Heureuse de renouveler l’expérience de ce qui était le parcours de mon 1er trail en 2010, je me présente à la 4ème édition du Trail des Hauts Pays à Estreux. C’est l’occasion aussi de revoir les copines et copains de club que j’avais quelque peu délaissé pour soigner mes blessures.

L’année dernière j’avais fini l’épreuve enthousiasmée et j’avais même annoncé vouloir tenter le 17 km mais par manque d’entraînement, je me retrouve de nouveau sur le 9 km. Dans le troupeau des coureurs, bien au chaud, j’écoute attentivement les consignes de l’organisateur. J’apprends que 20 % des coureurs sont sur le petit parcours, ça fait peu de piétons sur les plus de 500 inscrits, je vais encore me retrouver seule en rase campagne . J’apprends aussi que le parcours du 9 km est modifié, qu’il ne fait plus 9 mais 10,5 km. Chouette , c’est presqu’une sortie longue pour moi mais tant pis pour le MBO, je n’atteindrai pas l’objectif prédit . Sans prévenir, le coup de sifflet retentit et voilà la horde qui s’ébranle.

Pour le moment, je suis contente, tout se déroule bien. J’ai le temps de prendre des photos et de discuter avec les coureurs pour me rendre vite compte que tous ceux autour de moi font soit le 17 km ou le 28 km . Je rejoins 2 copains du club et l’un d’eux me met le doute : "bé t’es sûre d’être sur le bon chemin ? Il fallait tourner pour rester sur le petit parcours non ? " Ben non, j’crois pas, le parcours est modifié, je vous suis jusqu’au ravito et après c’est la séparation. "Bon écoute tu devrais demander aux signaleurs car je pense que tu es partie pour faire le 18 km au moins !"

Aux prises avec mes doutes , je demande aux signaleurs, ils ne savent pas, ils sont juste là pour arrêter les voitures pendant qu’on passe . Je continue mais je doute toujours, au pire si je continue je fais 18 km mais je termine en marchant. Non, je peux pas faire ça, Thierry et les enfants m’attendent, c’est pas raisonnable, ils vont s’inquiéter . Pendant que je m’interroge, je vois des coureurs en sens inverse qui remontent le parcours et qui me disent le 9 km c’est par là, alors je fais demi-tour ni une ni deux, c’est clair je me suis trompée, j’ai loupé la bifurcation .

Je me retrouve tout d’un coup toute seule à courir, perdue je ne sais où dans la campagne. Je croise des chasseurs, je leur dis bonjour, parce que j’ai été bien éduquée. Au fond de moi c’est la panique . Je me fais doubler par des coureurs mais je ne sais pas d’où ils sortent ! Je ne sais pas si je suis sur la bonne course, dans le bon sens, y’a pas de rubalises, pas de signalement, alors je continue. Au bout d’un chemin, des gens et une dame qui me hurle « Allez vous êtes la 1ère féminine ! » J’éclate de rire, je m’arrête net, je viens de comprendre. « Faut pas vous arrêter Madame, il reste 600 m ! Là j’en peux plus je suis morte de honte, mais je ris aux larmes !

Je continue en marchant très lentement, j’ai même envie de boiter ! Au loin je vois mon mari qui gesticule : «Mais cours, cours, tu es arrivée, t’es la 1ère ! ». Je lui explique mon histoire pour mettre fin à ses illusions . Et je laisse passer les coureurs du 9 km qui affluent désormais. Maintenant que plusieurs femmes sont devant, Lucie me soutient et me dit allez je t’emmène à l’arrivée, l’organisateur comprendra. J’explique mon cas : c’est pas grave qu’il me dit, on a rien vu et hop il me pointe ma puce sur le dossard ! J’ai donc fait officiellement 10,5 km en 54’ et des poussières. Mon GPS indique 7,5 en 47’. J’ai honte, je suis terriblement déçue et frustrée et pourtant j’ai bien rigolé !

Message édité par : Valthyluje / 25-10-2011 21:21