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J-J Goldman : Marcher dans la rue ou ręver dans le métro. Jouer avec les poignées de porte, regarder défiler les stations, rendre un sourire pręté avant de ressortir au soleil et demander son chemin aux boulevards... compter le temps... Le luxe.
Pascal17 796 meneur Coureur Posté : 01-05-2007 16:14
Bonjour Ă tous,
Ayant du faire face à certains états d’âmes suivis d’une dépression post-marathon et pour finir prendre quelque jours de vacances en Italie, me voici finalement de retour sur PCAP. Comme promis à Soleia, avant toute chose, je me devais de faire mon CR du dernier marathon de Paris pour ne pas déroger à la tradition.
Ceci dit pour cause de rédaction tardive mon CR va être cette fois ci assez court car les souvenirs s’estompent rapidement (hé oui Alzheimer me guette).
(Note de l’auteur : Après écriture et relecture, je dois rectifier : le CR est finalement assez long)
Alors me voilà samedi midi au retrait des dossards Porte de Versailles, pas de foule, une bonne organisation et un marathon expo très intéressant. J’en profite pour m’acheter un tee-shirt blanc pour la course et surtout une paire de chaussette anti-crampe. Etant sujet assez régulièrement au crampe, j’hésitais depuis longtemps à m’équiper de ce genre de chaussette et puis une semaine avant le marathon une nouvelle alerte (crampe violente encore douloureuse la veille de la course) ma convaincu d’investir.
Sortie très sympa le soir pour une pasta party sur les Champs-Elysées avec deux de mes fils puis dodo assez tôt.
Levé à 6h30 pour un petit déjeuner au gâteau vitaminé préparé la veille (dégueulasse mais digeste).
Arrivée en métro sur la place de l’Etoile, et là je dois dire que j’ai particulièrement apprécié. Faire deux petits tours d’échauffement autour de l’Arc de triomphe et finir par quelques étirements devant la flamme du soldat inconnu, voilà qui n’est pas donné à tous le monde, n’est ce pas ? En tout cas j’ai savouré ces quelques moments.
8h30 Entrée dans le sas des 4h30, je me cale derrière les meneurs d’allure afin de ne pas les perdre dès le départ comme ce fut le cas pour le semi.
Un des meneurs nous présente un compétiteur qui fait la course avec lui depuis plusieurs années, ils ne se rencontrent pas en dehors du marathon de Paris mais se retrouvent tous les ans pour passer ensemble 4h30, le ballon étant le signal de ralliement pour se retrouver au milieu des 30000 coureurs.
Le départ est lancé mais nous n’avançons toujours pas, c’est prêt d’un quart d’heure plus tard et en quasi dernière position (une envie pressente de dernière minute m’a en effet un peu retardé) que je franchis la ligne de départ.
La course est lancée et dans la descente des Champs la mise en jambe est tranquille, aucune douleur particulière...que du bonheur. Nous arrivons sur la place de la Concorde. J’essaie d’appeler ma sœur sur le portable mais sans succès. Nous devions nous croiser sur la rue de Rivoli mais je ne les aperçois pas.
Les premiers kilomètres défilent au rythme des animations musicales que je trouve toujours très revigorantes.
Passage des dix kilomètres sans problème en 1h02, toujours dans le rythme des meneurs d’allure et puis aux alentours du onzième kilomètre…douleur au mollet…heureusement ce n’est pas le mollet gauche en cause une semaine plus tôt…la peur de l’abandon sur blessure réapparait. Je décide d’appuyer un peu ma foulée sur le talon droit et de bien tendre la jambe après chaque appui pour éviter la crampe. Au bout d’une centaine de mètres la douleur semble être stabilisée et surtout tolérable, je suis donc rassuré.
Nous atteignons le bois de Vincennes, la chaleur devient vraiment palpable et les ravitaillements d’autant plus attendus. Malheureusement, nous comprenons que nous ne sommes pas les premiers à passer car les points d’épongement sont dépourvus … d’éponges (malgré les milliers d’éponges qui jalonnent le parcours par la suite, jetées par nos prédécesseurs) et les tables de ravitaillement sont de plus en plus vides. Au point qu’un des ravitaillements n’avait plus aucune bouteille d’eau à proposer. Les coureurs étaient réduits à chercher parmi les bouteilles jetées à terre par nos heureux prédécesseurs celles qui n’étaient pas encore vide, ce qui fut mon cas.
Là je dois dire que je n’ai pas béni ASO devant ce manque de prévoyance. Après 30 marathons et un supposé grand professionnalisme dans l’organisation d’épreuves sportives, je ne m’attendais pas à cela.
Je me suis demandé durant la course si nous, concurrents du dernier tiers n’étions pas effectivement la dernière roue du carrosse d’un marathon qui ce veux très fiers du nombre record d’arrivant en dessous des 3 heures et apparemment moins attentifs à ceux qui vont mettre parfois plus du double de temps (et qui ont cependant payés le même droit d’inscription).
Enfin bon, personne ne nous a obligés à nous inscrire, il faut donc assumer et continuer son petit bonhomme de chemin … jusqu’à la sortie du Bois de Vincennes et le passage du semi, rallié en 2h12, toujours dans les temps des 4h30. Les arrosages parfois destinés à remplacer les bouteilles d’eau, sont les bienvenus, et la rue de Charenton cette fois ci en descente (le Semi marathon l’empruntant en sens inverse) me permet de rejoindre l’avenue Daumesnil dans de bonnes conditions. Là je sais qu’aux alentours du 24ème kilomètre, mon beauf devrait me rejoindre et faire un petit bout de chemin avec moi. Effectivement, le voilà apparaitre à mes côtés. Je lui signale rapidement qu’il me faut garder le contact avec Irène (meneuse d’allure que je garde en point de mire depuis le début de la course) et son ballon rose.
Là s’ensuivent les 5-6 kilomètres les plus dures. Le passage à La Bastille se fait en apnée et la descente sur les quais de Seine me casse le moral car je pense uniquement à la remontée qui s’annonce très dure quelques kilomètres plus loin. A partir de ce moment les ballons roses se sont éloignés, je n’ai d’ailleurs plus la force de relever la tête pour les chercher du regard.
Aux alentours du kilomètre trente, la douleur persistante au mollet ainsi qu’une envie pressente me font m’arrêter derrière un arbre et après quelques étirements je repars de plus belle.
Enfin la tour Eiffel est en vue mais c’est au prix de longs et pénibles efforts que nous quittons les bords de Seine. Nous retrouvons mon fils Adrien au 32 ème kilomètre, il nous rejoint pour finir la course à mes côtés. A partir de ce moment, la fatigue est toujours bien présente mais je pense en moi-même réussir à aller jusqu’au bout. Je ne compte plus les kilomètres parcourus mais ceux qu’il reste à courir..10..9..8…etc.
La douleur commence à se généraliser dans les deux jambes et je cours dorénavant comme un automate, mon objectif est d’arriver au bout sans m’arrêter de courir.
J’avoue que le soutien de mes deux compères m’a été précieux notamment au moment des ravitaillements car ils m’ont permis de finir la course avec en permanence une bouteille d’eau à portée de main. Malheureusement cela n’était pas le cas de tout le monde, en effet de nombreuses ambulances ont jalonné le parcours dans les derniers kilomètres et de nombreux concurrents ont du abandonner victimes de l’épuisement et de la chaleur.
Je franchis la ligne d’arrivée , mon fils à mes côtés, en levant les bras en signe de victoire. Le temps 4h43 est loin de représenter une performance en soit mais pour moi c’est l’aboutissement d’un rêve d’enfant et le fruit d’une préparation de 9 mois. Pour un accouchement dans la douleur, certes, mais pas au point de me dégouter de recourir un marathon prochainement. Ma récupération a été étonnement rapide et je recours régulièrement depuis. Mon souhait, recourir un marathon d’ici la fin de l’année, pourquoi pas à La Rochelle, j’y serais le régional de l’étape. Il me reste à retrouver une motivation suffisante pour reprendre d’ici l’automne une préparation sérieuse, en attendant je compte bien continuer à courir régulièrement, faire quelques courses sur 10 kilomètres pour essayer d’améliorer ma vitesse et pourquoi ne pas rejoindre un club de course à pied dans les semaines à venir ?.
En tout cas j’en profite pour remercier PCAP pour les conseils que j’y ai trouvés depuis mes débuts en course à pied et surtout pour le soutien et les encouragements de ses membres certains ne sont plus là et ne pourront pas lire ces mots mais d’autres sont toujours présents comme Soleia, CLO et bien d’autres que je remercie sincèrement .
Message édité par : soleia / 02-05-2007 09:21
 Profil www
zoee 398 galopeur Coureuse Posté : 01-05-2007 16:42
Eh bien ! Toutes mes félicitations pour ta tenacité.
Effectivement préparer un marathon demande beaucoup d'efforts, le marathon étant l'aboutissement.
Je me demande souvent si j'aurais le cran d'en faire un... un jour, si j'aurais ton courage, ta tenacité...
Encoure une fois, fĂ©licitations  Profil
soleia 47539 Ă©claireur Coureuse Posté : 01-05-2007 16:44
Pascal tu te souviendras toujours de ton premier marathon... C'est un sentiment unique, quelque chose d'indescriptible... mais à l'instant où tu franchis la ligne d'arrivée, tu sais que tu as réussi, tu es enfin marathonien... et c'est en soi une belle réussite qui n'est pas donnée à tout coureur !
Je n'ai eu aucune difficulté à te "suivre" dans ton récit, ayant couru ce marathon... le parcours n'est pas facile, particulièrement après le 30e km... en plus il fallait gérer la chaleur et l'insuffisance des ravitaillements...
Je t'envoie toutes mes félicitations face à cette volonté que tu as eue d'aller au bout, en dépit de la fatigue, des douleurs, de la chaleur...
Maintenant c'est vrai que l'après-marathon est parfois un moment difficile à gérer... il faut refaire des forces physiques et aussi mentales !
Mais tu as su passer ce cap, bravo Ă toi !!!
Pascal  Profil
pierre 2087 gniaqueur Coureur Posté : 01-05-2007 17:03
cher pascal chapeau pour ton premier marathon ,tu sais il faut deja etre capable
de la terminer, pour ma part je n'en suis pas capable pourtant je tourne bien sur
5 et 10km mais plus impossible alors crois moi c'est super se que tu as réalisé
fĂ©licitation a bientot .  Profil www
Pioupiou 879 meneur Coureur Posté : 01-05-2007 17:31
Bravo Pascal !!!
Tu nous as préparé un très beau CR...
 Profil
madie 4946 gniaqueur Coureuse Posté : 01-05-2007 17:40
FĂ©licitations Pascal!
Ton récit est très poignant, j'avais l'impression d'y être.
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CLO 5391 gniaqueur Coureuse Posté : 01-05-2007 18:31
Ha Pascal, bravo !! vraiment !!! cela m'encourage beaucoup pour mon premier marathon : super ! tu as du faire une très bonne prépa et c'est vrai que tu as du potentiel !!
J'ai beaucoup apprécié le CR : un bon exemple de persévérence et la solidarité de ta famille est superbe !!! « pour bien faire, il faut en un mot : endurer la souffrance ».
Ne pas accepter de souffrir est mauvais. C’est un principe qui ne souffre aucune exception. Maître Ittei
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loupienne 184 trotteur Coureuse Posté : 01-05-2007 19:32
je me joins aux autres pour te feliciter d'avoir reussi cette epreuve, je suis admirative et peu importe le chrono  Profil
Mod_sup15 0 Posté : 02-05-2007 11:31
BJR ET BRAVO PASCAL POUR CE PREMIER MARATHON  Profil
TontonSam 229 galopeur Coureur Posté : 02-05-2007 13:41
FĂ©licitations pout ton courage et la persĂ©vĂ©rance...  Profil
Pascal17 796 meneur Coureur Posté : 03-05-2007 01:45
Merci Ă tous, cela m'encourage Ă finir mon CR du semi de Paris que je n'ai jamais terminĂ©.  Profil www
kristof 2647 gniaqueur Coureur Posté : 03-05-2007 13:17
pour ce CR trés réaliste. J'y étais par procuration!
Le chrono est secondaire quand on a le bonheur de terminer.
Pour les difficultés de la course, je pense que même les "as" ont les mêmes sensations. Un marathon en 2H15 ou 5H reste un effort spécifique. Encore bravo
Pour la Rochelle, est-ce bien prudent d'enchainer si tot ? Si cependant tu persistes, nous nous y rencontrerons peut-etre?  Profil
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