Il pleut sur Obies ! Chacun donne l’impression de s’être habitué à la pluie, mais c’est faux, je crois qu’on ne s’habitue jamais à la pluie. Alors que nous sommes en juillet et en droit d’espérer un peu de soleil et de chaleur, personne ne dit rien. Mais je sens bien que parmi les coureurs et les bénévoles, les aléas de la météo insupportent. La présence des copains du village adoucit un peu le vague à l’âme mais j’ai de la peine pour les organisateurs dont la fête est plombée par le mauvais temps.

Oh mon cochon, on va encore être saucé…

Le départ est donné, sous la pluie . Je ne sais pas encore comment transformer mon humeur maussade, alors je laisse filer tout le monde, j’en oublie même de déclencher mon chrono. Le parcours débute sur macadam et au bout d’1 km on sort du village pour entrer dans la forêt.

Là c’est magique ! Premier contact avec les arbres, j’aime les arbres, j’ai toujours aimé les arbres. Leur force tranquille. La tête dans le ciel et les pieds sur terre. J’ai du être un arbre dans une vie antérieure. Ca y est c’est parti, je délire , c’est bon signe… Je reprends du poil de la bête. J'ai soudainement conscience que dans le peloton, beaucoup de gens me connaissent et là mon égo est piqué au vif. Sous la peau de la vache, je rumine et décide de remonter jusqu’à l’arrivée, le plus de coureurs possible et en particulier ceux auxquels je pense. Le décollage commence par une décision égoïste.

Le parcours dans la forêt est assez casse-pattes, des montées et descentes sur terrain parfois glissant mais très agréable et pas du tout monotone. Je suis enfin rentrée dans ma bulle et km après km, je ne lâche pas mon objectif : grignoter un maximum de coureurs. Mon moi spontané, tel un automate, poussé par une force instinctive me porte.

Les 2 premiers kilomètres sont passés aux alentours de 8' Ma course commence vraiment au 3ème km où je ne m’arrête pas au ravitaillement afin de prendre de l’avance. Le 4ème et 5ème km est passé en 6’19, c’est trop, il en reste autant, je sais que je ne suis pas en forme pour tenir cette cadence alors je baisse un peu l’allure. Le 6e en 6’45 passe tout seul. Le 7e en 6’42, c’est tout bon aussi. Je décide de rythmer un peu plus et je passe le 8e en 6’13, le 9e en 6’01 et le dernier en 5’25 avec un final en montée ! Et 29 coureurs derrière ! Ego tu es mon amigo !

Je rends ma puce et je retrouve le sourire à la lecture de mon temps : 1 :02 :39, le MBO c’est dans l’eau mais je suis contente car le petit challenge de dernière minute m’a beaucoup amusée . Et la surprise pour la fin : je m’étais fabriquée une paire de fières boucles d’oreilles PCaP, petit hommage à Soleia , pour l'occasion et loin de me ralentir, elles m’ont un peu boostée quand même…