… Enfin pour être honnête, je n’en vois pas grand-chose !

Le crépuscule est là et après passage devant les organisateurs qui ont vérifié nos frontales, le départ a été donné sur la plage de Mandelieu. Il est 20 h presque 50, nous foulons le sable puis empruntons le sentier du littoral puis rejoignons le bitume sur une très courte portion – 1,5 km en tout depuis le départ… et déjà nous entrons dans l’Estérel et attaquons la première montée.

Le serpent de lumières des frontales s’étire vite… la mienne n’éclaire vraiment pas grand-chose, je suis un peu inquiète, j’ai beau appuyer sur le bouton plusieurs fois, je ne vois aucune différence entre la position off et la position on…

On va me prendre pour une bleue, c’est sûr

Enfin, c’est ce qu’a dû se dire notre accompagnateur, le serre-file qui nous a rattrapés alors que lolorunning fouillait dans son sac à la recherche de piles pour ma frontale. "Bleu", lolorunning l’a été moins que moi sur ce coup, puisqu’il avait prévu une lampe-torche électrique. Je vais donc m’éclairer avec celle-ci…

"Une bleue"… décidément… a pensé notre accompagnateur lorsque j’ai sorti mon pain d’épices pour me ravitailler, profitant d’une portion marchée… il a même cru que le gros morceau n’était pas tranché ! mais oooh, d’accord, j’ai tout à apprendre, mais au moins ça je l’ai fait ! Bon, d’après Richard, c’est son prénom, le pain d’épices va faire un bloc dans l’estomac. Ah ? je n’en mange qu’un tout petit peu et complète avec quelques tucs. Normalement, avec ça, j’ai tout bon, non ?

Si ce n’était l’éclairage un peu juste de (la très précieuse) lampe électrique, la course serait parfaite ! Bon d’accord, si ça voulait bien cesser de grimper tout le temps, ce serait nickel ! Mais sinon, il fait très bon, c’est le silence autour de nous et finalement d’être les deux derniers de la course nous offre la présence de Richard, serre-file qui va donc remplir plusieurs rôles : "débaliseur", "éclaireur" au sens propre pour moi, et au sens figuré lorsque parfois la rubalise se fait invisible, guide touristique « là nous quittons le Var et foulons maintenant les Alpes maritimes », ici c’est tel chemin, là vous voyez les lumières de Cannes, là au fond, les îles Ste Marguerite. Il est super Richard ! Avec lui, les kilomètres défilent, certes pas très vite, mais de temps en temps, je sens une main secourable qui me pousse dans le dos pour m’aider dans les montées ou pour alléger mon sac

"Une bleue", a-t-il pensé lorsque je lui ai demandé si l’unique ravitaillement était bientôt là. Il a cru que je manquais d’eau en plus ! ah non me suis-je empressée de lui répondre, j’ai largement ce qu’il faut (et c’était vrai !). Mais le temps s’écoulait lentement et j’avais un peu hâte de le rejoindre ce ravitaillement, juste histoire de me dire que la moitié du parcours était faite…

Le ravitaillement se profile enfin, je bois un peu de coca et en profite donc pour compléter ma poche à eau. Effectivement, c’est loin d’être évident à sortir et à remettre dans son logement… bon ceci dit, nous ne sommes pas à 5’ près. C’est reparti pour une nouvelle grimpette, je ne les compte plus en fait. Mais par contre, je sais que nous allons faire une boucle et revenir au même ravitaillement. De temps en temps, Richard m’encourage à éteindre ma lampe pour l’économiser et se positionne de façon à éclairer devant moi. Nous discutons de son équipement, il nous raconte des anecdotes de ses courses, ça grimpe, ça grimpe toujours… mais voilà que maintenant il va falloir prendre une super descente bien ravinée et abrupte

Allons bon… "une bleue", s’est-il dit à nouveau, me voyant hésiter à me lancer. Le voilà à m’enseigner comment aborder les descentes en prenant appui alternativement à gauche puis à droite pour me repousser et me stabiliser. "Allez, prends de l’assurance !" Effectivement, malgré mon faible éclairage, j’ose me lancer et ça va un peu mieux. Décidément, c’est une course très instructive pour moi !

Nous voici de retour à hauteur du ravitaillement. Petite pause le temps que lolorunning se fasse soigner par une charmante bénévole, une pierre a rebondi sur sa cheville alors qu’il marchait dans la descente – l’aurais-tu fait un peu exprès par hasard ?

Ah oui, au fait… question MBO, je sais que l’objectif est raté… les 2 h 45 sont passés et nous sommes encore loin de l’arrivée. Mais à aucun moment je n’ai regretté ma présence ni n’ai éprouvé de lassitude. J’ai géré de mon mieux les grimpettes et les descentes, nous étions là pour nous faire plaisir et ce fut réussi à 100 %

Enfin notre guide nous annonce que nous abordons la dernière montée avant de redescendre la dernière fois - attention au petit panneau "danger" - et retrouver le bitume du départ.

Ca fait du bien de pouvoir recourir un peu à nouveau mais les jambes sont un peu lourdes… repassage par le sentier du littoral et toute une série d’escaliers tous plus ou moins raides nous attend… dur dur mais ça sent la fin, enfin !!!

Et c’est sous les applaudissements des rares bénévoles encore présents à l’arrivée que nous franchissons la ligne d’arrivée, avec exactement 19,94 km (pour 20 km annoncés) et un D+/- de 1200 m (pour 900 annoncés) en 3 h 30’ et 07’’.

Lolorunning est interrogé au micro et en profite pour remercier les organisateurs et dire combien nous avons apprécié la course. Nous sommes 78e et 79e sur… 79 inscrits. Tous rentrants donc ! Il n’y avait que 18 féminines. Je saurai le lendemain que je termine 4e V1.

Nous remercions chaleureusement Richard pour tout, quant à moi, je dis à demain à tout le monde puisque je reviens courir le 9 km dans quelques heures.

"Une bleue"… a dû décidément penser Richard… que nous avons laissé un peu dubitatif ! « Draine bien ! » sera son dernier conseil.

PS : "une bleue", je ne l'étais pas tout à fait, puisqu'il s'agissait de mon... 2e trail nocturne

Message édité par : soleia / 30-04-2012 23:19

Message édité par : Petitrenardbleu / 30-04-2012 23:33