérie.
Cela m’a été difficile, comme cela peut l’être pour vous, d’accepter qu’une substance aussi " naturelle " que le lait puisse avoir un tel impact dramatique sur la santé. Mais je suis la preuve vivante que c’est le cas, et j’ai décidé de révéler les secrets de mon plan d’action révolutionnaire.
Auteur : Kevin Maguire
The Guardian - Jeudi 6 mai 2004
Une importante fondation britannique contre le cancer a refusé la donation d’un million de livres par Nestlé sur l’accusation que le conglomérat d’alimentation suisse encourage son dangereux lait en poudre pour bébé dans des pays en voie de développement.
Breakthrough Breast Cancer, organisation très en vue d’aide à la recherche sur le cancer du sein, soutenue par les mannequins vedettes Elle Macpherson et Kate Moss, a rejeté la proposition doutant des motifs de la compagnie Nestlé.
La fondation, renommée pour sa collecte de fonds dans le milieu de la mode, craint que Nestlé, cible d’un long boycott par les militants anti-préparation pour biberons, espère utiliser leur respectabilité et leur image positive pour soutenir leur propre position.
Nestlé a offert de soutenir la fondation financièrement et de promouvoir son travail sur leurs boîtes de céréales petit-déjeuner.
La fondation a décliné l’offre faite par Cereal Partners, partenaire d’une société américaine produisant les marques de petit-déjeuner de Nestlé, parce que la recherche suggère que l’allaitement réduit les risques de cancer du sein.
Delyth Morgan, le directeur de Breakthrough Breast Cancer déclara : "Nous pouvons confirmer que Cereal Partners nous ont approché pour une proposition de promotion et de marketing pour la cause, mais qu’après une considération méticuleuse, nous avons décidé de décliner cette collaboration."
La fondation Breakthrough Breast Cancer, qui a de proches liens avec Marks & Spencer et Avon, pense récolter 7 millions de livres par an et ainsi financer des projets de recherche à l’Institut de Cancérologie de Londres.
Le refus est un coup dur pour Nestlé, que les militants accusent de mettre en danger la vie des mères et des enfants en bas âge en encourageant la vente de lait pour bébé en poudre dans les pays en voie de développement, où l’eau y est souvent polluée. Les critiques contre Nestlé soutiennent que des milliers de mères souffrent de malnutrition, et des milliers d’enfants allaités au biberon meurent de diarrhée.
Le Réseau International d’Action pour l’Alimentation des Bébés (International Baby Food Action Network ) déclare également que Nestlé refuse de se soumettre à un code international interdisant les pratiques marketing contraires à l’éthique. Ils sont coupables, entre autres, d’inciter les docteurs à recommander l’usage des bouteilles et de distribuer aux mères des échantillons gratuits de substituts de lait.
Nestlé rejette les charges, insistant qu’elle est une société socialement responsable.
Patti Rundall, la directrice de campagne de "Baby Milk Action" basé à Cambridge, la branche britannique du réseau anti-Nestlé déclara : "Avec son énorme budget marketing frôlant les milliards, Nestlé sape l’allaitement, qui est une nécessité vitale pour les nourrissons. Les preuves continuent à s’accumuler sur l’importance à long terme de l’allaitement dans la réduction des maladies cardiaques, de l’obésité, du diabète et du cancer du sein."
Mme Rundall ajouta que suite au boycott de Nestlé, les grandes agences de développement du Royaume-Uni avaient pendant des années refusé d’accepter de l’argent de Nestlé, comme l’avaient fait plusieurs administrations régionales de santé publique, des universités et des célébrités.
"Ils savent tous comment Nestlé utilisera leur réputation pour couvrir son dangereux marketing. Il est encourageant de voir aussi que d’autres fondations pour la santé au Royaume-Uni, commencent à considérer l’impact mondial de telles sociétés."
Dans une déclaration, la compagnie répondit : "Nestlé prend ses responsabilités sociales très au sérieux. Notre compagnie croit fermement que l’allaitement est la meilleure façon d’alimenter un bébé et nous sommes fortement dédiés à la protection et à la promotion de l’allaitement. Cependant, quand les mères ne peuvent pas ou ne veulent pas allaiter, la préparation pour nourrisson est le seul produit reconnu par l’Organisation Mondiale de la Santé comme une alternative appropriée. Nestlé adopte totalement les règles de l’OMS."
Il y a deux ans, les écrivains Germaine Greer et Jim Crace quittèrent le Guardian Hay Festival, après que Nestlé soit annoncé comme un des sponsors et que son vice-président, Niels Christiansen, ait parlé sur le sujet : Bonne Conduite Commerciale : un Labyrinthe Moral.
Article traduit par Akasha
Jane Plant cite des travaux de recherche réalisés au Canada et aux USA en 1998 : les femmes non ménopausées avec les plus fortes concentrations de IGF-1 dans le sang encourent un risque beaucoup plus élevé de contracter un cancer du sein (tout comme les hommes pour le cancer de la prostate). Le médicament Tamoxifen, qu’on donne aux femmes atteintes d’un cancer du sein, agit, semble-t-il, en réduisant le taux de IGF-1 dans le sang.
" Plus de 70% de la population mondiale ne digère pas le sucre du lait, le lactose, ajoute-t-elle. L’intolérance au lactose pourrait être le signal d’alarme de la nature : peut-être la nature essaie-t-elle de nous dire que cet aliment n’est pas fait pour nous. " L’homogénéisation apparemment permet seulement aux éléments chimiques cancérigènes de passer plus vite dans le sang.
J. Plant a étudié le problème : "Les études épidémiologiques ont montré une corrélation positive entre la consommation de produits laitiers et le cancer du sein depuis une vingtaine d’années. Les chercheurs ont trouvé une augmentation du risque de cancer du sein chez les femmes qui consomment du lait (surtout le lait entier) et/ou du fromage. En 1977, une étude scientifique sur l’incidence des cancers du sein au Japon a trouvé "une augmentation significative à la fois de la consommation de produits laitiers et des cancers du sein dans les agglomérations urbaines ". D’autres études suggèrent que les "œstrogènes libres", qu’on trouve dans le lait pasteurisé et dans le lait écrémé, peuvent favoriser l’expression de IGF-1 qui à son tour favorise à long terme le développement de tumeurs. Elle cite aussi les dioxines et d’autres éléments chimiques très toxiques, certains cancérigènes, souvent solubles dans les graisses, qu’on trouve " en concentration particulièrement élevée " dans le lait.
En ce qui concerne l’argument qui prétend que nous avons besoin des produits laitiers parce qu’ils contiennent du calcium, Jane Plant cite les travaux de l’OMS qui ont démontré qu’il n’y a pas plus de cas d’ostéoporose dans les pays qui consomment peu de calcium via les produits laitiers : "Les études scientifiques ont montré que seulement 18 à 36 % du calcium contenu dans le lait est assimilé par le corps".
Maintenant que la démonstration est faite, que devons-nous manger à la place ? Plant recommande le lait de soja, les infusions, le houmous, le tofu, les noix et les graines, les poissons sauvages, les œufs biologiques, et les viandes maigres (mais pas la viande hachée qui vient souvent des vaches laitières), et beaucoup de fruits et légumes biologiques (en salades, jus ou à la vapeur).
Mais comment "madame tout le monde" peut trouver le temps et l’énergie nécessaire pour acheter et préparer une telle nourriture ? Ce à quoi Jane Plant répond "Votre priorité doit être la bonne nourriture, pas de la tambouille. Donnez la priorité aux aliments biologiques. Votre santé est plus importante qu’une nouvelle voiture. En tout cas, ce n’est pas si cher, car je n’achète jamais de conserves ni de plats cuisinés, qui sont très chers."
Son mari et leurs deux enfants n’ont eu aucun problème à s’adapter à son régime. Et elle arrive à le suivre même dans ses fréquents déplacements professionnels. Elle donne beaucoup de tuyaux dans son livre pour les voyages (lait de soja en poudre, des sachets de tisanes, des comprimés d’algues pour l’iode, etc.).
Elle va commencer un nouveau livre, un guide pour femmes actives qui veulent rester en bonne santé. Elle conseille de s’examiner soigneusement et fréquemment les seins, et de travailler avec son docteur "comme partenaire, et non comme victime".
Elle n’est pas une fan de la philosophie de Louise Hay Vous pouvez guérir votre vie. "Je crois aux pensées positives, mais je suis aussi une scientifique, et je cherche des explications rationnelles. J’ai des amies qui souffrent de maladies comme la sclérose en plaques et qui ont lu les livres de Hay, mais elles se sentent coupables car elles n’arrivent pas à adapter leur attitude mentale ; ou, si elles se sont adaptées, et si la maladie ne régresse pas, elles angoissent."
Jane Plant, qui est partisane de l’acuponcture, a des opinions variées sur les médecines alternatives. Elle se méfie de l’aromathérapie, a trouvé que la visualisation ne marche pas, mais a puisé beaucoup de réconfort dans la thérapie cognitive et dans l’hypnothérapie, qui l’ont aidé à réduire le stress et l’angoisse causés par le cancer.
Dans l’ensemble, cependant, c’est sa recherche professionnelle de géochimiste sur les liens entre la maladie et les oligoéléments (comme le sélénium) dans l’environnement en Chine et en Corée qui l’ont menée à penser au rôle des produits laitiers dans son cancer. Elle trouve que la profession médicale est particulièrement bornée en ce qui concerne l’influence des facteurs environnementaux, comme la pollution et l’industrialisation, sur la maladie : " Je pense que la santé publique a fait beaucoup pour éradiquer les maladies infectieuses, mais regarder de près l’environnement et la nutrition pourrait faire de même pour les maladies dégénératives. "
Jane Plant a écrit son livre "Votre Vie entre Vos Mains" pour sa fille Emma, qui a maintenant 25 ans. L’adolescence d’Emma fut hantée par la peur de voir sa mère mourir. " Le titre original du livre était Ce que ma fille doit savoir, se souvient Plant. Les 63 femmes qui ont suivi mon régime et ont guéri de leur cancer m’ont encouragé à publier le livre. Je n’étais pas très chaude au début : je savais que j’allais me faire tirer dessus, parce qu’en science il faut souvent nager à contre-courant.
Mais moralement, je savais que j’avais fait le travail et je possédais les informations, et je devais les partager avec les autres. Les hommes et les femmes ont le droit de savoir ce que je sais : à eux d’en tirer leurs propres conclusions.
" Votre Vie entre Vos Mains ", par Jane Plant est publié par Virgin.
Leslie Dungan, Dublin
Pour en savoir plus
Voir aussi le site de la fondation BCUP (Breast Cancer Understanding & Prevention), fondée par Jane Plant, CBE, pour promouvoir une plus large compréhension des causes du cancer du sein. BCUP est une organisation sans but lucratif et reconnue d’utilité publique en Grande Bretagne.
Le Professeur Jane Plant est l’une des scientifiques les plus distinguées du Royaume Uni. Elle a obtenu de nombreuses récompenses scientifiques, et l’an dernier s’est vue attribuer la plus haute distinction britannique pour la science, le Prix Lord Kilgerran.
Claude SIMON
Une étude concernant plus de 60 000 femmes a montré qu’en buvant plus de deux verres de lait par jour, elles augmentent nettement le risque de contracter un des pires cancers qui soit.
D’autres études ont démontré le lien entre les produits laitiers et les cancers, y compris du sein et de la prostate.
Les résultats des travaux réalisés à l’Institut Karolinska (un des principaux centres de recherche scientifique de Suède) ont été publiés dans l’American Journal of Clinical Nutrition.
Dr Kate Law :"Il est donc important de conseiller un régime équilibré qui comprend beaucoup de fruits et de légumes frais".
Les chercheurs ont suivi 61 084 femmes âgées de 38 à 76 ans pendant environ 13 ans.
Pendant cette période, ils ont trouvé un cancer des ovaires chez 266 femmes, dont 125 avec une forme grave.
Il s’est avéré que ces femmes avaient consommé quotidiennement plus de quatre portions de produits laitiers, et étaient exposées à un risque deux fois plus élevé d’être atteintes d’un cancer grave que celles qui en consommaient moins de deux par jour.
Les chercheurs ne savent pas encore exactement pourquoi le lait augmente le risque de cancer des ovaires. Une théorie prétend que le lactose, un sucre présent dans le lait, stimule beaucoup trop la production d’hormones, ce qui favorise l’apparition de tumeurs.
Éléments diététiques confus
Dr Kate LAW, du Cancer Research UK (organisation caritative qui soutient la recherche sur le cancer), a déclaré que les chercheurs ne savaient pas encore de quelle manière les nutriments, ou la quantité et la répartition des graisses dans le corps, influent sur les risques de développement d’un cancer.
Elle a ajouté : "D’autres études ont également suggéré qu’un régime riche en lait, yaourts et fromages pouvait exposer les femmes à un risque accru de cancer des ovaires. Mais le scénario n’est pas clair, car d’autres résultats suggèrent que les femmes qui boivent du lait écrémé ou allégé encourent un moindre risque de développer un tel cancer."
Le Dr LAW a précisé qu’une étude très importante, concernant 500 000 personnes, était en cours pour tenter de déterminer l’impact des aliments sur l’apparition du cancer.
"Il nous faut en savoir plus sur les aliments spécifiques qui aggravent le risque de cancer : en attendant, il est important de mettre l’accent sur la nécessité d’avoir un régime équilibré avec beaucoup de fruits et de légumes frais."
On répertorie chaque année, en Grande-Bretagne, environ 6 700 femmes atteintes d’un cancer des ovaires.
© BBC MMV
Claude SIMON
Le mythe du lait
De nombreux mythes entourent le lait : << Chaque enfant a besoin de lait (de vache) >>, << Sans lait, on manque de calcium >>, << Le lait de vache est sain >>, etc … Mais en examinant la question de plus près, on constate que cela ne correspond pas à la réalité. Il s'agit en fait de solides préjugés qui sont le résultat de la publicité massive que l'industrie du lait propage dans le public depuis plusieurs décennies …
Plus d'infos … " Le mythe du lait "
Le calcium dans le lait
L'industrie du lait prétend que nous ne pouvons pas vivre sans lait. Comme le lait contient beaucoup de calcium, de nombreux médecins et l'industrie du lait en recommandent une grande consommation. Ce raisonnement semble logique, mais souffre d'un défaut. Il ne résiste pas aux études scientifiques !
L'ostéoporose (qui est une déminéralisation des os) n'est pas due à un apport insuffisant de calcium, mais a divers facteurs qui empêchent son assimilation ou qui facilitent son rejet.
Une alimentation riche en protéines animales augmente la quantité d'acide dans le corps. Les os tentent alors de se protéger en évacuant le calcium, ce qui accélère et cause une perte osseuse particulièrement importante chez la femme.
L'assimilation du calcium par notre organisme dépend de la qualité de phosphore présente dans l'alimentation. On estime que le rapport doit être égal. D'autre part, la cigarette, l'alcool, le sucre blanc, la farine blanche (privilégier les produits non rafiné ou complet), et un manque de sport ou d'exercices physiques, accélèrent la déminéralisation des os. La cortisone, les diurétiques, les laxatifs, les anti-acides, les tétracyclines (antibiotiques) … réduisent l'absorption de calcium, en augmentent le rejet, ou détruisent dans le foie la vitamine D, essentielle à l'assimilation de ce minéral.
Le calcium par l'exemple : Les japonaises qui consomment en moyenne 300mg de calcium / jour, ainsi que les femmes bantous qui en absorbent 200 à 300 mg, souffrent rarement d'ostéoporose ce qui n'est pas le cas des femmes aux USA : qui ingèrent de 840 à 1340 mg par jour !
C'est dans les pays où la consommation de lait et de produits laitiers est la plus importante USA, Finlande, Suède et grande-Bretagne que l'ostéoporose est le plus répandue. Les esquimaux qui absorbent la plus grande quantité de calcium (2000 mg/jour par les poissons), ont le taux d'ostéoporose le plus élevé du monde, ceci à cause du fait qu'ils ont une nourriture extrêmement riche en protéines animales (250 g à 400 g par jour).(1)
OĂą trouver du calcium ?
Autres sources : Contrairement aux idées reçues, le lait de vache ne contient qu' environ 120 mg de calcium pour 100 g. En comparaison, le persil, le cresson, le soja, le sésame, l'orge, les pois chiches, les noisettes, les amandes, les pistaches, les figues sèches, les crevettes, les sardines fraîches, les algues, … en contiennent souvent plus. Mais il y a aussi : les épinards, le brocolis, les choux-fleurs, le céleri en branche, les navets et certains légumes verts feuillus, haricots secs, haricots blancs, le germe de blé, la semoule, … et si comme moi vous aimez le fromage et bien regardez le tableau si dessous et vous verrez que boire du lait de vache au petit déjeuner devient parfaitement inutile.
Apports conseillés en calcium / Jour en mg Aliments : teneur en calcium en mg
Enfants de 1 Ă 3 ans 500 250 ml de lait = 1 bol de lait 300
Enfants de 4 Ă 6 ans 700 2 pots de yaourt de 12 cl 300
Enfants de 7 Ă 9 ans 900 300 g de fromage blanc 300
Enfants de 10 Ă 12 ans 1200 10 petits suisses de 30 g 300
Adolescents de 13 Ă 19 ans 1200 80 g de camembert 300
Adultes 900 50 g de saint-paulin 300
Femmes enceintes 1000 45 g de roquefort 300
Femmes allaitantes 1000 40 g de cantal ou de hollande 300
Femmes aprés la ménopause et personnes âgées 1200 30 g de cruyère 300
Le cholestérol & le lait
Les produits laitiers sont riches en acides gras saturés qui élèvent le taux du mauvais cholestérol (LDL), qui se dépose sur les parois des artères, favorisant l'artériosclérose et l'apparition de maladies cardio-vasculaires. On les retrouve dans les produits laitiers non écrémés, le beurre, la crème fraîche, le fromage, mais aussi les viandes, les charcuteries, le jaune d'œuf, l'huile hydrogénée, ….
Les anciennes pratiques d'élevages, ajouté à la ration quotidienne des vaches quelques graines de lin bouillies pour obtenir du lait ou du beurre riche en acides-gras Oméga 3 !
L'INRA de Rennes, a donc sélectionné 75 volontaires âgés de 24 à 45 ans et leur a donné un régime alimentaire dans lequel les graisses (lipides) provenaient exclusivement d'animaux dont la nourriture contenait du lin. Les résultats sont surprenants : les acides gras Oméga 3 ont fortement augmentés dans le sang.(2)
Des OGM dans le lait !
Nul besoin de démontrer l'interraction et le lien très étroit entre l'alimentation des animaux d'élevage et notre assiette. Je ne peux m'empêcher de penser aux OGM dont la nouvelle réglementation européenne sur l'étiquetage et la traçabilité qui est entrée en application le 18 avril 2004, ne concernera toujours pas les produits issus des animaux nourris avec des OGM tels que : le lait, la viande, la charcuterie, le fromage ou les poissons d'élevage.
60 à 80% des OGM pénètrent " à notre insu " dans la chaîne alimentaire via l'alimentation des animaux d'élevage. L'unique moyen d'échapper aux OGM et à cette dictature du mensonge entretenue pour quelques temps encore par les entreprises du secteur des " biotechnologies " est d'acheter des produits naturels estampillés du logo :
Plus d'infos … OGM : la contamination
( listes des produits avec et sans OGM ).
Quelle qualité accepter ?
La qualité du lait dépend de nombreux facteurs : établir et observer un intervalle de traite régulier (2 traites = un écart de 12 heures), la traite matinale est la plus "riche". Offrir un environnement calme pour la traite (ce sont des animaux très émotifs).
Il y a aussi le problème de la pollution de l'alimentation, ou des traces inquiétante de pesticides, nitrate, dioxines, vaccins, vermifuges, calmants, antibiotiques, trop souvent utilisés en prévention et comme activateurs de croissance dont les vétérinaires et les pharmaciens participent largement à la dérive.
Quand on connaît les conditions d'élevage de nos vaches, et que l'on a été capable de nourrir ces ruminants durant des années avec des cadavres d'autres animaux réduit en farine il faut être cinglé et atteints de sénilité précoce pour ne pas s'en être alarmé. Une vache mange essentiellement de l'herbe, du fourrage à l'étable, un petit peu de son pour augmenter les principes minéraux, quelques carottes en hiver, ….
Aujourd'hui avec les OGM, vous recommencez à déraper … à croire que la leçon de la " vache folle " ne vous a pas suffit ! C'est consternant !
<< Messieurs, une vache ça ne mange que de l'herbe fraîche et
du fourrage Ă l'Ă©table sans OGM c'est tout ! >>
Les sources
(1) Mazess, R. : Bone mineral content of north alaskan eskimos. Journal of clinical nutrition, 27:916, 1974. (2) Source : MEDEC - 2002.
( Le cri de la Carotte3e )
Message édité par : Outlawrunner / 20-12-2007 17:23
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soleia 47539 Ă©claireur Coureuse Posté : 20-12-2007 17:34
Ces théories sont étayées également par le Pr. Jean Seignalet dans son livre "l'alimentation ou la 3e médecine"... livre que j'avais déjà signalé et dont j'ai lu certains chapitres.
Mais bien avant Seignalet, La doctoresse Kousmine a été une des premières à s'intéresser au rôle de l'alimentation mais aussi des compléments alimentaires dans la correction de certaines pathologies. Elle soulignait l'importance de l'hygiène intestinale, de l'utilisation des huiles de première pression à froid et de l'équilibre acido-basique.
J'ai lu aussi l'un de ses livres...
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Outlawrunner 7793 gniaqueur Coureur Posté : 20-12-2007 18:31
Thierry Souccar, journaliste scientifique et co-auteur (avec Isabelle Robard) de "Santé, Mensonges et Propagande - Arrêtons d’avaler n’importe quoi !", a accepté de répondre aux questions de l’équipe du site d’information VegAnimal.
Notre entretien se concentre sur l’industrie laitière dont le sujet est traité au chapitre "Laitages et os : une hystérie collective" du livre "Santé, Mensonges et Propagande" - Éditions du Seuil (2004).
L’entretien a été réalisé en avril 2006
Entretien
Thierry Souccar
Thierry, avez-vous reçu des pressions, des menaces pendant et après la sortie de votre livre " Santé, Mensonges et Propagande" ?
Non. Il y a eu un peu d’agitation avant la sortie parce que les Renseignements Généraux ne connaissaient que le titre du livre et pensaient qu’on y mettait en cause de hauts personnages de l’Etat, comme dans l’affaire du sang contaminé. Ils ont insisté auprès du Seuil pour avoir le manuscrit avant la sortie, mais l’éditeur n’a pas bougé. Ensuite, on a appris d’un journaliste qui se disait au Canard Enchaîné que le manuscrit était chez Danone, c’était quelques semaines avant la sortie. Mais au Canard Enchaîné, on nous a fait savoir que ce journaliste ne travaillait plus pour eux depuis longtemps, comprenne qui pourra ! Ce monsieur nous a rappelé pour nous confirmer que Danone possédait bien le manuscrit et qu’ils l’avaient eu par une journaliste du Nouvel Observateur, qui était proche du groupe. Bref il y avait de la parano un peu partout. En revanche, il y a eu des pressions des " nutritionnistes " sur Walter Willett, le patron de Harvard qui soutenait notre travail. Il est venu en France un peu avant la sortie du livre et ces nutritionnistes bien intentionnés lui ont dit, mais enfin Walter, ce n’est pas possible, vous ne pouvez pas vous associer à ce livre, Thierry Souccar n’est pas un type sérieux, il tient des propos extravagants sur le lait, les céréales, le vieillissement, d’ailleurs il est très mal considéré par beaucoup de nutritionnistes, retirez-vous de cette entreprise, etc... Au retour aux USA, il m’a envoyé un mail en me disant en substance " J’ai beaucoup entendu parler de toi, bravo pour ton travail et bonne chance avec ce livre. "
Il n’y a eu aucun procès en justice après la parution du livre parce que tout était bétonné, aussi bien scientifiquement, que sur ce qu’on avançait des rapporte entre experts et industriels...
Votre livre démontre que les organismes officiels français comme l’AFSSA (Agence Française de Sécurité Sanitaire des Aliments), sont liés à l’industrie agroalimentaire. Pourquoi cette dépendance n’est-elle jamais soulignée et dénoncée par les médias (télévision, radio et presse écrite) ?
Il y a un livre qui est sorti récemment, " N’avalons pas n’importe quoi " de Fabiola Flex, qui dénonce les pratiques marketing de l’industrie agro-alimentaire. Au passage, l’auteur et l’éditeur nous ont " emprunté " le sous-titre de notre livre " Arrêtons d’avaler n’importe quoi ", c’était ma rubrique, " Salut les piqueurs ! ". Bref ce livre a eu pas mal de presse bien-pensante, Le Monde, etc, ce que nous n’avons pas eu. Nous avons eu une bonne couverture médiatique dans la presse féminine et de santé, presque rien ailleurs. Le livre de Fabiola Flex n’est pas inintéressant (sauf que l’auteur n’a pas de culture scientifique, et du coup elle aligne quelques perles comme l’idée que les vitamines " encrassent " l’organisme), mais son livre cogne uniquement sur l’industrie sans remettre en cause les grandes recommandations officielles - du coup les médias peuvent relayer sans arrière-pensées ce message, car cela les situe dans le " bon " camp, celui du consommateur. Le problème avec notre livre, c’est qu’il dénonçait preuves à l’appui la collusion entre experts et industrie. Là c’est plus compliqué, car ce qu’on disait à la presse en substance, c’est " vous avez été roulé dans la farine pendant des années en rapportant cette information officielle, cet avis, ce communiqué, cette recommandation. Et voici les preuves. " Là , ils n’ont pas aimé, ce qui est compréhensible : ce n’est pas agréable de découvrir que vous avez écrit des bêtises parce que vous avez pris pour argent comptant ce qui venait de l’Afssa ou du ministère de la santé ou de l’AFP, comme dans le cas de la créatine. Ensuite, l’accès aux radios et télés a été verrouillé par les annonceurs. Isabelle est passée sur FR3, chez Giesbert, mais au montage, ils ont coupé les passages les plus dérangeants. On a été invités sur Canal Plus chez Emmanuel Chain, mais ils ont annulé la veille ; j’ai été invité chez Ruquier, ils ont annulé quelques heures avant l’enregistrement, etc, etc, c’en était presque cocasse... Mais nous sommes passés sur Télé Matin, et Le journal de la santé sur la 5.
Pendant les 2 semaines qui ont suivi la catastrophe de Tchernobyl, tous les médias français se sont bornés à rapporter la "source officielle". N’y a t-il pas une similitude avec les produits laitiers, la majorité des médias glorifiant les laitages car l’info vient de "sources officielles" ?
Oui, hormis bizarrement dans la presse féminine et un peu la presse santé, il y a très peu d’esprit critique face à la science " officielle ". Les journalistes de la presse féminine sont plutôt frondeuses, il y a quelques " pétroleuses " sympathiques qui heureusement remettent en cause ce qu’elles entendent. Je pense sincèrement qu’on trouve dans cette presse plus d’informations objectives qu’ailleurs. Des journaux comme Le Monde ou Le Figaro dénoncent volontiers tel ou tel trait de la société, mais quand on en vient au domaine de la santé, il n’y a plus guère d’esprit critique, c’est très étrange.
Si vous n’aviez pas vécu aux Etats-Unis, auriez-vous eu le recul nécessaire pour critiquer l’industrie laitière française ?
Comment expliquez-vous le fait que la majorité des articles qui remettent en question les produits laitiers soient d’origines anglo-saxonnes ?
Avez-vous le sentiment d’être ostracisé par vos confrères scientifiques français ?
Je pense que mon passage aux USA m’a fait comprendre combien ce pays - La France - manque de pratique démocratique. D’ailleurs les hommes politiques ne parlent pas de " démocratie ", ils parlent de " la république. " Donc je suis revenu avec cette volonté de m’exprimer librement, fut-ce à contre-courant. Il y autre chose que les USA ont renforcé chez moi, c’est le rejet du cartésianisme. Pour beaucoup de Français, être cartésien, c’est avoir l’esprit pratique. Mais en réalité, ce n’est pas ça. Etre cartésien, c’est pour schématiser, mettre l’idée au service de l’action, c’est la primauté de l’idéologie. Les Français sont clairement cartésiens, c’est un peuple qui croule sous l’idéologie, on le voit en politique, on le voit en sciences. Les Américains sont très pragmatiques. Par exemple pour les vitamines : ils constatent que la population en manque, hop ils les rajoutent aux aliments ou favorisent les compléments alimentaires. En France, on fait la même constatation mais comme on est cartésien, on considère que l’alimentation est par définition parfaite, donc on s’oppose, en tant que scientifique à l’enrichissement des aliments ou la prise de compléments sous prétexte que ça détournerait peut-être de l’alimentation. C’est stupéfiant !
J’ai le sentiment de déranger certains nutritionnistes parce que je ne suis pas de leur sérail, je n’ai pas été sur les mêmes bancs d’université, je ne fréquente pas leurs sociétés savantes (je suis membre de l’American College of Nutrition). Certains m’ont détesté d’entrée parce que je suis rentré dans le chou de pas mal d’idées reçues sur lesquelles ils s’étaient assoupis depuis des lustres, puis ils ont changé d’avis, ils m’encouragent. D’autres me considèrent comme un " ennemi de la santé publique. "
La plupart des articles de nutrition viennent des Etats-Unis parce que pendant la guerre ils se sont préoccupés de l’Etat sanitaire de la population. Après la guerre, il y a eu la prise de conscience que l’alimentation jouait un rôle sur le risque de maladie (notamment cardiovasculaire) et ensuite l’épidémie d’obésité les a forcés à aller encore plus loin dans cette exploration. Au passage, ils sont tombés sur les laitages...
Que pensez-vous de la déclaration faite par Claes Nermark de l’entreprise Tetra Pak : "Le but est du lait dans les écoles pour tous les enfants" (The goal is school milk for all children) [1] ?
Plus généralement, que pensez-vous des projets " lait dans les écoles " (school milk projects) [2] à travers le monde comme en Inde, en Thaïlande [3] ou en France ?
Le lait dans les écoles, ça sert deux intérêts à l’origine : écouler les surplus, et donner une sorte de complément nutritionnel aux enfants. Ca c’était à l’époque dans les années 1950 où l’on pensait que le lait était une sorte de concentré d’aliment idéal. Aujourd’hui qu’on sait que ça n’est pas le cas, il faut se battre contre cette propagande et contre le verre de lait à l’école. Les Asiatiques ne digèrent pas le lait, il y a maintenant des projets " lait " en Afrique, c’est atterrant. Colin Campbell, un chercheur américain, a mené de très longs travaux expérimentaux qui ont montré que des toxines comme l’aflatoxine (très présente en Inde et en Afrique) ne deviennent cancérogènes pour le foie que lorsqu’on consomme de grandes quantités de caséine...
Les altermondialistes utilisent systématiquement le logo McDonald’s pour symboliser la mondialisation, mais les vaches laitières - telle que la Holstein [4] - ne symbolisent-elles pas également cette mondialisation ? [5]
N’est-il pas plus politiquement correct de critiquer la malbouffe et les fast-foods plutôt que le lait de vache et l’industrie laitière ?
Tout à fait d’accord. Il y a beaucoup de travail à faire pour expliquer aux altermondialistes et aux autres que l’obésité actuelle doit plus aux céréales raffinées qu’aux graisses, et que nous pouvons nous passer de lait.
Une fondation britannique contre le cancer (Breakthrough Breast Cancer) a rejeté le don d’un million de livres sterling de Nestlé en raison du fait que cette compagnie suisse a une politique de commercialisation agressive de son lait en poudre pour bébés dans les pays pauvres auprès de famille miséreuses ne disposant pas d’eau potable pour préparer les biberons [6]. Pensez-vous qu’une fondation française aurait eu la même intégrité ?
Je ne sais pas...
Vous intervenez souvent dans les médias en tant qu’expert anti-lobby de l’industrie laitière [7]. Ce combat semble vous tenir à cœur, pourquoi ?
Parce que je crois que c’est dans ce domaine que j’entends depuis des années le plus de mensonges. Il y a eu à un moment en moi comme une sorte de ras-le-bol de toutes ces campagnes publicitaires, ces messages gouvernementaux, ces experts aveugles et sourds. Donc, je me suis dit, avec Isabelle Robard, on va dire ce que l’on sait, on va mettre les pieds dans le plat. Pas avec des arguments mous, comme ceux des naturopathes, ni de l’idéologie, mais sur leur propre terrain, celui de la science, avec des études, des faits, des chiffres et au passage on va expliquer comment le lobby laitier a pénétré partout. Et on n’a pas fini. Je finis d’écrire un livre sur le sujet qui paraîtra à la fin de l’année, un état des connaissances avec des révélations importantes à partir de toutes nouvelles études et données inédites.
Que dire aux femmes qui consomment des laitages parce que des "sources officielles " (publicités, organismes gouvernementaux, médecins) leur disent que c’est indispensable à la prévention de l’ostéoporose ?
Il n’y a aujourd’hui aucune preuve que les laitages rendent les os plus solides. C’est ce que nous avons démontré, décortiqué, dans "Santé, mensonges et propagande." Je pense qu’on peut consommer sans problème un laitage par jour si on aime ça (un fromage par exemple), mais il ne faut pas en faire une obligation.
Que dire aux personnes qui consomment des laitages parce que ces mêmes "sources officielles" leur disent que c’est indispensable à la nutrition et santé humaines.
Leur demander comment l’espèce humaine, qui a 7 millions d’années a réussi à vivre et bien vivre sans aucun laitage, puisqu’ils ont été introduits il y a moins de dix mille ans. Sur une échelle qui irait du 1er janvier au 31 décembre minuit, c’est un peu comme si on introduisait les laitages dans l’après midi du 31 décembre.
Comment prévoyez-vous l’évolution des médias français et du grand public sur la question de la consommation des produits laitiers ? Les journalistes deviendront-ils plus objectifs et les consommateurs "arrêteront-ils d’avaler n’importe quoi" ?
Je le pense. Déjà , aux USA et en Grande-Bretagne, la consommation de laitages est en baisse, grâce au travail d’information de mes confrères et aussi grâce à des chercheurs comme Walter Willett de harvard qui considère qu’encourager la consommation de laitages est "irresponsable." La France va suivre inéluctablement. Il faudrait déjà se poser la question de la reconversion des producteurs vers des activités plus éthiques et qui servent mieux la santé humaine.
Merci, Thierry Souccar.
Pour aller plus loin
Le site du journaliste, Ă©crivain, Thierry Souccar : http://www.thierrysouccar.com/
( Le cri de la Carotte 4e ) La feuille morte voltige d'un lieu Ă l'autre, mais tous les lieux se valent pour elle, car son unique patrie est dans le vent qui l'emporte.  Profil
Newbie 1543 gniaqueur Coureuse Posté : 21-12-2007 08:33
J'ai pas tout lu parce que lorsque je suis arrivée au témoignage de la dame qui disait qu'après avoir arrêté le lait sa grosseur avait diminué en quelques semaines, j'ai eu envie de sortir une massue. Ou alors c'est un kyste qu'elle avait la dame...mais qu'elle arrête de nous prendre pour des cons. Profiter comme ça de l'état de détresse des malades en leur faisant croire que leur cancer va diminuer d'ici un mois parce qu'il ne boufferont plus de yaourts, c'est dégueulasse.
Que le lait, la viande, ou n'importe quel autre produit alimentaire soit bourré de cochonneries, dont certaines cancérigènes, je n'en doute malheureusement pas, mais il faudrait peut-être arrêter de dire n'importe quelle connerie, du genre "la framboise est anti-cancéreuse". Je travaille dans un centre hospitalier anti-cancéreux, et les toubibs en ont marre mais marre de tous ces Servan -schreiber et autres zozos.
Y a dix mille raisons pour lesquelles les chinois auraient moins de cancer du sein que nous: la génétique est une raison, et le fait que malheureusement pour eux, ils bouffent pas grand chose dans les campagnes est sûrement aussi pertinent.
Le problème avec tous ces vendeurs de bouquins, c'est qu'avec leurs exagérations, leurs raccourcis et leurs solutions toutes faites, ils déclenchent exactement le contraire de ce qu'ils voudraient, parce que les gens ne les écoutent plus. C'est très dommage, parce qu'il faudrait effectivement un contrôle beaucoup plus important (il n'y a qu'à voir le temps qu'a mis le protocole REACH pour être voté par l'Union européenne, même s'il est loin d'être parfait; c'est le protocole qui oblige les entreprises à évaluer le risque chimique de toutes les susbtances qu'elles mettent sur le marché, le problème c'est que ce sont les entreprises elles-même qui doivent faire les contrôles, on voit d'ici l'intégrité des tests...bon passons).
On mélange tout, des vérités avérées et des théories commerciales destinées à enrichir leurs "découvreurs"et ça devient un gros gloubiboulga de n'importe quoi, c'est insupportable.
Excusez-moi mais ça me fait le même effet que les "opposants" à Bush qui disent que c'est lui qui a ait péter les deux tours ou qui a déclenché le tsunami. Ils lui rendent service, ça jette le discrédit sur l'authenticité de toutes les vraies affaires dans lesquelles il a trempé, alors qu'il suffirait de s'en tenir à la vérité, qui est déjà suffisamment moche comme ça. Comment ça ça n'a rien à voir?
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Outlawrunner 7793 gniaqueur Coureur Posté : 21-12-2007 09:32
Non non!
Pas d'amalgame Newbie,
Il s'agit seulement de mettre en avant des vérités concernant la nocivité reconnue des produits laitiers.
Et nullement de promouvoir quelques illuminés (ées) qui bien sûr profitent toujours des situations pour dire que eux, ont eu un soi-disant miracle .
Je te donne pas tort sur le fond.
Il faut se méfier de ces gens là qui font du business en s'engouffrant dans la moindre brèche.
Cependant, un constat véritable lui, est bien là .
Après, à chacun de choisir ce qu'il juge crédible ou pas.
Bien entendu que le témoignage de la dame en question est à considérer d'une manière différente.
Cela pourrait ĂŞtre vrai, pourquoi pas?
Soit totalement fantaisiste, une fable Ă gogos. C'est aussi fort possible.
Personne ne dira que c'est absolument fiable.
Personne!!
Non, il faut trier en quelque sorte et faire la part des choses.
Rien de plus..
Mis à part les illuminés en question, il n'empêche que des vérités sont établies, et par d'imminents cancérologues.
Et pas seulement par ceux que tu cites.
Et puis, si le premier qui arrive et qui parle différemment est mis de suite au pilori, comme c'est souvent le cas en France, alors on se demande où est le débat.
Baillonner les autres ne fait pas avancer les choses.
Il ne faut pas retenir que le commentaire de la dame en question et rejeter tout le reste...
Il ne faut pas faire d'amalgame.
Quant à Servan Schreiber, malgré que l'on veuille en faire un farfelu, il l'est peut être, je n'en sais rien après tout, seulement, il serait difficile de contester ce qu'il affirme, n'en déplaise aux "Grands " qui de toutes manières jettent toujours la pierre sur ceux qui dérangent.
Ce n'est pas sur Servan Schreiber qu'il faut s'attarder, mais voir si ce qu'il affirme est vrai ou faux.
Et que celui qui dit que c'est faux vienne s'expliquer.
Il n'a fait que regrouper des vérités..Sans doute découvertes par d'autres!
Si il en fait un business, ce n'est pas ça qui compte, ce qui compte, c'est la valeur et la crédibilité de ce qu'il affirme, le reste, on s'en fout. La feuille morte voltige d'un lieu à l'autre, mais tous les lieux se valent pour elle, car son unique patrie est dans le vent qui l'emporte. Message édité par : Outlawrunner / 21-12-2007 09:35
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Newbie 1543 gniaqueur Coureuse Posté : 21-12-2007 09:50
Mais le problème avec lui comme avec d’autres, c’est qu’il a oublié d’être con! Donc forcément, il va te dire des choses vraies, du genre “bien sûr qu’il faut continuer à se soigner avec la chimio”, ou comme le fait qu’il faut manger des légumes. Non mais QUI va dire le contraire? Mais premièrement il enfonce des portes ouvertes, et deuxièmement, il le fait d’une façon telle qu’on a l’impression que vraiment si on chope un cancer, c’est qu’on l’a bien cherché. En tout cas, c’est ce que j’en ai entendu à la télé. Bon, il ne dit pas “c’est qu’on l’a bien cherché”, il n’est pas dé bile, mais ce sont une accumulation de petites phrases et d’insinuations que je trouve franchement gonflé et dégueulasse vis-à -vis des malades.
Je n’ai pas lu son bouquin sur le cancer, mais j’ai lu celui sur les oméga3. Quand il me dit “les oméga3 c’est bon pour le système cardiovasculaire”, porte ouverte: effectivement ça a été montré plein de fois (même si le saumon est malheureusement le plus souvent empoisonné par des polluants). Porte ouverte, mais c’est pas grave, y a sans doute des gens qui ne le savaient pas.
Mais bon sang, quand il dit “les oméga3 guérissent de la depression”, sérieux, comme peut-on colporter ça sans cynisme? En plus lorsqu’on en vent soi-même comme c’était le cas. Il dit qu’il n’en vend plus maintenant, ben c’est la moin dre des choses!!!!!
Tu parles du lobby alimentaire et tu as bien raison, par exemple, je trouve inadmissible qu’il y ait encore des distributeurs de merdes dans les colleges et lycées, je trouve incroyable qu’on continue la pub effrénée pour les cochoneries qu’on vend aux enfants, mais connais-tu le lobby “psychologie magazine”? Non, je rigole mais y a un peu de ça.
Quant à la validité des theories scientifiques et au fait qu’il faut TOUT prendre avec le recul, je te rejoins à 100%. Je suis chercheurse moi-même, et c’est une des premières choses qu’on nous apprend, qu’il n’y a pas de vérité scientifique définitive. C’est dur d’ailleurs, de s’y faire dans notre boulot, on a des réflexes dans notre réflexion, mais on y arrive après quelques temps, et en confrontant nos resultants au reste de la communauté scientifique.
Le principal c’est d’essayer, déjà , de supprimer de son alimentation tout ce qui est “produits transformés” , et de déveloper pour de vrai les energies renouvelables (et pas se laisser emmerder par exemple par le lobby EDF-nucléaire, parce que si ça continue on sera les seuls derniers cons sur terre à ne vivre que là -dessus). Mais c’est dur, moi je manque de temps, et des fois je me laisse aller à acheter des trucs pas sains, ou moins chers parce que pas sains!
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Outlawrunner 7793 gniaqueur Coureur Posté : 21-12-2007 11:53
Oui Newbie,
Tu as très bien relaté le sujet.
De toutes manières, en France, les charognards sont encouragés à tirer profit de tout, y compris et surtout en manipulant l'opinion!
Parfois on tue la vérité, et on encourage les affabulateurs.
Je l'ai bien vu, car m'interéssant depuis longtemps à une affaire criminelle hyper connue et hyper médiatisée, dont les médias en ont fait une fiction qui a été présentée comme une soi-disant vérité nouvelle.
Ce n'était en fait que du révisionnisme, encouragé, et dont une chaîne de TV ainsi que l'auteur , en ont récolté des royalties considérables.
On a voulu " blanchir " de sordides et odieux criminels, voire béatifier le " vieux ".
Je ne cite pas l'affaire ici, c'est un forum de sport, donc, je m'en abstiens.
Mais j'ai rencontré les derniers témoins de cette affaire, et je peux te dire que tout est faux dans le téléfilm.
Seulement, le gogo téléphage ne va pas chercher plus loin..
Il gobe, et cela lui suffit.............!
Manipuler l'opinion devrait être considéré comme un délit.
A quand Elisabeth Tessier ou Carla Bruni qui prodigueront des conseils médicaux?
Pourquoi pas?
Si il suffit de jouer sur la notoriété pour faire avaler des vessies pour des lanternes après tout!
Bref, c'est comme ça.
Triste constat..
Pour le reste, je ne fais pas aussi de l'anti Américanisme primaire comme il est de mode depuis quelques années, et je n'ai jamais été anti Bush..
Je préfère la fermeté face aux " terroristes " que la soi-disant tolérance qui nous dit de nous laisser égorger et de ne rien faire..
Vaste débat, lequel n'a pas sa place sur le forum
Message édité par : Outlawrunner / 21-12-2007 12:01
Message édité par : Outlawrunner / 21-12-2007 12:02
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Gulliverte 52 trotteur Coureuse Posté : 12-06-2008 08:09
J'ai lu le premier article au début tous les mots tout et puis de plus en plus en diagonale avec une furieuse envie de répondre et puis j'ai lu la réponse de Newbie qui était exactement celle que j'allais faire . Donc je me contente d'approuver
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