Toutes les conditions étaient réunies pour faire une belle course !

Le parcours, très plat, choisi après avoir lu le CR de pgaz.

La présence de francinedefi, spécialement inscrite comme meneuse d’allure privée.

L’occasion d’une rencontre PCaP avec Axioum et sa famille, madie, et… je ne le savais pas encore… runningjuan (et des retrouvailles avec sonia et tayral).

Un plan suivi à la lettre… coïncidence… il s’agit du plan que j’avais suivi pour préparer le marathon de Barcelone en 2005 et bouclé en 3 h 58.

Une multitude d’encouragements ici et par textos qui ne pouvaient que me porter.

L’accompagnement fidèle de Petitrenardbleu.

Une météo douce (pour une Sudiste).

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Pourtant le marathon est une épreuve bien à part et nul ne peut à l’avance prévoir son dénouement.

C’est mon 19e marathon et la distance ne m’inquiète pas. Mais mes chronos sur marathon oscillent entre 4 h 26 et 5 h 11 depuis 2008. Et le dernier Nice-Cannes (en novembre 2010) en 4 h 28.

Je me suis donnée les moyens de réussir :

- 8 semaines de préparation pour regagner de la vitesse sur 10 km. Hélas malade le jour de la course à Cannes, je n’ai pu vérifier ma forme ;
- enchaîné avec 8 semaines pour préparer ce marathon à raison de 4 sorties par semaine (aidée par lolorunning83 pour toutes les séances de fractionné du mercredi) et travail de l’allure spécifique à 5’35 du km ;
- j’ai perdu 2,6 kg et j’ai habitué mon organisme en dette de sucres rapides à puiser dans les réserves lipidiques lors des sorties longues ;
- j’ai testé mes gels (aptonia goût orange sanguine) lors de mes entraînements et me suis rigoureusement tenue à avaler un gel tous les 5 km (sauf au dernier ravitaillement) avec de l’eau que ma meneuse d’allure me tendait ;
- mon mental était solide et mon état d’esprit serein le matin de la course.

Evidemment, j’aurais pu ne pas oublier les coordonnées de l’hôtel à la maison .



Après avoir laissé madie, francine et runningjuan et nous être donnés rendez-vous à 19 h 30 pour le restaurant, nous voici parties, Petitrenardbleu et moi-même à la recherche dudit hôtel, avec juste le nom de celui-ci.

Tourne, retourne, demande de l’aide à quelqu’un, tourne à nouveau, arrive enfin à la réception de l’hôtel pour apprendre que ce n’est pas le bon et qu’il faut sortir d’Annecy pour aller jusqu’à Seynod, localité limitrophe… Le temps passe… le stress monte… à l’heure du Rv nous nous posons enfin dans la chambre : énervement, fatigue, stress, colère contre moi-même et plus le courage de rejoindre nos amis au restaurant… Nos pâtes n’auront rien de mémorable… La tête à peine posée sur l’oreiller, je m’endors, non… vraiment pas stressée par ce qui m’attend demain.

Dimanche matin, tout s’enchaîne facilement : le réveil à 5 h 45, le petit-déjeuner à 6 h, un tour sur PCaP (évidemment ! ), la voiture garée rapidement, les retrouvailles avec le petit groupe sur la pelouse. Photos, toilettes, rephotos, retoilettes… non, pas stressée… juste des ennuis de filles



3 200 marathoniens, nous sommes loin de l’affluence de Paris. Nous rentrons tranquillement dans le peloton, calés derrière les ballons 4 h. L’ambiance monte, rythmée par un cd de génériques TV mais aussi par Queen « We will, we will Rock You » C’est rigolo, à ce moment-là, je pense à mon groupe de la chorale, parce que c’est justement une chanson de notre répertoire.

8 h 30 enfin, le départ est donné : 1’49 pour franchir la ligne et le peloton s’étire tranquillement dans les petites rues, premier kilomètre en 6’05, nous repassons sur l’avenue de départ et nous dirigeons vers le lac pour le contourner, les spectateurs sont nombreux pour nous encourager, je n’ai pas entendu Petitrenardbleu au passage

Très vite notre quatuor se scinde en deux duos, je laisse partir sonia devant avec runningjuan et francine court à mes côtés. J’ai averti francine que je ne prendrai aucun ravitaillement solide et elle me dit qu’elle s’occupera de l’eau. Nous parlons peu, contrairement à runningjuan qui ne cesse de faire le « pitre » devant nous : quelle forme !

De mon côté, je trouve rapidement l’allure qui me convient, à vrai dire, j’ai une totale confiance en francine, ce qui m’évitera d’avoir l’œil constamment rivé sur ma montre, je me contenterai de prendre quelques temps intermédiaires clés.

Le parcours se déroule devant nous, une piste cyclable légèrement ensoleillée, parfois ombragée, les paysages sont magnifiques, le lac à notre gauche et j’essaie de ne pas en perdre une miette. C’est en effet une position confortable que de suivre francine, dont la foulée est toujours régulière. Les ravitaillements se succèdent, à leur approche j’avale rapidement un gel, marche quelques courtes secondes pour boire le gobelet que me tend francine et repars aussitôt.

Devant nous, sonia et runningjuan ont creusé l’écart mais je n’en suis pas inquiète. Puis juan prend plus d’avance et nous ne le reverrons qu’à l’arrivée.

Bientôt une certaine agitation nous avertit que les premiers reviennent déjà en sens inverse, francine aura le temps de se positionner pour photographier le Kenyan en tête, sa foulée est impressionnante. Plus tard, c’est un petit groupe qui passe, je vous "promets" qu’à leur passage, nous avons réellement senti un vent frais !

Maintenant, le flot de coureurs est ininterrompu dans les deux sens, on voit bien certains visages crispés dans l’effort.

Sans même nous en rendre compte, nous sommes remontées à la hauteur de sonia et l’avons dépassée. Francine m’avertit que Axioum et sa famille seront positionnés vers le 19e ou 20e kilomètre et que Axioum a mis sa veste PCaP pour être facilement reconnu. Et c’est vrai que c’est le rouge que j’aperçois de loin, je découvre Axioum sur le bord à droite et j’entends le "Allez soleia" de dentelle avec leurs enfants, sur le bord gauche, cela fait bien plaisir !

Mine de rien, nous voici au semi, passé en 2 h 01’28. Ce temps de passage me satisfait, physiquement et mentalement je suis bien : ni fatigue, ni démotivation.

C’est sans doute le passage le moins joli car nous faisons une petite boucle de 2 km environ dans la campagne, avant de revenir sur la piste cyclable pour refaire tout le chemin de l’aller… dans l’autre sens.

C’est aussi à ce moment-là que francine m’avoue qu’elle doit faire une courte pause et qu’elle souffre d’une cystite. Ca doit être difficile à supporter , mais elle ne s’est plainte à aucun moment. Dure à la douleur, francine, hein !!!

A la faveur d’un ravitaillement, nous rattrapons un coureur du club de Châlons de rogers et nous le saluons de sa part, comme nous l’avions promis

Francine a changé sa position, elle est maintenant légèrement devant moi pour imprimer la cadence et se retourne régulièrement pour vérifier si je suis toujours. Oui, oui, je suis toujours ! Il y a un bon moment que je ne dis plus un mot car je me concentre entièrement sur ma foulée, à tel point que francine, sans doute inquiète de mon silence, finit par me demander si tout va bien. Alors je la rassure en lui disant que oui mais que je ne parle pas beaucoup. Au 30e kilomètre, mon chrono affiche 2 h 53’55’’. Là dans ma tête se succèdent deux idées : "c’est tout bon !" mais aussi "oui mais, c’est au 30e que le marathon commence véritablement". Et puis je ne pense plus à rien, francine me fait remarquer que nous ne cessons de remonter et remonter les coureurs et c’est vrai que sur le 2e semi, très peu de coureurs nous auront dépassées. La chaleur monte tout doucement, certains coureurs en souffrent, comme en attestent leurs visages, mais personnellement je ne suis pas incommodée, habituée à des températures plus élevées dans le Sud.

Le 35e kilomètre est passé, avec un temps de 3 h 23’14… maintenant, je calcule à toute vitesse dans ma tête et le résultat n’est pas pour me déplaire : si tu gardes ce rythme, ça va le faire ! Bien que très légèrement ralentie, ma foulée continue d’être régulière, collée à la foulée de francine qui avance, imperturbable ! Depuis quelques temps, comme les ravitaillements sont très nombreux, je l’avertis si je compte ou non m’arrêter. Je suis maintenant impatiente d’arriver ! J’attrape au vol un gobelet sans m’arrêter vers le 38e kilomètre et j’ignore totalement celui du 40e. 3 h 53’25’’… je sais maintenant que c’est gagné, même si ça devient un peu dur, je pense à tous les messages d’encouragement que j’ai reçus et je me dis que je ne dois pas vous décevoir. On arrive en vue du parc… ce serait plus rapide si on prenait le pont, mais non, il faut d’abord aller contourner le lac tout au bout et revenir. Qu’il me semble long ce chemin de terre. La foule devient plus dense, les encouragements sont nourris, on me dit qu’il ne reste que quelques centaines de mètres, je serre les dents, je veux bien finir et…



...Là, devant moi et sur ma droite, ils sont là : madie, tayral, axioum, dentelle, les enfants et Petitrenardbleu qui me sourit. J’ai une sorte de sanglot dans la gorge qui m’étouffe et puis je rallonge encore ma foulée, galvanisée par les applaudissements. Le tapis rouge s’étale jusqu’à l’arrivée, un dernier effort et voilà, c’est fini. 4h 06’31’’. Je suis heureuse de ce chrono mais quasiment incapable de parler, alors je serre le bras de francine pour la remercier en silence !!!

On nous remet la médaille, un petit sac isotherme garni de victuailles, je cherche des toilettes puis je retrouve le petit groupe. Nous irons nous installer dans l’herbe et récupérer tout en discutant. Puis la discussion se poursuivra un long moment à la terrasse d’un café, avant de rejoindre la voiture et se séparer. Je repars avec du chocolat suisse , du fromage du Jura , des promesses de se revoir bientôt et dans le cœur une immense gratitude pour francine qui était venue pour moi et m’a superbement aidée à réussir ce marathon.











Un très grand merci à vous tous qui m’avez soutenue, mille mercis à toi, francine

PS : axioum, lorsque nous discutions sur l’herbe, je te disais que ma récupération se passerait bien car j’étais satisfaite de mon chrono.

En effet : je n’ai quasiment pas eu une seule courbature et lundi soir, je grimpais deux à deux les marches de l’escalier pour aller à la chorale. J’ai couru mardi matin avec Petitrenardbleu sur 5 km et la séance m’a permis d’éliminer le peu d’acide lactique logé dans mes muscles. Dimanche, je serai meneuse d’allure pour zebra à la montée du Faron.
Ah oui… en dehors des 3 h 58 de Barcelone et d’un 4 h 06’26’’ à Paris, Annecy est mon 3e meilleur chrono !!!

Les temps de passage :
1er km en 6’05
1 -5 km en 28’35
6-10 km en 28’58
11-15 km en 28’36
16-20 km en 28’48
21-30 km en 58’56
30-35 km en 29’19
36-40 en 30’11

Message édité par : soleia / 21-04-2011 07:57

Message édité par : jackyt71 / 21-04-2011 14:05