 Posté : 18-10-2009 17:16
St Tropez classic… ma 4e participation après 2003 (le parcours mesure alors 20 km), 2004 et 2006…
Je l’aime bien cette course mais le mois d’octobre est assez chargé en courses dans le Var et je suis souvent contrainte de la sacrifier au profit d’un marathon ou de Marseille-Cassis.
Mais depuis quelque temps, Marseille-Cassis est décalé d’une semaine, ce qui permet de s’aligner sur les deux courses.
Marseille-Cassis, j’y suis inscrite depuis plusieurs mois…
Mais la St Trop’ classic, j’attendais de voir comment j’allais récupérer du marathon du Lubéron, couru le 04 octobre… Finalement, je m’y inscris en début de semaine… Sans objectif de temps, si ce n’est d’aller au bout.
Mais ce matin, dans la voiture avec M. ma copine de club et Petitrenardbleu, on évoque les 1 h 28 (et 12’’) que nous avions fait ensemble M. et moi en 2006. Elle espère faire moins de 1 h 30 et moi euh, puisqu’il faut bien annoncer quelque chose, j’espère ne pas faire plus de 1 h 35 
Il fait plutôt froid à St Tropez ce matin à 8 h 15 : 6° à peine, le soleil ne chauffe pas encore et je me demande si je n’aurais pas du prévoir des manches longues…
Petit échauffement et nous allons nous masser tout au bout du port, je laisse ma veste à Petitrenardbleu mais lui emprunte son GPS ayant eu un problème de charge (une fois de plus, grrrrrr  ). Avec M. on a bien tenté de la dépouiller aussi de son pantalon, de ses chaussettes et de ses chaussures, mais finalement, on garde nos équipements, espérant bien qu’il fera un peu plus chaud dans un moment 
Le départ est donné quasiment devant Sénéquier et c’est parti pour une première boucle de 5 km que nous referons une 2e fois avant de partir sur une autre boucle de 6 km.
Je redécouvre le parcours qui a un peu changé depuis 2006. 5’42 pour le premier kilomètre, ça bouchonnait un peu sur le port…
On passe devant la Gendarmerie de St Tropez (vous savez, celle de Cruchot/Louis de Funès) puis on s’enfonce dans les petites ruelles de St Tropez. Des pavés, des tonnelles, le célèbre « Byblos », ça monte un peu, ça descend, ça sent bon les brioches chaudes ou le poulet rôti. On débouche ensuite sur la mer, vue magnifique sur la rade, superbes bleus de la mer et du ciel. Côté allure, j’en suis à 5 km en 28’’ (10,71 km/h).
On vient d’attaquer la 2e boucle et inévitablement, je ne peux m’empêcher de calculer dans ma tête. Si je maintiens cette allure, je rentrerai en 1 h 30… Mais bon, il y a la montée à la Citadelle au 8e km.. et là ça va ralentir un peu forcément (35 m de dénivelé sur quelques dizaines de mètres) ! D’ailleurs, certains coureurs marchent, mais je décide de ne pas marcher et ça tient, ouf ! S’en suit une descente en sous-bois, c’est un peu glissant car il a plu dans la nuit mais même pas peur : «pardon, merci ! », je double 5 ou 6 coureurs à la queue leu leu, attentive à bien poser mes pieds pour éviter les racines apparentes, dont certaines ont été peintes en orange pour être bien visibles...
Retour sur le bitume, le 10e kilomètre arrive assez vite : 55’57 (10,72 km/h). 3 secondes d’avance sur mon timing. Je suis étonnée de cette courte avance, je m’attendais à avoir plutôt un peu de retard, c’est le scénario habituel depuis plusieurs mois…
Bon, alors si ça tient toujours, faut en profiter ! Nous voici sur la 3e partie de la course, c’est la plus difficile : une longue ligne droite en faux-plat montant qui redescend ensuite légèrement puis une petite boucle dans les champs, avant de revenir par la même longue ligne droite… Donc quand on est au début de 11e kilomètre, on voit remonter les premiers qui achèvent quant à eux leur 14e kilomètre, ouille, ouille, ils vont vite mais les visages sont tendus : c’est qu’elle est traitre cette ligne droite, en faux-plats montants ou descendants, on dirait qu’elle ne va jamais finir !
Mais moi je n’en suis pas encore au bout et j’espère que mon allure va se maintenir : 12e kilomètre en 1 h 06’ 54’’ (10,76 km/h). Pas encore de fatigue dans les jambes, j’ai même légèrement accéléré, je suis maintenant sur le retour et là maintenant, il est temps de mettre mon cerveau sur Off. Pas de point de côté, pas de fatigue, le rythme cardiaque va bien (je n’ai pas mon capteur mais je sens bien que je ne suis pas à fond sur ce plan-là ). J’avale sans sourciller les 2 km de remontée/faux-plat, 14 km = 1 h 18’ 42’’ (10,67 km/h) allure moyenne un peu ralentie en raison du tracé mais maintenant dans ma tête, y’a plus qu’une idée : avoir ces 1 h 30, parce que là c’est évident que je vais tenir le rythme jusqu’au bout ! Je ne me bats pas contre les autres coureurs, je me bats contre moi et je vais accrocher ces 1 h 30, je vais le faire !
Petite bosse (encore une !) puis passage par des escaliers en bois, un signaleur nous recommande la prudence, ça glisse et les marches sont irrégulières, comblées par du sable tassé. A nouveau, même pas peur, je fonce, j’avale les marches, je ne sais pas si je double hommes ou femmes, peu m’importe, je dois juste foncer ! Retour sur le bitume, point de vue à nouveau superbe sur la rade, petit coup d’œil rapide pour me dire que je suis heureuse d’être là , sous ce soleil, dans cette région, en train de courir… on longe le cimetière, je cherche le panneau du 15e kilomètre… juste un marquage fluo orange sur le sol… j’espère que c’est le bon marquage parce que si c’est bien le cas, j’ai un peu plus de 6 mn pour terminer le dernier kilomètre.
A nouveau une descente abrupte (troisième fois qu’on passe par ici) et virage en épingle pour re-rentrer dans le vieux St Tropez, on retrouve les ruelles, les pavés, on repasse devant Sénéquier sur le port puis on tourne et on tourne encore, et là j’aperçois le panneau du 16e kilomètre, petit sourire au mari de M. le temps d’une photo mais.. l’arrivée est encore plus loin, et je fonce parce qu’il me reste quelques dizaines de secondes mais il faut faire le tour de la place des Lices… Encouragements nourris des spectateurs qui nous font une haie d’honneur, ça y est je visualise ce qu’il reste à courir, ça va le faire, je double encore une fille devant moi et un homme et……….. je franchis la ligne en 1 h 29’ 57’’ (10,74 km/h) pour 16,1 km.
Waouh, heureuse d’avoir tenu mon objectif, c’est la première fois depuis plusieurs mois que je finis une course contente de moi.
Je ne veux rien calculer, je ne veux pas penser que ça laisse présager une bonne suite. De cela, je ne peux plus être sûre.
Mais aujourd’hui était un bon jour, tout simplement, comme il y en a parfois, comme… je n’en avais pas vécus depuis très longtemps…
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Un héros, c'est celui qui fait ce qu'il peut. Les autres ne le font pas.
(Romain Rolland)
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47539 
Ă©claireur
Coureuse
Posté : 18-10-2009 15:50
propulseur 
Coureur
Posté : 18-10-2009 17:29
gniaqueur 
vraiment super ton récit 
meneur
galopeur 
<
